Colonel Jean Fabry.

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Jean Fabry, né le 6 juin 1876 à Villefranche-de-Rouergue entre à Saint-Cyr en 1895 ; officier d'infanterie, breveté en 1906, blessé et amputé en 1915, il termine sa carrière militaire comme colonel ; il fait partie en 1913 de l'état-major particulier du ministre, y rendant les meilleurs services par son intelligence et sa grande puissance de travail ; en 1916, il commande le Centre d'études d'état-major de Senlis ; chef de cabinet de Joffre, il l'accompagne aux États-Unis et, selon le maréchal, " contribue grandement aux résultats obtenus ". Après sa retraite de l'armée, il est député de Paris, sénateur du Doubs, plusieurs fois ministre (Colonies et Défense nationale). Membre de la commission de l'Armée au Sénat, puis de la délégation française à la Conférence de limitation des armements il abandonne personnellement toute activité politique après avoir voté les pleins pouvoirs au maréchal Pétain en 1940 mais il continue, ses papiers en témoignent, à suivre les affaires de près. Il écrit en particulier, Joffre et son destin, paru en 1931 et J'ai connu 1934-1935, paru en 1960.

Mis à part des textes polémiques - extraits de livres et de journaux - concernant Clemenceau et l'affaire de Panama (1893-1906), la première partie de cette documentation, manuscrite, mais comptant peu d'originaux, concerne la guerre de 1914, la participation américaine et le maréchal Joffre ; on y distingue un important manuscrit dactylographié qui occupe un carton, La Direction de la guerre européenne et les opérations extérieures et un atlas historique des combats (1914-1916), des notes, traductions, mémoires, journaux de marche, études sur la mobilisation et la concentration (avec des papiers antérieurs à 1914) les opérations en France et sur les théâtres d'opérations extérieures pendant toute la guerre, les situations des armées, les relations entre alliés, des témoignages sur divers combats auxquels s'ajoutent des " notes " du commandant en chef destinées aux ambassadeurs et ministre de France, des renseignements du deuxième bureau sur l'armée allemande et son commandement (à signaler aussi des notes sur les travaux des ennemis en Picardie en 1917). À partir de 1917 la documentation sur Joffre abonde : correspondance active et passive (généralement sous forme de copies) avec la Présidence du Conseil, les ministères, l'ambassadeur Jusserand, résultats des entretiens du maréchal et de Fabry avec des personnalités américaines et françaises (entre autres, Wilson, Pershing, Briand, Chambrun, Painlevé, Albert Thomas, Alexandre Varenne), détails sur le concours des États-Unis, l'organisation et l'instruction des forces américaines. Un manuscrit du livre de Fabry sur le maréchal est accompagné de papiers consacrés à sa mémoire. La seconde partie du fonds est postérieure à 1920 : le journal de marche du ministère de la Guerre (7 juin 1935-25 janvier 1936) est classé dans la série " Cabinet du ministre " (carton 5N 581), le reste, un carton, comprend des notes manuscrites, coupures de journaux, textes de mémoires et d'articles de presse, classés par dossiers ; ils concernent les fonctions publiques de Jean Fabry et la politique française et internationale, notamment pendant les années 1923-1924, 1934-1939 et 1941-1946 (procès de Riom, commissions d'enquête, F.T.P.) ; quelques lettres, notamment du commandant Garsonnin sur l'aéronautique française (26/01/1939) et du général Giraud gouverneur de Metz (25/01/1934) sont à retenir particulièrement.