Origine des appellations

Soldat

Le mot viendrait de l’italien soldat (celui qui perçoit une solde). Au XVIIe siècle, il remplace le mot soudard devenu péjoratif. À noter que soldat de première classe n’est pas un grade mais un emploi, d’aucuns prétendent même qu’il s’agit d’une dignité au même titre que le maréchalat !

Le lance-pessade, plus tard anspessade ou appointé, était un soldat d’élite analogue aux grenadiers et voltigeurs du XIXe siècle.

 

Caporal

Le mot est emprunté à l’italien caporale et a pour racine le latin caput (tête). Au XVe siècle, ce mot désigne un dizenier ; il s’est aussi appelé, suivant les époques : cap d ’escouade ou cap d’escadre avant de prendre sa forme définitive au XVIe siècle (vers 1550). Sous-officier jusqu’en 1818, il rentre dans la troupe par l’ordonnance du 10 mars de cette année.

 

Caporal-chef

C’est l’ancien fourrier de 1776, devenu fourrier-écrivain, puis caporal-fourrier, dans le règlement de 1808. Le nom actuel date de la loi de 1928.

 

Sergent

Vient du latin serviens, participe présent de servire et signifie d’abord : celui qui est au service. Dans l’ancien français, il désignait les hommes d’armes. On appelait sergent de bataille, celui qui rangeait les troupes. Sa place actuelle dans la hiérarchie semble remonter vers 1550.

 

Sergent-chef

Le grade est introduit par la loi de 1928 à la place du sergent-major et du sergent-fourrier.

 

Sergent-major

Grade créé en 1776. En 1808, il est chargé de l’administration de la compagnie. Il fut rétabli de 1942 à 1962 pour les sergents-chefs comptables.

 

Adjudant

Participe présent devenu nom commun et ayant pour origine le verbe espagnol ayudar (aider). Le mot désigna d’abord un officier en second. Au sens de sous-officier il date de 1776. Il était chargé du logement des troupes, aidait son chef dans le service intérieur et était responsable de la tenue, de la notation (et donc de l’avancement) du corps des sous-officiers de l’unité.

 

Adjudant-chef

Créé par la loi du 30 mars 1912.

 

Major

Créé en 1972.

 

Fourrier

Le premier des sous-officiers de 1754 à 1776, il est ensuite relégué derrière les sergents sous le nom de fourrier-écrivain.

 

Aspirant

L'aspirant est un sous-officier qui aspire à entrer dans le corps des officiers. Il semble être apparu au XVIIIe siècle pour les candidats aux écoles d’artillerie. Officialisé en 1910 pour les élèves-officiers des écoles de sous-officiers ou ceux des grandes écoles ayant accompli leur première année, le grade est supprimé en 1919. Il est rétabli en 1934 pour les réservistes mais il s’agit d’un emploi dans le grade de sergent-chef puis un grade au-dessus de lui (1935) et enfin supérieur à l’adjudant-chef (1936). En 1938, est créé le grade d’aspirant d’active qui est toujours un sous-officier supérieur. Enfin, en 1973, un texte indique qu’il est soumis aux dispositions applicables aux officiers.

 

Enseigne

Disparaît en 1762 au profit du sous-lieutenant.

 

Sous-lieutenant

Apparaît vers 1669 mais est déjà cité en 1655 dans le régiment des Gardes françaises.

 

Lieutenant

Grade composé des mots " lieu " et " tenant " c’est à dire " remplaçant " (locumtenens). D’abord terme administratif, il devient grade vers 1540.

 

Capitaine

Est emprunté au bas latin capitanous, dérivé de caput. Le terme apparaît au Moyen-Age dans le sens de chef militaire. Il remplace alors le terme de banneret pour désigner un chef de guerriers. Sous Louis XI, il commande une bande.

 

Commandant

Le titre, sinon le grade, apparaît avec la création de l’unité dont il porte le nom dans l’infanterie : le bataillon (devenu permanent vers 1690). D’abord simple commandant du bataillon, ses droits sur les autres capitaines sont passagers. Le grade est créé en 1774 et supprimé en 1776. Il reparaît en 1793. Le chef d’escadrons de cavalerie date de 1788 mais ne porte sa dernière lettre que depuis 1825, époque à laquelle il abandonne son escadron pour un groupe d’escadrons.

 

Major (officier)

Sous l’Ancien Régime, ce grade permettait aux officiers sans fortune d’éviter l’achat d’une compagnie. On y parvenait en passant par la fonction d’aide-major, assimilée au grade de lieutenant. Le major avait autorité sur les capitaines et s’occupait de l’administration du corps. Bonaparte en fit un officier placé entre les commandants et le colonel et chargé du commandement du dépôt régimentaire. En 1815, c’est un emploi, et non plus un grade, tenu par un chef de bataillon.

 

Lieutenant-colonel

C’est d’abord le remplaçant du colonel général de l’infanterie à la tête de la première compagnie des régiments à drapeau blanc dont il est réputé propriétaire (la compagnie colonelle), le lieutenant-colonel devient le deuxième des officiers du régiment lorsque le roi devient colonel général de son infanterie en 1661 : sa compagnie devient la " lieutenant-colonelle " est la seconde de l’unité, la première, appartenant désormais au roi, est commandée par un colonel-lieutenant. Le grade a été supprimé de 1793 à la Restauration, mais Bonaparte recréa, à la même place hiérarchique, le major.

 

Colonel

Apparaît dans notre langue au XVIe siècle. Il vient de l’italien colonnello et désigne un chef de colonne. En 1547, Henri II créé cinq " colonels et capitaines généraux des gens de pied ", mais jusqu’en 1661, le titre est réservé aux colonels généraux de l’infanterie. Les régiments sont alors commandés par des mestres de camp qui deviennent colonel quand le colonel général n’existe pas et réciproquement jusqu’en 1730. En 1788 le terme de colonel s’impose enfin. De 1793 à 1803, il devient chef de (demi-) brigade.

 

Brigadier

Les premiers brigadiers de cavalerie ont été nommés le 8 juin 1657, onze ans avant ceux d’infanterie. Ils ne sont pas officiers généraux, mais ont le pas sur les autres colonels des régiments qui forment brigade avec le leur. Leur attribut particulier est une étoile (règlement de 1776). La Révolution les fit disparaître.

 

Général de brigade

Créés au XVIe siècle ils se sont appelés maréchal de camp sous l’Ancien Régime puis sous la Restauration et la Monarchie de Juillet.

 

Général de division

Créés en 1621, ils se sont appelés lieutenant général sous l’Ancien Régime puis sous la Restauration et la Monarchie de Juillet. Cependant, il semble avoir existé de l’an 9 à l’an 12 pour désigner les commandants de corps d’armée. Jusqu’en 1914, ce grade est le plus élevé de la hiérarchie et permet d’accéder aux fonctions de commandants de corps d’armée et d’armée.

 

Général en chef

Sous la Révolution, il s’agit du grade le plus élevé d’officier général. Depuis, c’est une charge en temps de guerre (on dit plutôt : commandant en chef).

 

Général de corps d’armée

La première mention de ce grade, qui n’est encore qu’une fonction, apparaît dans la notice sur les uniformes du 17 mars 1921. Le grade est créé en 1939.

 

Général d’armée

La première mention de ce grade, qui n’est encore qu’une fonction, apparaît dans la notice sur les uniformes du 17 mars 1921. Le grade est créé en 1939.

 

Maréchal

Vient du bas latin marescallus ou mariscallus, adaptation du francisque marhskalk. Ce terme désignait au début le domestique chargé des soins aux chevaux. Le premier connu date de 1185. Il fut d’abord le troisième chef militaire derrière le sénéchal (charge supprimée en 1191 et abolie au XIVe siècle) et le connétable (charge abolie en janvier 1627), il est depuis Louis XIII le plus haut grade de l’armée. Louis XIV en fit une dignité de l’État. D’abord unique, cette dignité se multiplie avec le temps pour culminer à 25 titulaires sous Napoléon Ier. Sous l’Ancien Régime, il pouvait, aussi être le couronnement d’une carrière de marin.
 
 

Dernière modification le 09/09/2019