Cote
GR 1K, 1KT, MV GG2, DE PA, AI Z
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Conditions d’accès
La plupart de ces fonds sont librement communicables, un petit nombre d'entre eux n'étant en revanche consultables et/ou reproductibles que sur autorisation.
Description physique
Autres instruments de recherche
Certains fonds bénéficient d'un répertoire numérique détaillé, voire d'un inventaire pièce à pièce.
Inventaire
État des fonds privés des journaux des marches et opérations et de bords.
Présentation du contenu
Les journaux d'unité dans les armées.
Les journaux de marches et opérations.
Institués par l'instruction du 5 décembre 1874 en lieu et place des historiques, les Journaux des marches et opérations (JMO) de l'armée de Terre sont tenus en temps de guerre. Ils répertorient les manuvres, travaux ou reconnaissances, ainsi que les objectifs visés et les résultats obtenus, et sont tenus par les régiments, les bataillons formant corps, les unités tactiques et les grandes unités. Ils sont souvent enrichis de documents justificatifs (ordres, cartes et schémas, états des pertes numériques ou nominatifs). Sont aussi indiqués la composition du corps (effectifs, encadrement et mutations), les itinéraires suivis, les emplacements des camps ou des cantonnements, ainsi que les décorations et citations individuelles. Suivant le rythme de la bataille et les pertes essuyées par l'unité, ils peuvent être complets ou extrêmement succincts, en n'indiquant que l'état nominatif des pertes des officiers. Ils forment la sous-série 26 N des archives de la Guerre pour la période de la Troisième République (20 000 registres, cahiers ou dossiers pour la période 1874-1940) ; tous n'ont pas été conservés, certains ayant été dispersés lors des conflits ou plus tard. Poursuivis jusqu'à nos jours, les JMO constituent toujours des pièces essentielles pour la reconnaissance des droits des combattants.
Les journaux de bord.
Les journaux de bord de la Marine sont en revanche plus anciens, puisque leur pratique est antérieure à la Révolution : leur tenue a été en effet prescrite par les ordonnances de 1681 pour la marine marchande, celles de 1689 et 1765 pour les pilotes, puis les officiers de la marine de guerre. Répertoriant jour après jour les itinéraires suivis ainsi que l'activité à bord, ils servent à contrôler l'action du commandant et à garder la mémoire des campagnes, itinéraires et opérations menés par l'escadre, l'unité ou le bâtiment. Les journaux de navigation, quant à eux, ne portent que des indications de cap, vents, lochs, amers, etc. Ils devaient être envoyés au Dépôt des cartes plans et journaux de la Marine (ancêtre du Service hydrographique, créé en 1720) pour servir à l'amélioration de la connaissance des routes maritimes et au perfectionnement des cartes hydrographiques. On notera que la distinction entre « journaux de bord » et « journaux de navigation » n'est pas forcément pertinente pour l'Ancien Régime : toutes les informations, partie narrative et notations de nature hydrographique, figurent souvent sur le même document ; des modèles de tableaux à colonnes, destinés à rationaliser la présentation, sont proposés pour les journaux de pilotes dès les années 1740 mais ne sont pas encore généralisés à la fin de l'Ancien régime. On trouve fréquemment, en revanche, pour la période postérieure, plusieurs types de documents pour une même campagne, journal principalement narratif (la terminologie paraissant assez floue, on peut les trouver sous l'appellation de journal « de mer » ou « de navigation »), casernets, tables de loch, registres de timonerie, journal du chirurgien, voire de l'astronome, de l'ingénieur géographe dans le cas des missions scientifiques, etc. Tous ces documents produits dans le cadre de campagnes militaires ou de missions sont en principe publics. Des versements du Service hydrographique de la Marine en 1922 ont fait entrer aux Archives nationales les journaux de bord de la marine militaire (et de la Compagnie des Indes) de la fin du XVIIe siècle à 1871 (lacunes pour la Révolution et l'Empire), ainsi que les journaux et autres documents produits lors des missions scientifiques et voyages de circumnavigation de la Révolution à 1870 environ. Ils constituent les sous-séries Marine 4JJ et 5JJ. Il faut cependant signaler qu'on a placé les journaux d'opérations militaires dans la sous-série Marine B/4 (Campagnes).
Les journaux de marches et opérations de l'armée de l'Air et de la Gendarmerie.
Les unités navigantes de l'armée de l'Air tiennent également des carnets de comptabilité en campagne et leurs journaux à partir de la Seconde Guerre mondiale, en temps de guerre comme en temps de paix. S'apparentant parfois à une chronique humoristique de la vie de l'unité par la présence de commentaires subjectifs et de caricatures, ils n'en constituent pas moins des archives publiques, ayant la même fonction que les JMO de l'armée de Terre. Enfin, la Gendarmerie tient également ses JMO pour les détachements en opérations de maintien de l'ordre, en France métropolitaine ou dans les outremer, ainsi que pour les prévôtés envoyées sur les théâtres d'opérations extérieures.
Les journaux de marches ou de bord dans les fonds entrés par voie extraordinaire.
Correspondant aux archives entrées par voie extraordinaire, les fonds dits « privés » comprennent très souvent des archives publiques, c'est-à-dire produites par des militaires dans le cadre de leurs fonctions. Journaux de bord ou « de marches et opérations » (JMO), les journaux d'unités en font partie, qu'ils aient été conservés dans les familles ou aient connu divers aléas sur le chemin qui les aura conduits jusqu'aux dépôts d'archives. Il peut aussi bien s'agir de copies, réalisées pour le souvenir ou dans le cadre de l'activité réglementaire d'un état-major, que d'originaux dont les conditions n'ont pas permis le versement voire la rédaction. De nombreux JMO des unités prises dans la tourmente de mai 1940 ont ainsi été rédigés a posteriori, dans les camps de prisonniers en Allemagne, à l'aide des souvenirs et des témoignages des soldats dispersés. Nombreux sont par ailleurs les journaux rédigés par des militaires (hommes du rang comme officiers) sur leur expérience de campagne, la Grande Guerre étant particulièrement représentée dans cette catégorie, compte tenu de la durée et du caractère inouï des combats. Inspiré par la pratique des états-majors, certains officiers rédigent ainsi leur « journal de marche », correspondant au vécu de leur commandement, et il est parfois difficile de faire la part entre ce qui relève de souvenirs personnels ou plus proprement d'un JMO. Considérant dans ce cas qu'ils peuvent néanmoins représenter d'utiles ressources au chercheur, on a préféré les conserver dans cet état des fonds, en n'écartant réellement que les carnets strictement personnels.
Quels qu'aient été leur forme, leurs parcours et leurs vicissitudes, de nombreux journaux de marches sont donc conservés dans les fonds dits privés, mais échappent souvent à l'attention des lecteurs, habitués à les trouver dans les séries d'archives publiques. Cet état des fonds a donc pour vocation de combler cette carence, en répertoriant par unité les journaux disponibles et les cotes sous lesquelles ils sont conservés.
Dernière modification le 08/12/2021