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Archives publiques
Inventaire
Forces aériennes libres et Forces alliées
Dates
1939-1963Présentation du contenu
AVANT-PROPOS
La sous-série 4 D des archives du service historique de l'armée de l'Air rassemble les archives des Forces aériennes françaises, et tout spécialement de la France Libre, ainsi que celles des Forces alliées.
Une grande partie de ces archives provient de l'état-major général de l'armée de l'Air, une autre partie concerne les diverses unités et formations relevant de l'armée de l'Air. Néanmoins, le chercheur ne devra pas négliger la consultation de la série G qui regroupe les archives des unités.
L'inventaire se présente par ordre croissant des cotes d'archives, et le sommaire par organisme versant, afin de pallier la dispersion, consécutive à des versements échelonnés dans le temps, des cotes d'un même organisme.
Une présentation de chaque organisme, service ou unité précède l'inventaire des cartons d'archives les concernant. Ces brefs historiques sont également accompagnés de quelques références bibliographiques.
Enfin, le chercheur trouvera en annexe une liste des sources complémentaires à la sous-série 4 D et détenues au service historique de l'armée de l'Air.
En revanche la densité de cet inventaire a rendu préférable l'absence d'un index qui, péchant par sa trop grande complexité ou par l'étendue de ses lacunes, n'aurait fait qu'égarer le chercheur.
Mais sa présentation claire et condensée, en un volume unique, fait de cet inventaire un instrument de recherche très facilement maniable. En outre, il vient heureusement s'ajouter à l'inventaire des archives de Vichy, c'est-à-dire de la sous-série 3 D des archives du service historique de l'armée de l'Air, permettant ainsi au chercheur d'accéder de manière plus complète, à l'histoire aérienne française pendant la seconde guerre mondiale.
Ministère des Armées
Vincennes
BIBLIOGRAPHIE CHAPITRE(ETAT-MAJOR GENERAL DE L'ARMEE DE L'AIR
BIBLIOGRAPHIE CHAPITRE II COMITE DE LA DEFENSE
BIBLIOGRAPHIE CHAPITRE III FORCES AERIENNES FRANCAISES LIBRES
BIBLIOGRAPHIE CHAPITRE IV FORCES AERIENNES FRANCAISES EN GRANDE -BRETAGNE
BIBLIOGRAPHIE CHAPITRE V FORCES AERIENNES DE L'ATLANTIQUE (7 février 1943 - août 1945)
Généralités :
Sur les Forces aériennes de l'Atlantique :
BIBLIOGRAPHIE CHAPITRE VI FORCES AERIENNES DU RHONE ET DU RHIN
BIBLIOGRAPHIE CHAPITRE XII ECOLES DES CADRES FFA ET FFI
BIBLIOGRAPHIE CHAPITRE XIII CENTRES DE FORMATION DU PERSONNEL NAVIGANT EN AMERIQUE
BIBLIOGRAPHIE CHAPITRE XVIII MINISTERE DE L'AIR - CABINET CIVIL
-Christienne (Ch.), général, Lissarrague (P.), général, Facon (P.), Hodeir (M),.Buffotot (P.), Desgardin (A.), Histoire de l'aviation militaire française, Paris, 1980.- Facon (P.) : Réarmement et reconstitution de l'armée de l'Air (1942 - 1943)", R.H.A..(2), 1972, p.96-113.- "Le plan VII (1943 - 1944)",R.H.A. (3), 1979, p.185-205.- "L'armée de l'Air et le problème du retour en France (1943 - 1944)", R.H.A. (3), 1984, p.63-70.- "L'armée de l'Air de la Libération à la victoire (juillet 1944-mai 1945)", R.H.A.-(3), 1987, p.46-54.DANAN (Y.M.), La vie politique à Alger de 1940 à 1944, Paris, 1963, p.189-205.Christienne (Ch.), général, Lissarrague (P.), général, Facon (P.), Hodeir(M.), Buffotot (P.), Desgardin (A.), Histoire de l'Aviation Militaire, Paris, 1980, 557 p.ARNAUD (Emmanuel), Les relations aéronautiques entre la France et la Grande-Bretagne des origines jusqu'aux années 1960, SHAA, Vincennes, 1985.ANTZENBERGER, Commandant L'aviation : sa part dans la libération des poches de l'Atlantique, Revue Historique des Armées, 1946, (2).MORDAL (Jacques) Les Poches de l'Atlantique, Paris, 1965.RIVIERE (Pierre) Les Forces aériennes de l'Atlantique 1944-1945, Le Fana de l'Aviation, n°165, août 1983, p.18-31. Les Forces aériennes de l'Atlantique 1944-1945, 1967.ROUQUETTE (Marcel),général Les Forces aériennes de l'Atlantique, Revue Historique des Armées, (3), septembre 1987, p.34-45.Historique du 1er corps aérien français en 4 D 104. Facon (P.), L'armée de l'Air de la libération à la victoire (juillet 1944 - mai 1945), Revue Historique des Armées (3), 1987, p.46-54.Revue des Ecoles de l'Air, n°1 et 2, 1946.Forest (1.), L'entraînement des pilotes français aux Etats-Unis, Icare, n°39/40, hiver 1966/1967.Riese (O.), Lacour (J.T.), Précis de droit aérien international et suisse_, Paris, 1951, p.74-103.
SOURCES COMPLEMENTAIRES A LA SOUS-SERIE 4 D DETENUES AU SERVICE HISTORIQUE DE L'ARMEE DE L'AIR
Il ne s'agit pas de dresser ici une liste exhaustive des fonds d'archives susceptibles de compléter la présente sous-série, mais plutôt de donner d'autres pistes aux lecteurs dans les autres séries d'archives du Service historique de l'armée de l'Air.
Les références données ne doivent donc pas exclure une recherche plus approfondie, ou élargie, dans les séries énumérées ci-dessous.
I. Série E . Etat-major de l'armée de l'Air depuis 1945
Cette série contient néanmoins quelques archives antérieures à 1945, en particulier sous les cotes :
-E 7 : Bureau transmissions :
.carton n°2194 : minutiers de courrier départ.
-E 35 : Direction du personnel militaire de l'armée de l'Air :
. cartons n°15475 : Légion d'honneur.
n°15528 : médailles militaires.
n°15550 : idem.
n°15644 à 15665 : idem.
n°15710 à 15711 : idem.
n°15727 à 15739 : idem.
n°16570 à 16593
n°19473 à 19484
n°19687 à 19693
n°25888 à 25890 : 3e bureau décoration
n°26072 à 26081 : 4e bureau section école.
n°26085 à 26087 : idem.
n°26112 à 26163 : 5e bureau, administration des officiers et sous-officiers de réserve.
n°26193 à 26194 : 5e bureau, administration des aspirants et EAR.
n°26200 à 26202 : 5e bureau, résistance, avancement, nomination, décoration, régularisations.
-E 60 : Inspection générale de l'armée de l'Air.
Cartons n°1069
n°1105
n°1349 : inspection de la chasse.
Il. Série G . Archives des unités
Classement par unités. Il convient de s'y reporter pour compléter les archives concernant les diverses unités des forces aériennes françaises.
Comme point de départ à une recherche sur les unités françaises de la seconde guerre mondiale, signalons la présence d'une liste des unités FAFL dans le présent inventaire, liste précédant les cartons d'archives 4 D 56 à 4 D 61. De même, on trouvera une liste des Forces aériennes françaises en Grande-Bretagne dans l'historique précédant les cartons 4 D 62 à 4 D 65.
III. Série Z . Dons
Z 5528, don lieutenant-colonel ROZOY.
Z 5530, idem.
Z 5710, don MARIAGE.
Z 5899 à Z 5910, don COCHET.
Z 6207, don général GERARDOT.
Z 6207, dossier 3, don SUCHAUD.
Z 11 273, dossier 1, don BOUCHER.
Z 11 405, dossiers 1 à 5, don Comité d'histoire de la 2e guerre mondiale.
Z11 578, don STIOT.
Z 11 616 à 11 622, don général BOUSCAT.
Z 11 640, dossier 2, don TERRASSON.
Z 11 685, don TOUSSAINT.
Z 11 686, dossier 3, don LAURENT.
Z 12 031, don général BOUSCAT.
Z 12 926, dossier 2, don anonyme.
Z 12 926, dossier 3, don Service historique de l'armée de Terre.
Z 13 766, dossier 3, don lieutenant-colonel LEDE.
Z 13 802, dossier 2, don général GERARDOT.
Z 15 344, don général BOUSCAT.
Z 15 344, dossier 4, don général GERARDOT.
Z 15 345, dossier 4, don général JACQUIER.
Z 15 784, don GENCE.
Z 20 010, dossier 1, don Colonel FLAMAND.
Z 20 013, dossier 1, don DUPERIER.
Z 20 020, dossier 3, don général BARRES.
Z 20 024, dossier 1, don MARIAGE.
Z 21 320, dossier 4, don MOLINES.
Z 21 322, dossier 3, don CHANTERAC.
Z 21 322, dossier 5, don MERLE.
Z 21 322, dossier 7, don LOIZILLON.
Z 21 322, dossier 8, don POINCELET.
Z 21 441, dossier 3, don DUPERIER.
Z 21 929, dossier 4, don anonyme.
Z 21 929, dossier 5, don anonyme.
Z 21 930, dossier 4, don MAGNANI.
Z 23 323 à Z 23364, don VALIN.
Z 23 506, dossier 2, don ZIEGLER.
Z 23 506, dossier 2, don LACROIX.
Z 24 463, dossier 3, don DUPUY.
Z 24 470 à Z 24 472, don ZIEGLER.
Z 25 095, dossier 2-3, don STIOT.
Z 25 095, dossier 2-4, don anonyme.
Z 25 096, dossier 2, don ROZOY.
Z 25 096, dossier 3, don PANHARD.
Z 25 249 à Z 25 253, don association Normandie Niemen.
Z 25 565, don COURTIAL.
Z 25 565, dossier 2-7, don CREMON PATURLE.
Z 25 566, dossier 4-1, idem.
Z 26 234, dossier 2-4, don IVERNEL.
Préface
L'espace historique comporte toujours quatre dimensions et, à un moment donné, c'est la géographie qui commande l'appréciation des événements. Après l'armistice de juin 1940, la France et ses armées verront trois guerres différentes, en fonction des lieux de l'action ou des points d'observation et en fonction des moments qui donneront plus ou moins d'importance, successivement ou simultanément, à l'un ou l'autre des théâtres. Il y eut ainsi, s'agissant des forces aériennes françaises entre l'été 40 et la fin de la Deuxième Guerre mondiale, trois sources de mémoire : Alger, Londres, Vichy.
Les archives du Secrétariat d'Etat à l'aviation de Vichy ont déjà fait l'objet d'un inventaire, commenté, publié. La présente publication introduit les archives des Forces aériennes françaises libres et celles des forces aériennes d'Afrique du Nord à partir du débarquement allié de novembre 1942. Y sont inclus les éléments permettant de retracer l'histoire de ce qu'on a appelé, respectivement, l'Infanterie de l'Air et l'Artillerie de l'Air, autrement dit les parachutistes et la DCA. L'Infanterie de l'Air mérite l'attention : elle regroupait les seuls parachutistes français existant en 1944, et ses deux bataillons, qui constituaient au moment du débarquement du 6 juin 1944 l'essentiel des combattants français mis à terre, méritèrent la distinction collective de "Compagnon de la Libération", aux côtés des quatre groupes aériens de combat formés en Grande-Bretagne et en Union Soviétique et au même titre qu'eux. Quant aux groupes aériens de combat d'Afrique du Nord, ce sont eux qui, après leur réarmement par les alliés, constituèrent numériquement l'ossature des forces aériennes françaises combattantes, ensemble auquel furent agrégées, le ler juillet 1943, les unités des FAFL.
De cet amalgame naquit une armée de l'Air nouvelle qui participa, d'une part, aux opérations de Normandie et aux bombardements en Allemagne, d'autre part, aux actions en Méditerranée et au débarquement de Provence puis, ensemble, à, la poursuite de l'ennemi jusqu'à la victoire. Cette renaissance fut doublement difficile, à cause des stigmates laissés par deux péchés originels. Il fallut, d'abord, surmonter les dissensions qui opposaient, en raison de leurs choix respectifs, les aviateurs de Londres et les aviateurs d'Afrique. Il fallut aussi, pour tous les aviateurs, affronter encore, les certitudes dogmatiques d'un Haut commandement français prêt à recommencer les erreurs de 1940, et, avec l'aide des alliés, vaincre ces certitudes et s'épargner ces erreurs.
L'historien trouvera, dans les archives de cette Sous-série 4D, beaucoup des éclairages indispensables à la compréhension des faits postérieurs à l'armistice et à l'appréciation de l'héritage laissé aux aviateurs d'aujourd'hui, péchés originels inclus, par les acteurs des années quarante. Il lui sera, naturellement, utile de déborder largement ce cadre, tant il est vrai qu'un héritage de cette nature est complexe, multiforme et, parfois, contradictoire.
Vincennes, 27 janvier 1993.
Général Lucien Robineau, Directeur du Service historique de l'armée de l'Air.
L'ORGANISATION DES FORCES AERIENNES FRANCAISES PENDANT LA SECONDE GUERRE MONDIALE (*)
L'organisation de l'armée de l'Air à la mobilisation était, approximativement celle prévue par la loi d'organisation de juillet 1936 qui avait prévu : des commandements aériens (armées aériennes, corps aériens, divisions aériennes, brigades aériennes) et des formations aériennes (groupes, compagnies d'aérostation); une organisation territoriale des services (régions aériennes, subdivisions aériennes, airs régionaux) et des formations des services (compagnies de l'air, de munitions, etc.).
Les commandements aériens relevaient du général commandant en chef, les services territoriaux du ministère de l'Air. Le décret du 2 septembre 1938 sur l'organisation de l'armée de l'Air supprimait cette hiérarchie parallèle en plaçant sous l'autorité d'un seul chef le commandement des troupes et celui des services.
Mais cette nouvelle organisation n'était pas encore entrée en vigueur à la mobilisation, et la situation, au 2 septembre 1939 était la suivante :
-forces aériennes aux ordres du général commandant en chef : le général VUILLEMIN, chef de l'état-major général de l'armée de l'Air, devenait commandant en chef des forces aériennes et s'installait, le 5 septembre, avec le grand quartier général aérien, à Saint-Jean-les-Deux-Jumeaux (Seine-et-Marne).
-trois armées aériennes étaient adaptées à chaque théâtre d'opérations.
-en ce qui concerne le commandement des forces aériennes mises à la disposition des forces terrestres, il existait initialement : deux commandements de forces aériennes de groupes d'armées terrestres (dissous dès le 21 septembre 1939) ; neuf commandements de forces aériennes d'armées terrestres ; trente commandements de forces aériennes de grande unité terrestre.
-organisation territoriale : sous la direction du ministère de l'Air, les Ière, IIe et IVe régions aériennes assuraient le ravitaillement des formations aériennes stationnées sur la partie de leur territoire comprise dans la zone des armées aériennes.
Cette organisation initiale devait être rapidement modifiée.
Tout d'abord, pour permettre une meilleure adaptation aux groupes d'armées terrestres, le territoire de la 1ère armée aérienne fut scindé en deux commandements de zones d'opérations aériennes : c'est ainsi que le 21 septembre et le 20 octobre étaient créées respectivement la zone d'opérations aériennes nord (PC Chauny) et la zone d'opérations aériennes est (PC Nancy) ; parallèlement, l'introduction, sur le front du nord-est, d'un nouveau groupe d'armées terrestres, entraînait la création, le 10 novembre 1939, de la zone d'opérations aériennes sud (PC Dôle).
Ensuite, pour faciliter les opérations de ravitaillement des formations,le fonctionnement des services fut confié, dès le 10 novembre 1939, aux zones d'opérations aériennes et à la 3e armée aérienne, qui assurèrent désormais le commandement des troupes et des services, dans le cadre des instructions données directement par le GQGA : le 22 janvier 1940, les airs régionaux étaient, dans le même but, remplacés par dix-neuf secteurs de l'air, moins vastes et mieux adaptés à la satisfaction rapide des besoins des formations.
Par suite de ces modifications d'organisation, la 1ère armée aérienne, devenue inutile, fut supprimée le 22 février 1940, tandis que la 3e armée aérienne était transformée en zone d'opérations aériennes des Alpes.
Durant les opérations de la campagne de France, des mesures de réajustement concernant l'organisation du commandement aérien furent prises en fonction des réorganisations successives qu'imposèrent au commandement terrestre les fluctuations de la bataille en cours.
C'est ainsi que, par suite du retrait du groupe d'armées n°3, la zone d'opérations aériennes sud est dissoute le 27 mai 1940, et ses troupes et services furent pris en charge par la zone d'opérations aériennes est.
D'autre part, la mise en place d'un nouveau groupe d'armées terrestres entraîne la création, le 6 juin 1940, de la zone d'opérations aériennes centre.
A la signature de l'armistice, il ne restait plus que deux zones d'opérations aériennes, celle du centre et celle des Alpes. Le GQGA fut supprimé dès le 25 juin ; à la même date, l'état-major général et l'état major de l'armée de l'Air furent fusionnés et toutes les formations relevant du général commandant en chef les forces aériennes passèrent aux ordres du ministre."
Il n'entre pas dans ce propos de décrire l'organisation de l'armée de l'Air sous le gouvernement de Vichy (juin 1940 - septembre 1944). Rappelons simplement qu'un secrétariat d'Etat à l'Aviation remplaça, le 12 juillet 1940, le ministère de l'Air. Réorganisé en novembre 1942, ce secrétariat laissa place, par la loi du 26 mars 1943 portant création du secrétariat d'Etat à la Défense, à un secrétariat général à la Défense aérienne. Pour de plus amples détails, le lecteur voudra bien se reporter à l'inventaire de la série 3 D.
"Le 8 novembre 1942, les forces alliées débarquent en Afrique Nord. L'armée de l'Air d'Afrique, qui rompt rapidement avec le gouvernement de la métropole, se réorganise progressivement.
Dès la fin du mois de décembre 1942 est prévue la constitution d'une force aérienne, placée sous l'autorité du général MENDIGAL, commandant en chef les forces aériennes d'Afrique du Nord ; le corps aérien expéditionnaire, créé effectivement le 10 avril 1943, n'aura qu'une existence éphémère. Le 3 juin est institué à Alger le Comité français de la libération nationale ; le 5 juin, le général BOUSCAT remplace le généra MENDIGAL à la tête du commandement en chef des forces aériennes d'Afrique du Nord.
Le corps aérien expéditionnaire est dissous le 30 juin 1943. Le 1er juillet est créé le commandement de l'aviation française ; sous l'autorité du général BOUSCAT, nommé chef d'état-major général de l'armée de l'Air, est proclamée l'unification de toutes les forces aériennes françaises, y compris les unités des Forces aériennes françaises libres (deux groupes de chasse et un groupe de bombardement en Angleterre, un groupe dechasse en URSS).
A la fin de l'année 1943, l'organisation des forces aériennes françaises est la suivante : un état-major général Air et des directions à Alger ; des commandements territoriaux ayant autorité sur tous les éléments de l'armée de l'Air stationnés sur leur territoire, sauf sur les unités engagées : commandement des Forces aériennes françaises en Grande-Bretagne, commandements de l'air en Algérie, Tunisie, Maroc, Corse, Moyen-Orient, AOF, AEF, Afrique Orientale Française. Les unités engagées dépendent, pour emploi, des autorités alliées, pour toutes les autres questions du chef d'état-major général de l'Air en Afrique du Nord, des commandements aériens territoriaux dans les autres territoires.
Le 4 avril 1944 est créé à Alger un commissariat à l'Air.
Le 3 juin, le Comité français de la libération nationale prend le nom de Gouvernement provisoire de la République française.
Après les débarquements alliés de Normandie et de Provence, l'état-major général Air quitte Alger pour Paris, dans le courant du mois de septembre 1944.
Dès le mois d'octobre, le ministère de l'Air est reconstitué à Paris.
A peu près à la même date, les forces aériennes françaises sont réorganisées. Le 1er corps aérien français est officiellement créé à Besançon le 1er décembre 1944 ; issue de la section française du 1st Tactical Air Force américain, qui a pris part aux opérations du débarquement de Provence en août et septembre 1944, cette unité avait pris le nom de Forces aériennes françaises du Rhône et du Rhin dans le courant du mois de septembre ; elle sera dissoute le 15 septembre 1946.
Le commandement des Forces aériennes de l'Atlantique est créé le 28 novembre 1944, par dissolution du groupement léger Patrie. Ces forces se voient assigner la mission d'appuyer les forces françaises engagées dans l'ouest de la France. Le commandement des Forces aériennes de l'Atlantique sera dissous le 30 juin 1945".
CHAPITRE 1
ETAT-MAJOR GENERAL DE L'ARMEE DE L'AIR
I.NOTICE HISTORIQUE
Dès le printemps 1942, le général de GAULLE envisageait la mise en oeuvre d'un vaste programme de réarmement s'appliquant aux Forces françaises libres et aux unités qu'il comptait mettre sur pied dès la libération de la France. Il s'en suivit plusieurs rencontres avec les Alliés, et la définition du plan MAST (le général MAST représentait le général GIRAUD) de réarmement.
Le 21 novembre 1942, le général GIRAUD demanda aux responsables de l'armée de l'Air de constituer une aviation moderne agissant en étroite liaison avec l'armée de Terre. Le général MENDIGAL, commandant en chef des Forces aériennes en Afrique, avait d'ailleurs agi dans ce sens en programmant (instruction du 20 décembre 1942) la mise sur pied du corps expéditionnaire et en planifiant la réorganisation de l'armée de l'Air.
Mais de nombreux problèmes dans les domaines du matériel, des effectifs et des relations avec les Alliés ralentirent l'application du plan de réarmement. En fait, le problème essentiel était celui de la conception d'emploi des forces aériennes : alors que les Alliés concevaient l'appui aérien aux opérations terrestres comme une action d'ensemble menée à l'échelon d'un grand commandement et conduite par le même chef, les Français prônaient la dispersion de leurs moyens entre les grandes unités de l'armée de Terre.
Dès mai 1943, les Alliés avaient fait comprendre aux Français que le réarmement de l'armée de l'Air était subordonné à la création d'un commandement aérien français indépendant. Un double problème se posait donc aux Français :
-obtenir leur indépendance contre l'armée de Terre.
-mettre fin à la constitution du corps aérien expéditionnaire.
Le général BOUSCAT, nommé le 3 juin 1943 commandant en chef des Forces aériennes d'Afrique, fut chargé de résoudre ces problèmes :
-il demanda au Comité français de libération nationale à Alger de lui attribuer les fonctions de commandant en chef des forces aériennes et les pouvoirs d'un secrétaire d'Etat à l'Aviation.
-il prononça le 30 juin 1943 la dissolution du corps aérien expéditionnaire.
Le 1er juillet 1943, le général GIRAUD donnait son accord : le général BOUSCAT prit donc le titre de chef d'état-major général des forces aériennes françaises et les fonctions de commandant de l'aviation.
La nouvelle organisation adoptée visait à adapter l'armée de l'Air aux opérations combinées avec l'armée de Terre et la Marine dans le cadre du Haut Commandement allié. Elle se fondait sur la nécessité d'utiliser au mieux l'organisation territoriale existant en Afrique, et visait à mettre à la disposition des Alliés des formations françaises entraînées, instruites, dotées des moyens techniques et des services indispensables pour participer aux opérations. Elle tendait aussi à éviter la perte de contact avec les unités engagées dans les grands commandements alliés.
L'armée de l'Air comprenait donc :
- un état-major.
- des inspections militaires et techniques.
- des détachements de liaison auprès des commandements tactiques et des services alliés.
- des organes de commandement territorial.
- des formations aériennes.
- des formations d'infanterie de l'Air.
- des unités d'artillerie de l'Air.
- des écoles.
- des unités à terre, des dépôts et des services.
L'année 1944 enfin vit de nouveaux changements :
- 4 avril : création d'un commissariat à l'Air confié à Fernand GRENIER.
- septembre : l'état-major général "Air" quitte Alger pour Paris.
- octobre : création d'un ministère de l'Air dirigé par Charles TILLON.
Ordre de bataille de l'EMGA (ler janvier - 26 août 1944).
- Commandement.
- Cabinet du général chef d'état-major général.
- Groupe de contrôle.
- Inspection générale.
- Inspection du bombardement.
- Inspection de la chasse.
- Inspection des services et effectifs.
- Inspection technique :
. Inspecteur.
. Section "avions".
. Section "moteurs et voitures".
. Section "électricité et radio".
. Section "armement".
- Inspection générale du corps auxiliaire féminin.
- Direction du personnel (militaire et civil) de l'état-civil et du contentieux :
. Directeur.
. Sous-direction militaire : Sous-directeur ; Section chancellerie ;
Section officiers ; Section sous-officiers et troupes ; Section personnel militaire féminin.
- Sous-direction civile :
. Sous-directeur.
. Section personnel civil.
. Section législation.
. Section état-civil.
. Section contentieux.
- Direction du service d'administration de l'armée de l'Air et du budget :
. Direction.
. Bureau du personnel : 1ère section "préparation des règlements
- bureau liquidateur" ; 2e section "budget - fonds - ordonnances" ; 3e section "soldes et revues, frais de déplacements" ; 4e section "matériel corps de troupe, matériel technique" ; 5e section "subsistance".
. Service de la loi prêt-bail.
- Direction des écoles :
lère section "écoles du PN".
2e section "écoles des spécialistes".
. 3e section "écoles des cadres, documentation".
- Direction technique et industrielle :
. Direction.
. Cabinet et sections recherches.
. Bureau technique : Bureau ; Section études et documentation ; Section exploitation et instruction.
- Bureau matériel.
- Direction des travaux de l'Air.
- Direction générale du service de santé de l'Air.
- Détachement de liaison français auprès des Alliés:
. Bureau DLA.
. Bureau traduction.
. Officiers de liaison.
- Commission d'études.
- Etat-major général Air :
. ler bureau: 1 ère section "mobilisation" ; 2e section "organisation" ; 3e section "législation ; 4e section "effectifs".
. 2e bureau: 1 ère section "renseignements militaires / documentation photo - exploitation photo" ; 2e section "informations / cinéma" ; 3e section "chiffre" ; 4e section "missions à l'étranger".
. 3e bureau: 1 ère section "instruction" ; 2e section "opérations" ; 3e section "artillerie de l'Air" ; 4e section "instruction préliminaire" ; 5e section "études".
. 4e bureau et service du réarmement :lère section "ravitaillement / réparations" ; 2e section "armement, essence, services" ; 3e section "lignes aériennes militaires" ; 4e section "réarmement".
- Section de l'aviation côtière :
. Bureau du matériel.
. Détachement de transmissions.
- Commission de contrôle et de gestion du PN.
- Service de la défense de l'Air.
- Section transmissions :
. Centre de transmissions.
- Section du génie de l'Air.
- Service des oeuvres sociales.
- Aumônerie de l'Air.
- Légion de gendarmerie de l'Air.
- Quartier général de l'état-major.
Nouvel ordre de bataille résultant de la création du commissariat à l'Air (JO du 24 mai 1944) à la date du 1er janvier 1944.
- Commissariat à l'Air (cabinet général) :
. Ecoles.
. Défense nationale.
. Courrier.
. Personnel.
. Matériel.
. Quartier général.
. Propagande.
. Services spéciaux.
. Technique.
. Administration.
- Inspections générales :
. Inspection générale.
. Inspection du bombardement.
. Inspection de la chasse.
. Inspection technique : Section "avions" ; Section "matériel et voitures" ; Section "électricité et radio" ; Section "armement".
- Directions :
. Direction du contrôle.
. Direction de l'administration et du budget : Direction ; Bureau du personnel (1ère section "préparation des règlements/ bureau liquidateur" ; 2e section "budget, fonds, ordonnances" ; 3e section "soldes et revues/ frais de déplacement" ; 4e section "matériel corps de troupe, matériel technique" ; 5e section "subsistances") ; Section de la loi prêt-bail.
. Direction du personnel, de l'état-civil et du contentieux : Sous-direction militaire (1ère section "chancellerie" ; 2e section "officiers" ; 3e section "sous-officiers et troupes" ; 4e section "personnel militaire féminin") ; Sous-direction civile (5e section "personnel civil" ; 6e section "législation" ; 7e section "état-civil" ; 8e section "contentieux").
. Direction technique, industrielle et du matériel : Direction ; Cabinet ; Bureau technique (Matériel en service ; Matériel nouveau ; Recherches scientifiques ; Bureau d'études d'Etat) ; Bureau industriel (Section générale ; Section établissements d'Etat ; Section industrielle ; Section approvisionnement) ; Bureau documentation (Section mobilisation).
. Direction des travaux et installations.
-Etat-major général Air :
. Etat-major.
. 1er bureau : 1ère section "mobilisation" ; 2e section "organisation/ évadés de France" ; 3e section "législation" ; 4e section "effectifs".
. 2e bureau : 1ère section "renseignements militaires,documentation, interprétation - exploitation photos et cinéma" ; 2e section "informations" ; 3e section "chiffre" ; DLA ( Bureau ; Traduction).
. 3e bureau : 1ère section "opérations - études" ; 2e section "instruction - école - training prémilitaire - sports" ; 3e section "DAT/ transmissions/ accidents aériens".
. 4e bureau : 1ère section "ravitaillement - réparations" ; 2e section "armement, essence, services" ; 3e section "lignes aériennes militaires, transports sanitaires" ; 4e section "réarmement".
. Commission d'études de règlements.
. Aviation côtière : Matériel ; Détachement de transmissions.
. Défense de l'Air.
. Transmissions.
. Génie de l'Air.
. Service de santé de l'Air.
. Oeuvres sociales.
. Aumônerie.
. Gendarmerie de l'Air.
. Quartier général.
CHAPITRE II
COMITE DE LA DEFENSE
I. NOTICE HISTORIQUE
Le 3 juin 1943 fut institué à Alger le Comité français de la libération nationale, "pouvoir central français unique" exerçant "la souveraineté française sur tous les territoires placés hors du pouvoir de l'ennemi", assurant "la gestion et la défense de tous les intérêts français dans le monde" et assumant "l'autorité" sur tous les territoires ou forces relevant à ce jour du Comité national français et du commandement civil et militaire. La présidence en fut confiée conjointement au général de GAULLE et au général GIRAUD.
Le 8 juin, le Comité posa le problème des rapports entre autorités civiles et militaires. Il en résulta trois projets, dont un du général de GAULLE, suggérant la création d'un Comité militaire comprenant de GAULLE, GIRAUD, les commissaires intéressés et les chefs d'état-major, qui fut repoussé par le général GIRAUD prétextant que l'examen des questions militaires avec quatorze commissaires était incompatible avec la nécessité du secret.
Le général de GAULLE proposa alors la création d'un Comité militaire dont il exercerait la présidence et qui, composé des seuls commissaires et chefs d'état-major intéressés, aurait délégation du Gouvernement pour prendre toutes mesures propres à assurer la fusion des trois tronçons de l'armée française (Forces françaises combattantes, de l'intérieur et d'Afrique du Nord), le CFLN restant seul compétent pour les questions les plus importantes.
Le projet fut enfin adopté : c'était le premier pas vers la reprise en mains de l'armée par le Gouvernement et l'affirmation de la souveraineté française face aux prétentions excessives des Alliés (qui soutenaient le général GIRAUD).
Le 4 août 1943, le Comité militaire devint Comité de la défense nationale, chargé, sous la présidence du général de GAULLE, "d'arrêter les conditions générales de la répartition des Forces françaises sur les divers théâtres d'opérations". Quant au CFLN, il devint le 3 juin 1944 "Gouvernement provisoire de la République française".
CHAPITRE III
FORCES AERIENNES FRANCAISES LIBRES
I. NOTICE HISTORIQUE
Le 23 juin 1940, le Gouvernement britannique reconnut l'existence d'un Comité national provisoire autour du général de Gaulle. Dès le 1er juillet 1940, les forces militaires de la France libre commencèrent à s'organiser. A partir d'un rassemblement hétérogène d'évadés de France, d'Afrique du Nord et de l'Empire colonial (Djibouti, Madagascar, AEF, Levant, Indochine, Nouvelles Hébrides), de rapatriés de Norvège et de rescapés de Dunkerque furent constituées, le 1er juillet 1940, les Forces aériennes françaises Libres (Commandant : amiral MUSELIER).
CHAPITRE IV
FORCES AERIENNES FRANCAISES EN GRANDE-BRETAGNE
I. NOTICE HISTORIQUE
En juillet 1940, la gravité de la situation en Grande-Bretagne poussa les dirigeants britanniques à se soucier de la mise sur pied d'une aviation française libre. Ils proposèrent au général de Gaulle d'incorporer dans la RAF les pilotes les plus expérimentés parmi ceux qui avaient déjà réussi à fuir la France occupée. Une douzaine de Français purent ainsi participer à la bataille d'Angleterre. En janvier 1941, 17 servaient au sein des squadrons du Fighter Command.
La construction d'une force aérienne spécifique passa cependant par plusieurs étapes. Tout d'abord, les Français durent accepter l'intégration dans les grandes unités britanniques des groupes ou escadrilles qu'ils projetaient de former. C'est dans ce cadre qu'ils participèrent aux combats du Proche-Orient en 1941.
Après le ralliement des Etats du Levant et l'arrivée en Grande-Bretagne du lieutenant-colonel VALIN, puis sa nomination à la tête des Forces aériennes françaises libres (juillet 1941), le processus s'accéléra. La Syrie constitua en effet le centre géographique de la naissance des premières unités autonomes des FAFL : le groupe de chasse "Alsace" (créé le 1er septembre 1941) et le groupe de bombardement "Lorraine" (2 septembre 1941) furent tous deux équipés d'avions anglais, comme le groupe "Ile-de-France", constitué en Grande-Bretagne le 10 novembre 1941, qui participa notamment à la couverture du débarquement de Dieppe en août 1942.
Dès janvier 1943, les responsables de la RAF et de l'USAF souhaitèrent que les Forces aériennes françaises d'Afrique du Nord, une fois réarmées, entrent le plus vite possible aux côtés des aviations alliées : quelques unités participèrent ainsi à la campagne de Tunisie. En juillet le général BOUSCAT fut nommé chef d'état-major général des forces aériennes françaises.
Dans la nouvelle organisation mise en place, l'armée de l'Air réunifiée devait être dispersée dans les grands commandements britanniques et américains, mais elle n'en devait pas moins former un ensemble homogène et animé d'un profond esprit de corps.
Pendant ce temps, une mission de l'armée de l'Air avait été créée en Grande-Bretagne le 25 août 1943 pour étudier l'organisation future des services territoriaux de l'armée de l'Air, la remise en activité de l'industrie aéronautique nationale et la possibilité de reconstituer les transports aériens en métropole.
L'autre grande préoccupation du haut commandement aérien résidait dans la façon dont les forces aériennes françaises oeuvreraient aux côtés des Alliés pour la libération du territoire métropolitain. Le général VALIN mena des négociations dans ce sens avec les autorités britanniques dès le début 1944 et obtint la participation aux opérations de débarquement de toutes les forces aériennes basées en Grande Bretagne.
Mais se posait toujours le problème du commandement. Les unités françaises ne furent que progressivement regroupées. Après la Libération, elles continuèrent à coopérer avec les forces alliées et à recevoir des avions modernes pour opérer au-dessus de l'Allemagne.
Situation des Forces aériennes françaises en Grande-Bretagne au 13 mai 1944 (commandant : général VALIN)
Unités constitutives :
. Chasse : groupes 329 (Cigognes), 340 (1Ie de France), 341 (Alsace) en un Air Field Wing 145 ; groupe 345 (Berry).
. Bombardement léger : groupe 342 (Lorraine).
Unités en cours de constitution : groupement de bombardement n°1.
On trouvera les historiques de ces unités en 4 D 62 dossier 1 sous-dossier "unités des Forces aériennes françaises en Grande-Bretagne (1943-1945)".
CHAPITRE V
FORCES AERIENNES DE L'ATLANTIQUE (7 février 1943 - août 1945)
I. NOTICE HISTORIQUE
Les Forces aériennes de l'Atlantique naquirent, après les débarquements alliés de Normandie et de Provence, de la réunion d'unités issues de la Résistance intérieure ou en provenance d'Afrique du Nord, pour assurer l'appui des Forces françaises de l'intérieur. Elles ne furent prêtes à agir que fin août 1944. Or, dès la mi-septembre, le gros de la Wehrmacht se repliait, sauf dans quatre "poches" de l'Atlantique: Lorient, l'estuaire de la Loire, La Rochelle-l'île d'Oléron, et l'embouchure de la Gironde (Pointe de Grave et Royan).
Le 19 septembre 1944, au PC du colonel ADELINE commandant les Forces françaises de l'intérieur, à Saintes, le général DE GAULLE décida la réduction de ces poches. Il s'en suivit :
-la mise en place, par décision gouvernementale du 14 octobre 1944, du commandement des Forces françaises de l'Ouest (sous le commandement du général DE LARMINAT) chargées de libérer ces poches, et placées sous l'autorité opérationnelle du 6th Army Group.
-la création officielle, par instruction du 28 novembre 1944, du commandement des Forces françaises de l'Atlantique (sous le commandement du général CORNIGLION-MOLINIER) rattaché opérationnellement à la First Tactical Air Force (PC : Vittel/ Commandant : général JOYCE).
Le commandement des Forces aériennes de l'Atlantique naquit de la dissolution du groupement "PATRIE" (26 août - 1er novembre 1944) créé à Mouzaiaville début août 1944 avec les groupes 1/34 et 1/18, et en France avec les groupes FFI "DOR" et "DORET" formés à Toulouse. Les Forces aériennes françaises de l'Atlantique eurent pour mission d'appuyer les Forces françaises de l'Ouest dans la réduction des poches de l'Atlantique, et étaient composées de :
-deux groupes de bombardement de l'armée de l'Air : -GB 1/34 "BEARN" (jusqu'au 20 février 1945) : commandant BATAILLE.
-GB 1/31 "AUNIS" (15 octobre 1944 - 8 mai 1945; ex FFI "DOR") : commandant DOR.
-un groupement de bombardement en piqué de la Marine, le groupement aéronaval n°2 : capitaine de frégate LAINE.
-un groupe de chasseurs-bombardiers de l'armée de l'Air, le GCB 1/18 "VENDEE" (jusqu'au 8 mai 1945) : commandant LAPIOS.
-un groupe de chasse, le GC II/18 "SAINTONGE" (jusqu'au 8 mai 1945; ex FA "DORET") : commandant DORET.
-un groupe de reconnaissance, le GR III/33 "PERIGORD" (16 novembre 1944 - 8 mai 1945) : capitaine GIRARDOT.
Les Forces aériennes de l'Atlantique furent dissoutes le 8 mai 1945, après avoir participé aux opérations "INDEPENDANCE", "MEDOC" et "JUPITER" qui permirent la réduction des poches de l'Atlantique.
CHAPITRE VI
FORCES AERIENNES DU RHONE ET DU RHIN (ex-section française du 12e Tactical Air command) devenu 1er corps aérien français
I. NOTICE HISTORIQUE
Les unités d'aviation françaises stationnées sur le territoire nord-africain et réarmées en matériel britannique et américain début 1943 furent tout d'abord engagées en Coastal Command, puis début 1944 en Tactical sur le front méditerranéen du nord (Italie et sud de la France). Quand, en juillet 1944, furent établis les plans d'invasion du sud de la France, il fut décidé de regrouper la plupart des unités et de les verser dans les opérations d'appui aérien. Fut donc créé un 1er TAC français, adapté à l'armée française devant opérer en France sud et travaillant sous les ordres du TAF, en deux phases :
-constitution d'un "bureau opérations" français adapté à l'armée française et subordonné au 12th TAC américain (Etat-major appelé à commander toutes les opérations aériennes du débarquement et de la campagne du sud de la France).
-transformation de ce "bureau" en TAC français adapté à l'armée française en opérations, sous les ordres directs d'un TAF allié. Le 1er septembre 1944 fut créé à Salon-de-Provence la "section française du 12th TAC" (Commandant : colonel GERARDOT) composée de :
-deux escadres rattachées au 64th Fighter Wing US :
-escadre de chasse n°1 (Spitfire) à Lyon : groupes V3 "Corse", 1/7 "Provence", II/7 "Nice".
-escadre de chasse N°4 (P 47) à Ambérieu : groupes II/5 "Lafayette", II/3 "Dauphine", 1/4 "Navarre".
-groupe de reconnaissance tactique II/33 "Savoie" (Spitfire) à Valence
Le 1er octobre 1944, la section fut transformée en "commandement des Forces aériennes du Rhône et du Rhin", id est l'ensemble des unités de l'appui aérien de la 1ère armée française, ainsi que les unités de servitudes (transmissions) et les services correspondants. Sa mission était :
-de préparer et d'appuyer les opérations de la 1ère armée française et éventuellement de participer aux opérations aériennes dans le cadre des ordres reçus du commandement aérien allié.
-d'assurer la liaison entre les éléments sous ses ordres et l'EMGA Paris. Par manque des moyens et services nécessaires, son rôle effectif (du 1er au 15 octobre 1944) fut d'effectuer :
-la liaison entre les unités françaises et le commandement américain, exception faite des opérations, toujours dirigées directement par le 12th TAC et le 64th Fighter Wing.
-la liaison entre le commandement aérien américain et le commandement terrestre français.
-la liaison entre les unités françaises et l'EMGA Paris.
Il était composé de l'escadre de chasse n°1, l'escadre de chasse n°4 (mêmes groupes plus le groupe de chasse III/3 "Ardennes"), le groupe de reconnaissance tactique II/33, les 31e et 34e escadres de bombardement moyen (Maraudera) à Istres.
Le 15 octobre 1944, il fut transformé en 1er corps aérien français, chargé de l'appui aérien des opérations de la 1ère armée française et de la participation éventuelle aux opérations aériennes exécutées au profit des armées alliées.
En novembre 1944, il reçut le bataillon de transmissions 571, deux compagnies d'appui aérien, et le groupement de chasse et de défense aérienne 550 (issu de deux groupements de défense aérienne chargés de la défense côtière en Afrique du Nord et dans le midi de la France) basé à Dole auprès du 64th Fighter Wing.
En novembre 1944, le 1er corps aérien français passa sous les ordres du 1st TACAF (Commandant : général ROYCE).
Après avoir participé aux opérations de libération de l'est de la France et d'invasion de l'Allemagne nazie (au cours desquelles il intégra de nouvelles unités), le 1er corps aérien français fut dissous le 15 septembre 1945.
CHAPITRE VII
Commandement des services français (2 février 1944 - 15 décembre 1949)
I. NOTICE HISTORIQUE
Liste des unités organiques rattachées aux secteurs de l'Air :
- au secteur de l'Air n°1
-Compagnie de commandement.
-Compagnie de ravitaillement et de réparation 83.
-Compagnie de ravitaillement et de réparation 85.
-Compagnie ordonnance n°102.
-Compagnie ordonnance n°103.
-Compagnie de transport automobile 152.
-Compagnie de transport automobile 153.
-Compagnie transmissions 171.
-Compagnie intendance n°111.
-SRMSS n°411.
-Compagnie police sécurité 471.
-Compagnie terrains opérations 851.
-Compagnie terrains opérations 852.
- au secteur de l'Air n°2
-Compagnie de commandement.
-Compagnie de ravitaillement et de réparation 82.
-Compagnie ordonnance n°101.
-Compagnie de transport automobile 151.
-Compagnie terrains opérations 853.
-Compagnie de ravitaillement et de réparation 84.
-Compagnie ordonnance n°104.
-Compagnie de transport automobile 154.
-Compagnie transmissions 172.
-Compagnie intendance 112.
-Compagnie police sécurité 472.
-Compagnie terrains opérations 854.
- au secteur de l'Air n°3
-Compagnie de commandement.
-Compagnie de ravitaillement et de réparation 86.
-Compagnie ordonnance n°106.
-Compagnie de transport automobile 156.
-Compagnie transmissions 173.
-Compagnie intendance 113.
-SRMSS n°413.
-Compagnie police sécurité 473.
-Compagnie terrains opérations 856.
-Compagnie réparation dépannage 81.
-Section parc 90.
-Compagnie de ravitaillement et de réparation 87.
-Compagnie ordonnance 105.
-Compagnie de transport automobile 155.
-Compagnie terrains opérations 855.
CHAPITRE VIII
11e brigade de bombardement moyen
1939-1963
I. NOTICE HISTORIQUE
Brigade de bombardement n°11 création et engagement en novembre 1944.
31e escadre de bombardement moven : création et engagement en mai 1944.
34e escadre de bombardement moven : création et engagement en septembre 1944.
CHAPITRE IX
ARTILLERIE DE L'AIR
I. NOTICE HISTORIQUE
De novembre 1942 à mai 1943, l'artillerie de l'Air participa à la campagne de Tunisie, assurant notamment la protection des aérodromes de Thelepte et de Biskra au profit des groupes LAFAYETTE et TUNISIE.
Au printemps - été 1943, l'artillerie de l'Air se reconstitua sur matériel américain à El-Affroun (Algérie) et Mediouna (Maroc), se formant en brigade, deux groupements, six groupes et un dépôt-école.
En septembre 1943 - août 1944, tandis que la brigade s'installait et que le dépôt-école de Tipaza fournissait les unités en cadres et en personnel instruit, le groupement 541 et le groupement 542 se déployèrent en défense du littoral nord-africain (Alger - Bône - Bizerte).
D'août 1944 à avril 1945, le groupement 541 devenu régiment n°1 de l'artillerie de l'Air débarqua en France avec la 1ère armée. Il protégea son débarquement en Provence, participa aux transports de la Cère armée et accompagna le 1er corps aérien tout au long de sa campagne (Franche-Comté, Lorraine, Alsace, Allemagne).
Le groupement 542, sacrifié aux besoins les plus pressants de l'armée de l'Air, ressuscita sous la forme du régiment d'artillerie de l'Air n°2. Celui-ci, formé initialement des membres de l'armée de l'Air ayant tenu le maquis dans le Tarn, les Pyrénées et le Vaucluse, reçut des instructeurs d'Afrique du Nord et des conscrits de la métropole, puis partit monter la garde sur le Rhin.
CHAPITRE X
INFANTERIE DE L'AIR, CHASSEURS, PARACHUTISTES, FUSILIERS DE L'AIR
I. NOTICE HISTORIQUE
En septembre - octobre 1941, l'infanterie de l'Air était constituée par un groupe d'une douzaine de volontaires, évadés de France par l'Espagne, et stationné à Old Dean Camp - Camberley (Surrey), sous le commandement du capitaine WEIL.
Début janvier 1942, le groupe fut envoyé au centre d'entraînement de la brigade parachutiste polonaise à Largo (côte est de l'Ecosse), puis dirigé sur l'école des troupes aéroportées britanniques (Central Landing Establishment) à Ringway (près de Manchester).
De retour au Camp d'Old Dean, le groupe commença son instruction militaire, et le capitaine WEIL fut remplacé par le capitaine COULET, chargé par le général de GAULLE de la mise sur pied d'une unité de l'infanterie de l'Air, à partir d'un recrutement de volontaires en provenance d'unités stationnées au camp d'Old Dean, de la Marine et d'évadés de France arrivant en Grande-Bretagne.
Jusqu'en juin 1943, les stages se poursuivirent (Allied Special Training Center à Inverlocky Castle en Ecosse, à Ringway, à l'école de reconnaissance avions-chars...).
En juillet 1943, près de 400 volontaires pour la plupart brevetés parachutistes entrèrent dans la composition du 1er bataillon de l'infanterie de l'Air au camp d'Old Dean.
Le 1er novembre 1943, le lieutenant-colonel DURAND, revenu d'Afrique du Nord où il commandait les CFA, reçut le commandement de l'infanterie de l'Air.
Pour l'année 1944, l'infanterie de l'Air en Grande-bretagne s'organisait comme suit :
-le lieutenant-colonel entouré de son état-major.
-deux bataillons formant corps (ou régiments SAS) : le 4e bataillon d'infanterie de l'Air ou 2e régiment de chasseurs parachutistes (la dénomination "chasseurs parachutistes" fut fixée par Alger par assimilation avec le 1er régiment de chasseurs parachutistes en Afrique du Nord), et le 3e bataillon d'infanterie de l'Air ou 3e régiment de chasseurs parachutistes.
-une CHR rattachée au 3e bataillon d'infanterie de l'Air et servant de compagnie de passage et d'instruction (Dépôt de l'infanterie de l'Air).
-un service des effectifs à Londres, commandé par un officier intégré dans le 1er bureau de l'état-major des Forces aériennes françaises en Grande-Bretagne.
Le 22 mai 1944, l'état-major de l'infanterie de l'Air fut liquidé et versé au 4e bataillon d'infanterie de l'Air. Le dépôt fut lui aussi liquidé. Le 1er février 1945, le commandement de l'infanterie de l'Air-en Grande-Bretagne fut dissous, et les 2e et 3e régiments de chasseurs parachutistes intégrés dans une brigade britannique.
Le commandement de l'infanterie de l'Air en France fut créé le 25 mai 1945 et composé ainsi :
-le commandant (Lieutenant-colonel BOURGOIN) et son état-major (Chef d'état-major : commandant PUECH-SAMSON).
-1er, 2e, 3e et 4e régiments d'infanterie de l'Air.
-Ecole de Toulouse-Balma.
-Dépôt de Lannion.
CHAPITRE XII
ECOLES DES CADRES FFA ET FFI
I. NOTICE HISTORIQUE
Toutes ces écoles semblent avoir été créées en 1945 :
-Ecoles des cadres FFA : Le Pecq et Le Perreux.
-Ecoles des cadres FFI : Montfrin et Meudon.
CHAPITRE XIII
CENTRES DE FORMATION DU PERSONNEL NAVIGANT EN AMERIQUE
I. NOTICE HISTORIQUE
A partir de 1943, l'US Air Force ouvrit les portes de ses écoles au personnel français non initié :
-Creek Field (Alabama) : élèves pilotes et chasse avancée.
-Turner Field (Géorgie) : bombardement.
-Tyndall Field (Floride) : mitrailleurs.
-Lowry Field (Colorado) : armuriers.
-Scott Field (Illinois) : radios.
De 1943 à 1945, plus de 5000 français passèrent ainsi par les écoles de l'US Air Force : la plupart provenaient d'Afrique du Nord après les opérations de novembre 1942, mais une importante minorité était constituée de volontaires ayant fui la France par l'Espagne.
1202 Français reçurent les ailes américaines de pilote (657 dans la chasse, 545 dans le bombardement), 62 navigateurs, 221 bombardiers et 2371 radios, mécaniciens et mitrailleurs furent brevetés. Une trentaine de Français furent maintenus ensuite comme instructeurs, et 80 périrent dans des accidents.
De 1945 à 1954, 2310 Français furent encore envoyés aux Etats-Unis comme élèves pilotes, et 1427 y furent brevetés.
CHAPITRE XVIII
MINISTERE DE L'AIR - CABINET CIVIL
I. NOTICE HISTORIQUE
Il convient tout d'abord de signaler que les cartons 4 D 19585 et 4 D 19586 ont été malencontreusement archivés dans la série 4 D, alors qu'ils relèvent des archives du gouvernement de Vichy (série 3 D).
Quant aux cartons 4 D 19587 et 4 D 19588, ils se rapportent à la conférence de Chicago concernant l'organisation de l'aviation civile internationale.
Dès 1943, l'existence future d'un trafic commercial normal transatlantique paraissait certaine. Le gouvernement des Etats-Unis, avant même la fin du conflit, jugea nécessaire de convoquer ses alliés, ainsi que les Etats neutres de l'Europe et de l'Asie (mais pas ceux d'Amérique du Sud) à participer à une conférence à Chicago, destinée à élaborer une nouvelle réglementation unifiée du trafic aérien international civil, dont le but serait de se substituer aux anciens accords. 54 Etats participèrent à cette conférence, l'URSS n'étant là qu'à titre d'observateur. La conférence ne dura qu'un mois, se terminant le 7 décembre 1944 par la signature des documents suivants:
-Acte final de la conférence.
-Convention relative à l'aviation civile internationale (Convention de Chicago).
-Accord relatif au transit des services aériens internationaux (Accord de transit de Chicago).
-Accord relatif au transport aérien international (Accord de transport de Chicago).
-Accord intérimaire sur l'aviation civile internationale (Accord intérimaire de Chicago).
A la fin 1948, la convention de Chicago avait été ratifiée par 54 Etats, l'accord de transit par 39 Etats, l'accord de transport par 17 Etats, l'accord intérimaire par 51 Etats. L'URSS ne signa rien. Ces textes entrèrent en vigueur en 1947.
CHAPITRE XIX
COMMISSION INTERNATIONALE DE NAVIGATION AERIENNE (CINA)
I. NOTICE HISTORIQUE
La convention aérienne du 13 octobre 1919 entre en vigueur, le 11 juillet 1922, pour quatorze des Etats signataires ayant déposé leurs ratifications.
L'article 34 de la convention prévoyait l'institution, sous le nom de "Commission internationale de navigation aérienne", d'une commission permanente placée sous l'autorité de la Société des Nations.
En fait, la CINA conserva toute son indépendance. Elle fixa son siège à Paris, organisa son secrétariat permanent et créa, pour l'étude des questions techniques, sept sous-commissions et deux comités :
-Sous-commission d'exploitation.
-Sous-commission juridique.
-Sous-commission de TSF.
-Sous-commission de météorologie.
-Sous-commission médicale.
-Sous-commission de cartographie.
-Sous-commission du matériel.
-Comité des douanes.
-Comité de normalisation.
La Commission était composée des représentants des gouvernements des Etats parties à la convention, les sous - commissions d'experts nommés par ces représentants. La CINA était à la fois :
-un conseil chargé de veiller à l'application de la convention et d'assurer son évolution normale en proposant en temps utile aux Etats contractants les amendements réclamés par le développement de la navigation aérienne internationale.
-une sorte de parlement international ayant pouvoir d'adapter en tout temps les règlements techniques aux exigences du trafic aérien.
-un tribunal réglant en premier et dernier appel les dissentiments pouvant surgir entre les Etats contractants au sujet de l'interprétation des règlements techniques qu'elle avait le pouvoir d'édicter.
-un comité consultatif fournissant des avis sur les questions soumises par des Etats à son examen.
-un organisme de centralisation et de diffusion de tous les renseignements dont la connaissance était nécessaire aux navigateurs aériens.
Dernière modification le 10/02/2022