Fonds du Service hydrographique et océanographique de la Marine (SHOM) à Brest (Finistère) et dans le Pacifique (1938-2011)

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Service producteur : Service hydrographique et océanographique de la Marine (SHOM)

Les origines du SHOM

Le Service hydrographique et océanographique de la Marine (SHOM), établissement public administratif sous tutelle du ministère des Armées depuis 2007, est l’héritier du plus ancien service hydrographique officiel au monde, le Dépôt des cartes et plans de la marine, créé le 19 novembre 1720.

Ses missions ont évolué au cours du temps. Aujourd’hui, le SHOM est chargé de la description et de la prévision des océans, depuis le grand large jusqu’au littoral.

En France, les premiers documents nautiques remontent à la fin du XV^e siècle. S’inspirant de l’école d’hydrographie créée à Dieppe, Colbert crée en 1661 des établissements analogues dans les principaux ports du Royaume. Poursuivant l’œuvre de Colbert, un arrêt du Conseil de la Marine du 19 novembre 1720 crée le Dépôt des cartes, plans et journaux de la Marine, ancêtre du SHOM.

En 1741, Louis XV signe en faveur de Jean-Nicolas Bellin un brevet d’ingénieur hydrographe, appellation qui apparaît pour la première fois de façon officielle.

Une ordonnance royale de Louis XVIII crée le 6 juin 1814 le corps des ingénieurs hydrographes de la Marine. Cette première génération d’ingénieurs spécialisés est formée par Charles-François Beautemps-Beaupré, suivant des méthodes pratiques rigoureuses qui lui apporteront sa renommée de « père de l’hydrographie moderne ». Le Dépôt des cartes et plans de la marine prend alors l’appellation de Dépôt général de la marine.

Au XIXe siècle, la production de documents nautiques se développe encore et se diversifie. Les premiers avis aux navigateurs sont diffusés en 1818. Les premières instructions nautiques paraissent en 1842.

Un décret du 13 janvier 1886 transforme le Dépôt général de la marine en Service hydrographique de la Marine (SHM). Il est rattaché à l’état-major de la Marine et dirigé par un ingénieur hydrographe en chef.

En 1923, le Service hydrographique de la Marine devient le Service central hydrographique (SCH) qui dépend du Ministère de la Marine.

Un décret du 25 mai 1971 modifie l’appellation et l’organisation du Service qui devient le Service hydrographique et océanographique de la marine (SHOM). Il se décentralise et un établissement principal est construit à Brest.

Placé sous l’autorité du chef d’état-major de la Marine, le SHOM reçoit de nouvelles attributions en matière d’océanographie physique. Un centre militaire d’océanographie (CMO) est créé en 1990. Il a pour objet de fournir aux forces navales une meilleure connaissance de l’environnement océanique. Les domaines couverts sont vastes : sédimentologie, hydrologie, gravimétrie, magnétisme, acoustique…

La direction du SHOM quitte la région parisienne pour Brest en décembre 2005. En 2007, le SHOM devient un établissement public administratif (EPA) placé sous la tutelle du ministère de la Défense.

Les missions du SHOM

Le SHOM est l'opérateur public pour l'information géographique maritime et littorale de référence.

Il a pour mission de connaître et décrire l’environnement physique marin dans ses relations avec l’atmosphère, avec les fonds marins et les zones littorales, d’en prévoir l’évolution et d’assurer la diffusion des informations correspondantes.

Les deux principaux domaines de responsabilité du SHOM sont :

• l’hydrographie, qui a pour objet de fournir aux navigateurs les éléments leur permettant d’effectuer une navigation sûre. Elle aboutit à l’établissement des documents nautiques, dont le principal est la carte marine. Celle-ci est commentée et complétée par de nombreux ouvrages (instructions nautiques, livre des feux, annuaires des marées…) et par l’information hebdomadaire que constituent les avis aux navigateurs, les bulletins de diffusion rapide et les avis urgents au navigateurs
• l’océanographie militaire, désignant par cette expression les applications militaires de la connaissance physique de l’océan. Il peut s’agir de la connaissance des courants, la propagation du son… Le Centre militaire d’océanographie (CMO), installé à Toulouse et à Brest, remplie une grande partie de ces missions.

Organisation du Service central hydrographique (SCH) puis du SHOM

Le service hydrographique est composé en 1969 :

• d’un service central à Paris
• de missions hydrographiques ou océanographiques basées dans différents ports de métropole ou des DOM-TOM

Le service central comprend outre les organes de direction et une école d’application, un certain nombre de sections. Les unes (cartographie, ouvrages et informations nautiques, impressions) se consacrent principalement à la mise en forme et à la diffusion des résultats des levées hydrographiques. Les autres (marées et géophysique, études et recherches, instruments scientifiques et matériels, missions) ont la charge d’établir les programmes des missions hydrographiques et océanographiques et de leur fournir les moyens à mettre en œuvre.

Qu’elles soient hydrographiques ou océanographiques, les missions disposent toutes d’une infrastructure à terre et de bâtiments de tonnage variable.

• Mission hydrographique des côtes de France (Brest)
• Mission hydrographique de dragage (Cherbourg)
• Bureau d’études océanographiques (Toulon)
• Mission océanographique de l’Atlantique Nord (Cherbourg)
• Mission hydrographique de Polynésie française (Papeete)
• Mission hydrographique de Nouvelle-Calédonie (Nouméa)

L’installation de la majeure partie des services à Brest en 1971 conduit à la création dans cette ville d’un Établissement principal (EPSHOM) assurant la centralisation et la gestion des informations, la production et la diffusion des documents, la conduite des études et des recherches ainsi qu’une fonction de soutien des forces maritimes et des autres éléments du SHOM.

L’EPSHOM se compose en 1981 de deux groupes et d’un centre regroupant les anciennes sections anciennement basées à Paris :

Groupe études :

• section océanographie
• section cartographie
• section information et ouvrages nautiques
• section géodésie – géophysique

Groupe Production – approvisionnement – distribution (PAD)

• section impression
• section magasin
• section délivrances
• section instruments scientifiques

Centre de calcul et de documentation

La direction du SHOM reste alors basée à Paris et ne conserve que des services administratifs (études générales, personnel, administration).

En parallèle, les missions évoluent également et se regroupent. On ne retrouve en 1988 que quatre misions :

• Mission océanographique de l’Atlantique (Brest)
• Mission hydrographique de recherche (Brest)
• Mission océanographique de Méditerranée (Toulon)
• Mission océanographique du Pacifique (Papeete et Nouméa)

L’évolution des missions militaires dévolues au SHOM ont conduit à une profonde réorganisation de l’Établissement principal en 1991. Celui-ci se compose alors de trois centres regroupant les sections préexistantes ainsi que plusieurs services :

Centre d’hydrographie :

• section géodésie – géophysique
• section informations et ouvrages nautiques
• section cartographie

Centre militaire d’océanographie (CMO) :

• section études océanographique
• section océanographie appliquée
• laboratoire de chimie océanographique
• bureau de recherches et d’études SHOM / Météo France (BRESM) et cellule opérationnelle d’environnement de la Marine (CELLENV) basés à Toulouse

Centre de fabrication et de distribution

• section fabrication / distribution
• section distribution

Service informatique

Service instrumentation scientifique

Service personnel et administration

Bureau documentation

On identifie en 1991 trois missions :

• Mission hydrographique de l’Atlantique (Brest)
• Mission océanographique de Méditerranée (Toulon)
• Mission océanographique du Pacifique (Papeete et Nouméa)

L’installation de la direction du SHOM à Brest en décembre 2005 et le changement de statut en EPA en 2007 conduisent à une nouvelle organisation et à la disparition de l’EPSHOM.

Le SHOM s’organise alors en directions, dont une direction des opérations qui regroupe les attributions des anciens centre d’hydrographie et centre militaire d’océanographie (CMO).

Service historique de la Défense, site de Brest

Fonds ouvert susceptible de s’accroître à la suite de nouveaux versements du SHOM.

Au cours du classement du SHOM, une importante quantité de documents a été détruite (environ 104 mètres linéaires). Il s’agit essentiellement :

• de minutiers chronologiques en doublon ;
• de minutiers chronologiques sans intérêt pour l’histoire du SHOM, essentiellement issus de services purement administratifs (comptabilité, ressources humaines, publication…).
• de relevés hydrographiques échantillonnés
• de pièces comptables de marchés publics

Les articles 3 W 989 et 991 (ordres de mission) ont été éliminés. Ces cotes sont vacantes.

Chapuis (Olivier), À la mer comme au ciel. Beautemps-Beaupré et la naissance de l’hydrographie moderne. L’émergence de la précision en navigation et dans la cartographie marine (1700-1850), Paris, 1999.

Covillault (P.), Histoire des archives et de la bibliothèque du Service hydrographique de la Marine, Paris, 1979.

Covillault (P.), Histoire du Service hydrographique de la Marine (de 1914 à 1970), Paris, 1979.

Le Guisquet (Bernard), « Le Dépôt des cartes, plans et journaux de la Marine sous l'Ancien Régime » dans Neptunia n° 214, p. 3-21.

La Roncière (Charles de), « Origines du service hydrographique de la Marine » dans Bulletin de la Section de Géographie, 1916.

Les officiers mariniers hydrographes, Service central hydrographique de la Marine, Paris, sans date.

Avant leur versement au Service historique de la Défense, ces archives étaient conservées dans les locaux de l’EPSHOM à Brest. Pour les plus anciennes (antérieures à 1971), elles ont été produites dans les locaux parisiens du Service central hydrographique et ont été transférées à Brest à la suite de l’ouverture de l’EPSHOM.

Les archives des missions du Pacifique étaient conservées à Nouméa et Papeete.

Le fonds présenté dans ce répertoire est le résultat d’un classement opéré en 2019 qui a permi de regrouper dans un même instrument de recherche les archives de la section océanographique, déjà cotée 3 W 1 à 3 W 128 et les archives de la Mission océanographique du Pacifique (sous-série 15 A 4). Le reste du fonds (direction du Shom, EPSHOM et mission) était décrit dans les 235 bordereaux de versements reçus par le SHD de Brest entre 1979 et 2013.

Les archives du MOP initialement cotées en 15 A 4 sont désormais cotées en 3 W 1045-1086, 1113-1125 et 1149-1165.

SHD Brest

• 2017 ZH 004 / 1-59. Direction des travaux maritimes, marchés de travaux concernant notamment la construction des bâtiments du SHOM à Brest. 1966-2007.
• 24 S / 1-11. Fonds Maurice Rollet de l’Isle. 1881-1914.
• 2 C. Fonds des bâtiments hydrographiques du SHOM ou affrétés par le SHOM, notamment : Alidade (2 C 248) ; Arago (2 C 493) ; Astrolabe (2 C 238) ; Bir Hakeim (2 C 67) ; Boussole (2 C 272) ; Corail (2 C 271 et 2 C 308) ; Découverte (2 C 236) ; d’Entrecasteaux (2 C 495) ; Espérance (2 C 489) ; Estafette (2 C 273) ; Jacques Cartier (non classé) ; La Pérouse (2 C 210).
• Bibliothèque ancienne de l’EPSHOM

SHD Vincennes

• 9 JJ / 1-697. Archives du Service hydrographique et océanographique de la Marine. 1830-1990.
• 47 à 93 JJ. Direction du Service hydrographique et océanographique de la Marine. 1947-1993.

SHD Rochefort

• 7 JJ. Levées hydrographiques du SHOM (dépôt des Archives nationales). An VII-1944.

SHD Toulon

• Fonds des bâtiments hydrographiques du SHOM ou affrétés par le SHOM.

Archives nationales

Série Marine JJ répartie en 7 sous-séries :

• archives du Service hydrographique lui-même (Marine 1JJ et 10JJ : correspondance des origines à 1867, inventaires) ;
• « papiers d’hydrographes » au contenu varié, incluant notamment une partie des papiers Delisle (Marine 2JJ) ;
• documentation scientifique du Service hydrographique du XVIIe au XXe siècle (Marine 3JJ) ;
• journaux de bord du XVIIe au XIXe siècle (Marine 4JJ) ;
• archives produites par les grands voyages de circumnavigation et les missions hydrographiques de l’extrême fin du XVIIIe s. et du XIXe s. (Marine 5JJ) ;
• collection de cartes et plans contenant notamment les minutes des cartes dressées au cours de ces voyages et missions (Marine 6JJ, actuellement cotée MAP/6JJ et conservée par la mission Cartes et plans des Archives nationales).

Service hydrographique de la Marine (SHOM)
 
Le service archives du SHOM conserve à Brest plus de 200 000 documents techniques remontant au début du XIX^e siècle. On y trouve notamment :

• des minutes de levé (plans bathymétriques et topographiques de la côte)
• des cartes anciennes
• des photographies
• des ouvrages
• des marégrammes
• des registres de marées