Inventaire
Services secrets français à Alger (1942-1944) et Paris (1944-1945).
Présentation du contenu
Le fonds est composé essentiellement de dossiers produits par la direction des services de documentation (DSDOC), contituée en novembre 1944, et l'organisme qui l'a précédé, la direction de la sécurité militaire (DSM), créée fin 1942 à Alger.
Certains dossiers contiennent des documents, antérieurs à cette date, qui proviennent des anciens services spéciaux basés à Alger : le services des menées antinationales d'Afrique du Nord (MA 100/2) pour la période 1940-1942, et la section d''étude et d'Afrique (SEA) pour la période antérieure à 1940. Après la libération du territoire français, le fonds est déménagé à Paris et complété par de nouveaux dossiers ouverts par la DSM, puis la DSDOC qui la remplace en novembre 1944. Le fonds est ensuite régulièrement alimenté jusqu'en 1946.
Il est composé de deux types de dossiers qui reflètent le classement opéré par les services spéciaux durant la Seconde Guerre mondiale : des dossiers chronologiques qui contiennent, pour un service donné, l'ensemble des documents reçus à la DSM puis la DSDOC et des dossiers dits "logiques" qui portent sur une thématique particulière. Il existe enfin des dossiers portant sur des individus qui ont été classés à part et qui sont aujourd''hui conservés dans la sous-série GR28 P 9.
L'intérêt de ce fonds d'archives est indéniable car il offre des ressources de première importance permettant de documenter bien des aspects de la France des années noires.
Tout d'abord, il met en lumière l'organisation et le fonctionnement des services spéciaux français durant cette période ainsi que l'activité des services étrangers adverses ou alliés sur le territoire national. Une partie du fonds concerne aussi la surveillance et le contrôle des militaires, mais aussi de plusieurs catégories de population (communistes, gaullistes...). Outre les rapports sur le moral, on trouve par exemple de nombreux bulletins individuels de renseignements ainsi que des comptes rendus d'interceptions postales et téléphoniques, résultat de la production du service des contrôles techniques. La situation et l'état d'esprit en Afrique du Nord sont particulièrement bien documentés dans le fonds. D'autres dossiers de renseignement font état de la collusion de Français avec l'occupant, que ce soit à travers la participation à des mouvements collaborationistes, l'engagement militaire auprès des troupes de l'Axe ou le recutement par les services de renseignement allemands. Les archives contiennent également des bulletins de recherche, des arrêtés d'internement ou des comptes rendus d'arrestations qui reflètent l'activité répressive menée par les services spéciaux après la Libération. On trouve enfin de nombreuses archives allemandes de la Gestapo ou de l'Abwehr qui témoignent des saisies opérées à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Dernière modification le 25/06/2019