Cote
GD 2007 ZM 1 188215 - 188234, 191744
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Conditions d’accès
Parmi les documents de cette "collection OVNI", les délais de communicabilité sont de 50 ans pour les télex et rapports, et de 75 ans pour les procédures judiciaires, sachant que les deux types sont souvent mêlés.
Par ailleurs, le fonds comprend également des documents portant des mentions de classification qui doivent faire l'objet d'une déclassification formelle avant communication.
Description physique
Inventaire
Dossiers OVNI conservées à Vincennes.
Dates
1954-1983Présentation du contenu
Les documents d'archives présents dans cette collection d'articles sont de trois types :
1. Les messages télex avaient pour vocation de rendre compte à la hiérarchie de certaines observations inexpliquées. Informé par des témoins, l'échelon local rédigeait un court message à destination de l'échelon supérieur dans lequel figurait de manière succincte les informations essentielles relatives aux phénomènes observés, telles que les temps et lieux d'observation, le nombre de témoins et la qualité de ces derniers, le phénomène en lui-même et les premières hypothèses pour l'expliquer (avion, objet céleste…).
Si un certain nombre de messages télex ont été conservés de manière isolée dans les dossiers d'archives (les phénomènes observés n'ayant pas tous exigé l'ouverture d'une enquête), la majorité d'entre eux se trouvent agrafés aux procédures diligentés.
2. Les rapports apparaissent comme des synthèses rédigées par les gendarmes départementaux à destination de leur hiérarchie. Documents à vocation interne, ils mentionnent les faits concernés ainsi que les actions des enquêteurs. Plus succinct qu'un procès-verbal judiciaire ou administratif, il n'inclut pas de procès-verbaux d'audition ou de pièces spécifiques (procès-verbal d'enquête de voisinage ou de transport et de constatations). Il est à préciser que la rédaction du rapport n'est parfois pas exclusive de l'ouverture d'une enquête judiciaire ou administrative. Pour autant, le rapport a une visée voisine de celle de la note de synthèse.
3. Les procès-verbaux, qui constituent l'essentiel des documents d'archives du fonds, ont été rédigés par les brigades départementales afin d'assurer la remontée du renseignement en lien avec des événements susceptibles de troubler l'ordre public. Cette nécessité du compte rendu va s'exprimer procéduralement de plusieurs manières. Dans la mesure où une observation d'un phénomène a priori inexpliqué ne constitue pas une infraction à la loi, le choix de la flagrance comme cadre d'enquête se voyait exclu. Restait aux gendarmes la possibilité de rédiger un renseignement judiciaire ou un renseignement administratif, en fonction du destinataire de la procédure, savoir respectivement le procureur de la République ou le préfet. Il est à observer que dans quelques cas, une enquête préliminaire a été ouverte par le gendarme en charge du dossier. L'enquête préliminaire étant un cadre non-coercitif, rien ne s'oppose à cette démarche, quand bien même la finalité de cette dernière vise à recueillir des preuves et des témoignages en lien avec des infractions présumées.
Au-delà des différences de cadres d'enquêtes, les procédures ovni contiennent différents types de procès-verbaux.
Le procès-verbal d'audition étant la pièce maîtresse de la procédure ovni, en l'absence souvent d'éléments objectifs attestant de l'existence du phénomène inexpliqué, les gendarmes portent un soin certain au recueil du témoignage. Si le mode de recueil du témoignage varie d'un gendarme à l'autre - présence ou non de discours libre du témoin, types de questions posées par l'enquêteur -, le souci de donner à entendre le récit du témoin est toujours présent. Quelle que soit la nature du témoignage, plus ou moins étonnant, celui-ci ne fait pas l'objet de coupes ou de censures de la part du rédacteur. A la lecture des auditions, on assiste au déroulement chronologique du récit du témoin qui débute par une mise en contexte, se poursuit par une description du phénomène observé et se clôt par une description de la réaction de l'observateur.
Dès les premières procédures ovni, c'est-à-dire dès 1954, des questions très précises sont posées aux témoins afin de détailler leurs observations. Aux informations visuelles relatives à la forme et à la couleur du phénomène observé, s'ajoutent des interrogations quant au bruit, à la chaleur ou à l'odeur générés par le phénomène. Dans cette perspective, l'acte de recueillir le récit du témoin est le premier acte d'investigation du gendarme qui cherche à aller au plus près de ce qui a été observé.
Première pièce de la procédure ovni (chronologiquement et fondamentalement), l'audition du témoin est souvent complétée par un procès-verbal de transport et de constatations. Suite à la déposition du témoin et généralement en compagnie de ce dernier, les gendarmes se rendent sur les lieux de l'observation du phénomène à la recherche d'éléments attestant de son passage. A cette occasion, une enquête de voisinage et une planche photographique des lieux sont réalisées. L'enquête de voisinage vise à déceler d'éventuels témoins supplémentaires du phénomène inexpliqué, tout en permettant aussi de s'informer sur la réputation du témoin originaire - est-ce quelqu'un de sérieux, a-t-il déjà fait parler de lui ? La planche photographique, quant à elle, cherche à reproduire le déroulé de l'observation. Tel un storyboard au cinéma, l'enquêteur réalise une série de photographies des lieux de l'observation, sur lesquelles il dessine l'emplacement de l'ovni (matérialisé par un point ou une forme correspondant à la description du témoin) ainsi que le cheminement de ce dernier (matérialisé par des flèches).
A l'enquête de voisinage et à la réalisation d'une planche photographique, s'ajoutent parfois des actes de constatations plus techniques visant à établir la présence d'une radioactivité ou d'un magnétisme plus marqués sur les lieux de l'observation ; actes techniques plus rares, car dépendant de l'utilisation d'un compteur Geiger ou d'un détecteur magnétique, c'est-à-dire de matériels ne se trouvant pas généralement en dotation en gendarmerie. Cette rareté doit en outre être mise en relation avec celle des témoignages évoquant l'atterrissage d'un ovni ou plus simplement le contact d'un ovni avec le sol ; la grande majorité des témoignages étant relatifs à des phénomènes aériens.
Français
Ministère de la Défense \ Direction générale de la Gendarmerie nationale \ Sous-direction de l'organisation et de l'emploi \ Bureau de la défense et des opérations; Ministère de la Défense \ Direction générale de la Gendarmerie nationale \ Cabinet
Cette collection d'archives relatives aux OVNI se trouve au sein du fonds de la Direction générale de la Gendarmerie nationale postérieur à 1946. Rédigés à l'échelon des brigades, les rapports et procédures étaient transmis en copie au bureau de la défense et des opérations au sein de la sous-direction de l'organisation et de l'emploi de la direction générale de la gendarmerie. Ce regroupement au niveau national des écrits relatifs aux ovni a conduit à la constitution de ce fonds composé de 21 cartons d'archives rassemblant des rapports télex, des rapports de renseignement judiciaire et administratif ainsi que des enquêtes judiciaires.
Si le recueil de témoignage de ce type s'inscrit dans les missions pérennes attribuées aux gendarmes, ce n'est qu'en 1874 qu'un modificatif à la circulaire ministérielle N°32600 MA/Gendarmerie du 2 août 1968, ajoutant précisément les termes « d'observations d'objets volants non-identifiés ». Ce modificatif devait permettre de centraliser les renseignements à l'échelon national afin de constituer une documentation significative ; les unités de terrain devant rendre compte directement à la direction de la gendarmerie et de la justice militaire des apparitions d'ovni. A partir de 1977, une copie de la procédure était adressée au Groupe d'étude des phénomènes aérospatiaux non identifiés (GEPAN), créé en mai 1977, et qui dépendait du CNES. Après étude de la procédure, les experts du GEPAN adressaient à leur tour à la gendarmerie une fiche de classification tripartite du phénomène signalé comme étant soit de nature inconnue, soit de nature reconnue probablement ou de nature connue.
Dernière modification le 04/03/2021