Conditions d’accès
Archives publiques
Les archives de la Défense font l'objet d'un statut particulier régit par le décret n° 79-1035 du 3 décembre 1979. L'article 6 du titre II relatif à la communication des archives de la Défense stipule que « ne peuvent être communiqués qu'après un délai de soixante ans [...] les dossiers des deuxièmes bureaux des états majors et des bureaux de renseignements et de relations internationales militaires ». Les archives de la MMFL sont donc soumis à un délais de 60 ans à compter de la date de l'acte.
Toutefois, la loi prévoit la possibilité d'accorder, à titre individuel, des dérogations à ces règles de communications. Un formulaire, disponible en salle de lecture, permet d'instruire cette demande. La décision est notifiée par courrier au demandeur. En cas de refus, il lui est possible, conformément à l'article 5 de la loi n° 78-753 du 17 juillet 1978 portant diverses mesures d'améliorations des relations entre l'administration et le public, modifiée par la loi n° 2000-321 du 12 avril 2000 relative aux droits des citoyens dans leurs relations avec les administrations, de saisir pour avis, dans un délai de deux mois, la Commission d'accès aux documents administratifs (CADA).
Pourtant, le décret n° 98-608 du 17 juillet 1998 relatif à la protection des secrets de la défense nationale induit que les documents classifiés nécessitent d'être déclassifiés avant de pouvoir être communiqués ou faire l'objet d'une dérogation, et ce, indépendamment du délais de communicabilité. Or, les documents classifiés sont présent dans l'ensemble du fonds et le rend donc incommunicable tant qu'une procédure de déclassification n'a pas aboutie. Seules les autorités ayant procédé à la classification sont autorisées à modifier ou supprimer les mentions de protection des secrets. La demande de déclassification auprès de ces autorités est instruite par le service d'archives
Classement
Un pré-inventaire a ensuite été réalisé à partir de ce fonds réduit. Notons que lors de la réalisation de cet inventaire la structure du fond et les activités de la MMFL qui apparaissaient sur les bordereaux de versement ont été complètement refondues. Cet instrument s'apparente à un catalogue ou une liste non-ordonnée des documents les plus remarquables. Son mérite est de dresser un bilan plus ou moins exhaustif des archives qui constituent le fonds. Il a constitué l'élément de départ du travail de classement.
Une dernière opération de cotation est effectuée en 2000. Le fonds prend alors les cotes 2000 Z 57/1-82. Ce nouveau système permet d'intégrer une véritable série continue (Z), indiquant l'année du versement (2000), le numéro du versement (57) et la cotation interne (1-82).
Il n'est pas question ici de présenter les différentes étapes qui ont permis de classer ce fonds, mais plutôt de donner quelques informations d'ordre méthodologique.
Procédure d'élaboration du plan de classement
L'ordre originel du fonds ayant été perdu lors du pré-traitement, il a fallu réorganiser ces archives dans un ensemble cohérent qui reflète au mieux la structure de la MMFL. Toutefois, au cours du classement il est parfois apparu plus judicieux, à cause d'une documentation lacunaire, de privilégier l'activité de la mission au détriment de sa structure. Le plan du corps de l'instrument de recherche, soit le plan de classement indiqué en page 19, est donc constitué à partir d'une combinaison de thématiques et de structures organisationnelles. Ainsi, les différentes sections chargées de la collecte et du traitement du renseignement (section opérations air, section photographie, section opérations terre) n'apparaissent pas car elles ont été fondues dans une partie intitulée « recherche de renseignements » (cotes GR/35/S/17-34). On peut toutefois trouver une documentation très parcellaire sur l'organisation de ces sections “ opérations » dans la partie organisation générale (cote GR/35/S/1).
La partie « cellule de commandement » (cotes GR/35/S/2-14) regroupe, outre les différentes activités de commandement, le poste chargé de la gérance des villas de Potsdam ainsi que tout ce qui concerne les relations extérieures, aussi bien avec les missions alliées qu'avec les autorités soviétiques. On peut aussi y trouver les informations relatives aux personnels militaires.
De la structure organisationnelle de la MMFL, la section des moyens généraux à aussi été conservée. Elle comprend tous les documents en rapport avec la comptabilité et la gestion, les matériels, les bâtiments aussi bien à Berlin qu'à Potsdam et les personnels civils est-allemands.
Toutes les informations relatives à la sécurité, normalement afférente à l'ensemble des officiers et sous-officiers de la mission et plus particulièrement à l'officier de sécurité, ont été regroupées par souci de simplification dans un seul ensemble (cote GR/35/S/15, Sécurité).
La partie « activités secondaires » (cote 15 S 35), contient des ‘informations très diverses qu'il a été difficile d'insérer dans d'autres parties. La MMFL pouvant servir de relais en RD A, elle est sollicitée à divers titres (aides en cas d'accident, demande de particuliers, demande d'exhumation de corps). Toutes ces activités annexes se trouvent donc regroupées dans cette partie. Toutefois, un dossier qui ne correspond à aucune des activités connues de la MMFL se trouve présent au sein du fonds. Ce dossier intitulé « Blocus de Berlin » (cote GR/35/S/35) contient des liasses d'archives, souvent classifiées très secret, appartenant à divers comités constitués lors du blocus de Berlin (juin 1948 à mai 1949). Il est difficile de définir le rôle joué par la MMFL lors de ces évènements et ses liens avec ces archives. Pourtant il nous semble peut probable que la mission y ait participé directement, puisqu'on ne trouve aucune trace d'archives concernant le blocus de Berlin dans les documents internes à la MMFL. Seules quelques hypothèses concernant la présence de ces archives dans le fonds de la MMFL peuvent être avancées. Il nous paraît vraisemblable que ces documents ont été transmis à titre d'information, voire qu'ils proviennent d'un autre fonds. Il est tout aussi probable que ces documents proviennent des dossiers personnels du général Bapst qui, avant d'être nommé chef de la MMFL, participait en tant que secrétaire général du groupe français du conseil de contrôle aux commissions sur le blocus de Berlin. Du fait du manque d'information l'organisation interne de ce dossiers nous est apparue particulièrement absconse. Nous avons donc fait le choix de ne pas classer cet article et d'attendre que le reste des archives des forces françaises en Allemagne, et plus particulièrement à Berlin, soit inventorié et classé en vue d'une éventuelle réintégration dans un autre fonds. Nous espérons ainsi que l'apport d'autres pièces en rapport avec le blocus de Berlin en 1948 permettra de mieux comprendre l'ordonnancement des pièces qui composent cet article. Ce dossier peut donc à terme disparaître de ce fonds pour être intégré à un autre, ou conservé ici et sa présence mentionnée dans d'autres instruments de recherche.
On peut aussi trouver d'autres pièces allogènes à l'activité de la MMFL, mais qui s'avèrent moins problématiques. Ce sont les archives des autres missions alliées auprès le haut commandement soviétique en Allemagne. La mission militaire soviétique représente un cas particulier puisque les archives la concernant ne proviennent bien sûr pas d'une libre coopération, mais en grande partie de la surveillance des autorités militaires françaises. Ces archives qui appartiennent à d'autres structures que la MMFL auraient pu être considérées comme superflues et extraites du fonds pour être reclassées, voire détruites. Mais ces sous-fonds représentants 1,87 ml toutes missions confondues (cotes 36-50), méritaient quelques attentions. Si ces documents se trouvent en si grande quantité dans ce fonds, c'est qu'ils reflètent l'étroite collaboration qui liait les missions alliées. Ils entrent donc à part entière dans l'activité de la MMFL. Ces différentes missions doivent tout de même être considérées comme des entités indépendantes et font chacune l'objet d'une partie. On retrouve pour chacune d'elles les principales fonctions de la MMFL: activités, incidents, relations avec les autorités soviétiques; auxquelles ont peu adjoindre une partie “ Généralités » comprenant tout ce qui à trait aux personnels et aux fonctionnements. Seule la mission soviétique fait exception, puisqu'on ne bénéficie d'aucun document sur son activité, ni même sur ses relations avec l'état-major français en Allemagne.
Cotation et classement
A chaque cote correspond un carton. La communication étant pratiquée uniquement au niveau du carton, aucune référence n'est indiquée à l'article. Les cotes correspondantes à chaque partie du plan de classement sont rappelées à la suite des titres dans le corps de l'instrument de recherche.
A chaque analyse correspond un article, matérialisé au sein du ou des cartons par une pochette ou dossier, subdivisée si nécessaire en sous-pochette. Sur ces pochettes ou sous-pochettes sont reportées l'objet de l'analyse, parfois les actions sur l'objet, l'agent si ce n'est pas la MMFL, et les dates extrêmes. Chaque liasse d'archives ainsi constituée est classée du document le plus ancien au plus récent, sauf dans les quelques cas de classements alphabétiques (GR/35/S/2, chef de mission). La date retenue pour le classement peut être variable. Soit c'est la date de l'événement qui est retenu, c'est le cas pour les archives concernant les incidents et les réunions, soit le numéro d'enregistrement du courrier, soit la date d'arrivée ou de départ, soit la date de création du document. Dans une même liasse on peut avoir recours à plusieurs de ces éléments si l'un vient à manquer. En règle générale c'est la date de création du document qui est le plus souvent retenue pour faire un classement chronologique.
Inventory
Missions militaires françaises de liaison près le haut commandement soviétique en Allemagne (1945-1991)
Dates
1945-1991Présentation du contenu
Le fonds qu'il nous a été donné de classer, trier et inventorier concerne la mission militaire française de liaison (MMFL) auprès le haut commandement soviétique en Allemagne de 1946 à 1991. Aboutissement logique du travail de classement, le présent instrument de recherche constitue un accès privilégié au contenu documentaire de ce fonds. La typologie d'instrument de recherche retenue est le répertoire numérique détaillé, c'est à dire que la description est faite à l'article et les analyses se présentent dans l'ordre croissant des côtes. Chaque article est désigné par une analyse caractérisant l'ensemble des documents qui le composent et s'accompagne des dates extrêmes.
Le besoin de normaliser la description archivistique a conduit le Conseil international des archives à diffuser, en 1994 et en 1996, deux normes consacrées respectivement à la description des documents d'archives (ISAD/G) et à la description des producteurs d'archives (ISAAR/CPF). Cet instrument de recherche suit donc ces recommandations. Toutefois tous les éléments des normes n'ont pu être complétés faute d'informations suffisantes. De plus, les rubriques des normes n'apparaissent pas telles quelles dans l'instrument de recherche, mais sont disséminées à l'intérieur de celui-ci et rendu sous forme littérale ou analytique.
Ce fonds s'insère dans la série S du cadre de classement de l'ancien Service historique de l'armée de terre (SHAT) Le cadre de classement étant conservé au sein de la nouvelle organisation qui prend le nom de Service historique de la Défense (SHD), le fonds ne risque pas de ce voir affecté une nouvelle cotation. Notons seulement que ce n'est plus le SHAT qui a la charge de conserver cette série mais le Département interarmées ministériel et interministériel (DIMI). De plus, à compter du premier janvier 2005, toute nouvelle entrée dans la série S se voit attribuer une cotation dans la série continue ZD du cadre de classement propre au DIMI. Ainsi, la série S ne comporte que des archives antérieures à janvier 2005.
La série S comprend les archives relatives à l'Etat-major des armées et aux organismes rattachés. Le terme d'état-major des armées est utilisé par commodité, puisqu'il recoupe des réalités bien diverses depuis sa création en 1948. Le cadre de classement pour cette série S ayant été établie en 1983, c'est l'organisation de l'Etat-major de cette période qui y est privilégié. Toutefois, du fait de la structure changeante de cette organisme une certaine souplesse a été instituée au sein des sous-séries. Ainsi peut-on trouver des sous-séries vides correspondant à des services n'ayant pas encore versés leurs archives, d'autres ont été laissées vacantes afin d'accueillir de futurs versement (sous-séries 18, 21, 22, 24 et 34 S). Les archives de la MMFL s'intègrent à la sous-série GR/35/S/relative aux « missions, délégations et représentations militaire tous territoires » au sein des organismes rattachés à l'Etat-major des armées.
Les types de documents
Les archives présentes dans ce fonds sont relativement diverses. Il aurait été fastidieux d'indiquer chacune d'elles, d'autant plus que la typologie n'apparaît pas systématiquement sur les documents. Ainsi peut-on trouver au sein des analyses archivistiques d'autres typologies documentaires que celles présentées ici. Il n'est pas question de les énumérer toutes, mais simplement d'indiquer que ces typologies bien spécifique n'ont été précisées que dans la mesure où elles apportaient des informations pertinentes sur la nature de certains documents.
Certains types de documents étant très similaires des rapprochements ont pu être réalisés. Enfin, la typologie documentaire dans les analyses archivistiques est organisée afin de faire apparaître les types de documents les plus généraux d'abord, puis les plus particuliers. Seule une exception est admise pour les correspondances, renvoyées en fin d'analyse.
Messages: Le terme messages, bien qu'il renvoie à un type de document particulier, comprend les telex. Ces messages, envoyés ou reçus par la MMFL, se présentent sous une forme normalisée avec une série d'informations standards (niveau de classification, destinataires, numéro du message, section d'émission, objet, références, etc.). Les telex, bien que d'une forme différente, comprennent le même type d'information et ont souvent un contenu assez proche.
Une grande partie du fonds étant composée de messages, on retrouve cette typologie dans pratiquement toutes les analyses. Le terme de messages étant dès lors peu discriminant, il se trouve systématiquement placé en début d'analyse.
Comptes-rendus: Deuxième type de documents le plus fréquemment rencontré, les comptes rendus sont principalement de deux sortes. Tout d'abord les comptes- rendus de réunions, qui peuvent aussi bien se dérouler avec les autorités soviétiques, qu'alliées ou françaises. Les mentions diffèrent sur les archives, parfois on trouve les termes d'entrevue ou encore de rencontre. La réalité que recouvre ces notions étant la même, ces documents ont été regroupés sous le terme unique de compte-rendu de réunion. La deuxième sorte concerne les comptes-rendus d'incidents. Limités à quelques analyses, ces documents ne représentent pas moins un volume important.
Une myriade d'autres sortes de comptes-rendus apparaissent dans les analyses: comptes-rendus d'installations, de réceptions, de surveillances, d'interrogatoires, de détentions... Si ces types de documents renvoient à des informations diverses, ils ont pour principal point commun de se limiter à la description des faits sans en faire l'analyse. On trouvera une analyse ou un point de vue plutôt dans un rapport.
Notes: La note la plus fréquemment rencontrée lors du classement est la note de service ou d'orientation, elle peut apparaître dans les analyses sous les deux formes. Dans ce cas elle constitue un acte administratif bien définit qui reflète le fonctionnement général d'un service. Les notes de mise en garde ou de prévention peuvent s'apparenter à ces premières.
Toutefois, il existe là encore une myriade d'autres types de notes. Le plus souvent seul le terme « note » figure sur le document, sans plus d'information. Ces notes sont de nature très diverses et il aurait été fastidieux de chercher à les qualifier à chaque fois. Nous avons donc fait le choix de simplement utiliser la terminologie de « note » dans l'analyse lorsque l'on était en présence de ce type de document. Quelques fois la nature de la note apparaît. Dans certains cas elle est alors conservée dans la typologie; c'est le cas pour les notes de renseignements, les notes d'informations et les notes historiques. Cette dernière catégorie de note représente très peu de documents.
Instructions: Ce type de documents d'archives s'apparente par sa nature à la note de service ou d'orientation. La principale différence porte sur son caractère plus ciblé et plus directif. En outre, il existe une série d'instructions particulières portant sur la sécurité, souvent accompagnée de cas concrets. Les informations qui y sont contenues nous semblent justifier la création d'une typologie particulière nommée « instruction de sécurité ».
Fiches: La fiche est destinée à faire l'état d'une question, elle possède donc un caractère plus ponctuel et thématisé que la note.
Allocutions: Sont regroupées sous le terme d'allocutions tous les discours et autres déclarations publiques.
Accords: Comprend les accords multipartites et les traités internationaux.
Correspondances: Comprend tous types de lettres hors les messages, qui font l'objet d'une typologie particulière. Nous avons considéré comme lettre tout document ayant un ou plusieurs destinataires et étant signé.
Cartes: Le terme de carte comprend aussi les plans d'architecture ou d'urbanisme bien qu'ils soient de nature différente, ceci afin d'éviter de les confondre avec les plans d'opérations.
Liste des abréviations, sigles et acronymes
Ces sigles se trouve soit dans le corps de l'instrument de recherche, soit mentionné directement sur les documents. Toutefois cette liste demeure non-exhaustive, d'autres sigles peuvent se retrouver au sein du fond. Nous avons fait le choix de ne mentionner que ceux nous paraissaient être les plus essentiels à la compréhension et au contexte du fond.
Certains termes en anglais se trouvent aussi déclinés en français. Dans ces cas les terminologies ont été conservé dans les deux langues, quitte à être redondant, afin de faciliter l'accès aux documents.
du Secrétariat général de la Défense nationale (SGDN), ou du.
2ème CA : deuxième corps d'armée (stationné en Allemagne)
BOAR : british army of the Rhine.
BCLRE : bureau central de liaison et des relations extérieurs.
BCZ : Berlin control zone.
BRIXMIS : british commanders'-in-chief mission to the soviet forces in Germany.
BRRE : bureau renseignement et relation extérieur des forces françaises en Allemagne.
CCFFA : commandement en chef des forces françaises en Allemagne.
CINC : commandant in chief.
CSFB : commandement du secteur français de Berlin.
EMA : Etat-major des armées.
EMAA : Etat-major de l'armée de l'air
EMAT : l'Etat-major de l'armée de terre
DREG : département de la recherche et des études générales
FA.TAC : force aérienne tactique.
GFSA : groupe des forces arméees soviétiques en Allemagne.
GFO : groupe des forces ouest (appelation du GFSA après mars 1990)
GSFG : group of soviet forces in Germany
MMFL : mission militaire française de liaison auprès le haut commandement soviétique en Allemagne.
MMSL : mission militaire soviétique auprès le commandant en chef des forces françaises en Allemagne.
MMAL : mission militaire américaine de laision auprès le haut commandement soviétique en Allemagne.
NVA : national volksamee
PPSD : Poste de protection et de la sécurité de la défense
PRAs : permanet restricted areas
SAGB : service de l'administration générale de Berlin
SED : sozialistische einheitspartei Deutschland
SERB : soviet external relations branch
SGDN : secrétariat de la défense nationale
SLO : soviet liaison office
SRE : service des relations extérieurs de l'état major du groupe des forces soviétiques en Allemagne.
USAREUR : united states army Europe
USMLM : united states military liaison mission to the soviet forces in Germany.
VGL : véhicule grand liaison
VOPO : volkspolizei
ZIP : zone d'interdiction permanente
ZIT : zone d'interdiction temporaire
Les activités de la MMFL l'amène à coopérer avec d'autres missions anglo-saxonnes en territoire allemand et à être en contact auprès d'autorités parlant le russe. On trouve donc dans le fonds des archives en , en , en , ou encore en . Le français demeure la langue la plus usitée, mais la plupart des documents concernant les missions britannique et américaine sont en anglais. On peut encore trouver quelques documents éparses en allemand, mais les membres de la MMFL n'ayant de relations normalement qu'avec les autorités soviétiques on trouve bien plus de pièces en russe qu'en allemand. Les mentions de langue apparaissent dans le corps de l'instrument de recherche entre crochet droit et en italique (ex: [en anglais]). Logiquement, la langue par défaut est le français. Toutefois cette règle souffre d'une exception en ce qui concerne les archives des missions alliées, qui sont principalement en anglais. En ces cas, la langue par défaut est l'anglais et elle est indiquée directement dans le titre de partie. Si certaines pièces sont dans une autre langue que la langue par défaut, celle-ci est précisée à la suite de la typologie documentaire, ou à la fin de l'analyse archivistique si elle ne s'attache pas à un type de document ou si elle concerne tout l'article. Si la langue ne concerne pas tous les documents d'une même typologie ou d'un article de l'analyse, ont précise le nombre exacte de documents concernés ou une simple indication (nombreuses, quelques).
Ministère des Armées
Vincennes
Il est presque certain que ce fonds à subit une première série d'éliminations avant même d'être versé puisqu'une note de service datée du 7 janvier 1991 préconise que « les archives seront conditionnées ou détruites selon les directives du Chef de Mission sous la responsabilité des chefs de section respectifs ». On peut aussi raisonnablement avancer l'hypothèse qu'une partie des archives a été détruite au cours de l'activité de la mission.
Une nouvelle série d'élimination a été réalisée au sein du service lors de la phase de tri et d'élimination qui précède la cotation définitive. Le fonds est alors coté dans une série continue des numéros 53129 à 53209. Répartit en 82 boites, il ne mesure plus que 9,2 ml sur les 20,1 ml initiaux. Une politique drastique de tri a été effectuée, sans que l'on puisse discerner la méthode utilisée.
Sur les 9,2 ml initiaux du fonds, 6,25 ml ont été conservés. Près d'un tiers du fonds a été éliminé selon les critères suivants.
Les doubles, triples, quadruples exemplaires de documents ont été systématiquement détruits. La plupart des documents trouvés en double sont des comptes-rendus d'incidents, des comptes rendus de réunions et des messages. On peut estimer que l'élimination de ces documents représente près de 70% du volume totale des éliminations réalisées sur le fonds. Le document original est conservé en priorité, sauf s'il s'agit de papier pelure qui a des qualités de conservation bien moindre qu'un autre exemplaire en papier « normal ». La présence d'annotations entre aussi enjeu dans le choix de l'exemplaire conservé. Dans le cas où l'annotation apporte des informations facilitants la compréhension du document, c'est l'exemplaire annoté qui est conservé, indépendamment de la nature de son support.
En ce qui concerne les pièces entièrement manuscrites, le choix de les conserver dépend de l'importance estimée des informations et du rédacteur.
Les bordereaux d'envois ont été conservés lorsqu'ils constituaient un résumé cohérent apportant des informations supplémentaires sur le ou les destinataires, ou la source d'émission.
La documentation, soit 0,5 ml, a été extraite du fonds pour être en partie intégrée au fonds du service documentation et étude du DIMI.
Enfin les pièces n'impliquant pas la mission ou ses activités, qui ont été transmises à titre d'information, hors documents des autres missions de liaison, ont été éliminées. A titre d'exemple ont peu citer des documents concernants des exercices militaires alliées, des demandes de listes des personnels de la MMFL, des demandes de pensions militaires, de congés, etc.
Documentation générale
Le sujet du renseignement militaire pendant la guerre froide étant très vaste, nous nous contenterons juste de rappeler ici un ouvrage, à titre indicatif:
Documentation du bureau études et documentation du DEMI
- FORCADE, Olivier, Secret d'Etat pouvoir et renseignements dans le monde, Armand Colin,- AGOURTINE, Léon, Géographie économique de l'Allemagne orientale, zone soviétique d'occupation, Gouvernement militaire français de Berlin, 1952.- AGOURTINE, Léon, Aperçu de l'économie de l'Allemagne orientale, République démocratique allemande, en 1954-1955, Gouvernement militaire français de Berlin, 1956.- Le potentiel de la République démocratique allemande, tome 1, SGDN, 1973.- LANGLOIS, M. (sous la direction de DREYFUS, F. G.), La militarisation de la société en République démocratique allemande, mémoire de DEA, 1985.- Monographie des forces françaises en Allemagne, tome 1, Il et III, Délégation de contrôle interarmées pour les forces françaises en Allemagne, 1980 (avec modificatifs de 1981, 1982, 1984).- Plan de stationnement du 2e corps d'armée et des forces françaises en Allemagne, Bureau organisation de l'état-major, 1978. Site internet :
SOURCES COMPLEMENTAIRES AU SHD:
- Le guide des archives et de la bibliothèque du service historique, château de Vincennes, 2001, sous la direction de J-C DEVOS et M-A CORVISIER-DE- VILLELE. On se reportera notamment à l'introduction: « état-major des armées et organismes rattachés: série S », p. 313-318.
- Inventaire des archives de l'état-major des armées et organismes rattachés, sous séries 1 à II S, tome 1, 1948-1980, château de Vincennes, 2000, par François-Xavier GUENOT, sous la direction de Philippe SCHILLINGER.
- Répertoire numérique détaillé de l'attaché de Défense français à Bonn, République fédérale d'Allemagne, sous série 14 S, 1973-1998, 2005, par SYLVIA Geoffrey., sous la direction de Nathalie GENET-ROUFFIAC.
Les sous-séries 12 à 17, 20 S, 23 S, 25 S et 37 à 43 S sont dotées d'un inventaire provisoire.
La MMFL: historique et organisation
Dans l'immédiat après-guerre, en 1946-1947, trois accords bilatéraux sont passés entre le commandement soviétique et chacun des trois commandements des forces américaines (accords Hubner-Malinin), britanniques (accords Robertson- Malinin) et françaises (accord Noiret-Malinin) occupants l'Allemagne. Ces accords prévoyaient, sur une base de stricte réciprocité, d'échanger des missions militaires de liaison auprès de chaque commandant en chef. Ces dispositions figuraient déjà à l'article 2 de l'accord quadripartite du 14 novembre 1944 qui définissait les procédures de contrôle de l'Allemagne. Pourtant ce ne fut que le 3 avril 1947, après de longues tractations, qu'a été signé l'accord Noiret-Malinin, du nom des généraux français et soviétique signataires.
Le 21 avril de la même année arrivaient à Potsdam, dans la banlieue sud- est de Berlin, le général Malraison, le colonel Noguier et les capitaines Charras, Marc et Morel, premiers éléments de la mission militaire française auprès le haut commandement soviétique en Allemagne. Tout comme la MMFL les missions américaine et britannique, crées peu de temps avant la mission française, était installées à Potsdam. En vertu du principe de réciprocité une mission militaire soviétique était implantée à Baden-Baden. Elle se trouvait ainsi à proximité de l'état-major du commandant en chef des forces françaises en Allemagne, alors que les missions alliées se trouvaient à 50 kilomètres de l'état-major soviétique stationné à Zossen et Wunsdorf. En fait, comme nous le verrons plus moins, les relations avec l'état-major soviétique se faisaient par l'intermédiaire d'une section des relations extérieures installée dans une villa à Potsdam. Quoi qu'il en soit, la MMFL ne demeura que jusqu'en 1950 à Potsdam pour être dès lors installée au quartier Napoléon à Berlin-Ouest. Les autres missions alliées quittèrent aussi Potsdam pour Berlin au début des années 50. Il semble que les conditions de sécurité, malgré l'immunité des bâtiments garantit par l'accord Noiret-Malinin, n'y étaient pas suffisantes pour permettre aux missions de liaison de mener à bien leurs activités. Toutefois, la MMFL, à l'instar des autres missions alliées, continuaient de maintenir une présence à Potsdam dans deux nouvelles villas contiguës situées See Strasse, au bord du lac Heiliger. Ces villas, tenues par un gérant et du personnel est-allemand recruté par les soviétiques, servaient de base avant, tandis que bureaux et garages se trouvaient au quartier Napoléon, bâtiment 25. Conformément aux accords, cette base avant était approvisionnée par l'armée soviétique.
La mission originel de la MMFL était d'assurer une liaison entre les commandants français et soviétique en Allemagne. Au vue des tensions croissantes entre les alliées d'hier, cette première mission se doubla rapidement d'une activité de recherche d'indices d'alertes, ainsi que de renseignements permettant la mise à jour de l'ordre de bataille et la connaissance des matériels nouveaux. La MMFL était aussi chargée de porter assistance aux ressortissants français présent en zone soviétique.
Le statut de la mission négocié lors de l'accord Noiret-Malinin lui conférait de précieux atouts pour mener une activité de renseignements. Cet accord garantissait « la liberté de voyager et de se déplacer sur tout le territoire » de ce qui allait devenir la RD A, mais aussi l'immunité et l'inviolabilité des personnels et de leurs véhicules. Chaque membre accrédité de la mission recevait de la section des relations extérieures une carte d'identité, « propousk » en russe. Ce dernier servait de laissez-passer aux points de contrôles soviétiques pour l'entrée et la sortie de la zone d'occupation soviétique, soit vers Berlin-ouest par le pont de Glienicke, soit vers l'Allemagne de l'ouest. Les hommes munies de ce « propousk » ne pouvaient être contrôlés que par une autorité qualifiée du groupe des forces soviétiques en Allemagne (GFSA), et normalement en aucun cas par une des autorités de l'Allemagne de l'est. Tous les membres de la MMFL ne participaient pas aux missions. L'accord Noiret-Malinin plafonnait à 18 le nombre de militaire français de la mission. Bien que le transfert à Berlin permettait de s'affranchir de cette contrainte, et la MMFL compta jusqu'à une cinquantaine de personnels, seuls 18 laissez-passer continuaient d'être délivrés.
Cette liberté de circulation fut rapidement contrarié par l'établissement de zone d'interdiction permanente (ZIP) et de zone d'interdiction temporaire (ZIT) recouvrant plus du tiers du territoire de l'ex-RDA. Les personnels accrédités et leurs véhicules furent soumis à une étroite surveillance, mêlant menaces physiques et tentatives d'intimidation. Ces dangereuses manœuvres coûtèrent la vie à l'adjudant chef Philippe Mariotti lors d'une mission de mars 1984.
Pour mener à bien ces missions de renseignements la MMFL bénéficiait d'un parc d'automobile, appelé VGL (véhicule grande liaison), et de la panoplie du matériel d'observation; appareil photographique, jumelle, radio, magnétophone... Outre ces moyens au sol, il a été mis à la disposition de la MMFL des avions d'observations pour les reconnaissances aériennes. Ces dernières se limitaient à une zone circulaire d'une cinquantaine de kilomètres autour de Berlin appelée BCZ (Berlin control zone).
La mission de liaison avec le commandant en chef du GFSA relevait jusqu'en 1978 du bureau renseignement des forces françaises en Allemagne. Elle a ensuite été rattachée au Bureau central de liaison (BCL). Elle était soutenue matériellement par les services du secteur français de Berlin et, pour ce qui concerne les villas de Potsdam, par le GFSA. La MMFL était subordonnée pour emploi au commandant en chef des forces françaises en Allemagne, mais elle pouvait recevoir des orientations de la part du deuxième bureau de la Force aérienne tactique (F. A. TAC), du centre d'exploitation du renseignement militaire de l'Etat-major des armées (EMA), du deuxième bureau de l'Etat-major de l'armée de Pair (EMAA), du bureau renseignement et relations internationales de l'Etat-major de l'armée de terre (EMAT), du Secrétariat général de la Défense nationale (SGDN), ou du département de la recherche et des études générales (DREG).
La MMFL était un groupement interarmées, qui se composait aussi bien d'éléments de l'armée de terre que de l'armée de l'air. Un élément mer lui a été adjoint au cours des années 80. Le chef de mission était désigné par le chef d'état-major des armées, le service du secrétariat et la gérance de Potsdam lui était directement rattaché. C'était à son niveau qu'étaient entretenus des liens avec l'état-major de GFSA, par le biais du SRE. Les rencontres avec ce service soviétique étaient très courantes, leurs fréquences dépendaient bien sûr des évènements. A côté de cette cellule de commandement, la MMFL se composait de trois autres services sous les ordres de l'adjoint du chef de mission: le laboratoire photographique, les moyens généraux (avec le garage) et les cellules opérationnelles. Ces dernières se décomposaient en une section terre et une section air, avec chacune un secrétariat. La section terre était en particulier chargée de collecter des informations sur les forces terrestres, tandis que la section air se chargeait des forces aériennes. Ces sections travaillaient en liaison avec les reconnaissances aériennes menées dans la BCZ. Les cellules opérationnelles françaises fonctionnaient aussi en étroite coopération avec leurs homologues des missions britanniques et américaines. D'ailleurs, elles se répartissaient alternativement des zones d'opérations sur le territoire de l'Allemagne de l'est et s'échangeaient leurs informations pour rédiger des bulletins communs.
Crée le 3 avril 1947, la MMFL répertoriée à l'ordre de bataille sous le numéro P 0104501 a été radiée de celui-ci le 1er juillet 1991.
Intérêts et orientations de recherche
La MMFL, stationnée dans un pays d'un enjeu majeur dans l'affrontement larvée que se livrent les deux grandes puissances et leurs alliées respectifs, se trouvent au cœur de ce qu'un journaliste américain, Herbert Bayard Swope, nomma « cold war ».
La Mission joue donc un rôle majeur dans le système français de renseignement sur les forces soviétiques et satellites. Toutefois, ce n'est pas un organisme chargé de la synthèse du renseignement. On ne trouvera donc pas dans ce fonds des données générales sur les forces du pacte de Varsovie stationnées en Allemagne, mais plutôt une multitude d'informations parcellaires sur les matériels utilisés, les unités en présences, les manœuvres et autres mouvements de troupes. Ont peu également y trouver des renseignements sur le complexe industriel est- allemand.
Outre le domaine du renseignement militaire à proprement parler, le fonds recèle de nombreuse informations sur le fonctionnement d'une mission de renseignement en partie en terrain hostile et sur les conditions dans lesquelles sont menées les opérations.
La MMFL bénéficiant du privilège de pouvoir relativement librement circuler sur le territoire de la RDA, ses activités peuvent aussi constituer une source sur l'attitude de la population civile envers les forces militaires, les conditions de vie et l'ambiance générale tout au long de l'existence du régime communiste en Allemagne de l'est.
Initialement destinée à servir de liaison avec l'état-major soviétique, les archives de la mission fournissent quelques indications sur les relations entretenues avec les soviétiques en fonctions des évènements locaux et internationaux. A ce titre, la mise en place de la Mission constitue une source intéressante sur les débuts de la « guerre froide ». Toutefois, la MMFL n'étant pas amenée à traiter des questions d'importances, la plupart des informations qu'on peut trouver dans ce fonds reste à un niveau très protocolaires (organisation de visites officielles et réunions de routine avec le SRE).
La MMFL constitue un objet de choix dans l'histoire du renseignement militaire des forces françaises en Allemagne, histoire qui demeure en grande partie à faire.
Last modification on 14/01/2022