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Archives publiques
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Conditions d'utilisation
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Description physique
374,3 mètres linéaires.
Classement
Le fonds a été classé par rubriques.
Inventory
Manufacture nationale de Châtellerault (MAC) (1822-1978)
Dates
1822-1978Présentation du contenu
Ce fonds provient de la manufacture d'armes de Châtellerault. Il concerne la réglementation générale de l'établissement, les achats, les affaires industrielles, les brevets, la comptabilité, les recherches, les études, les essais, l'inspection, les ressources humaines, la sécurité du travail, les relations extérieures, la mobilisation (1804-1978). Il est constitué de correspondance, de dossiers d'affaires, de plans, de photographies, d'actes administratifs.
Table des sigles
AFPA : Agence nationale de Formation Professionnelle pour Adultes
BM : Bureau des Marchés
CAAPC : Centre des Archives de l'Armement et du Personnel Civil
DCH : Dépôt Commun HAWK
DEFA : Direction des Etudes et fabrications d'Armement
DMA : Délégation Ministérielle pour l'Armement
DRAC : Direction Régionale des Affaires Culturelles
DTAT : Direction Technique des Armements Terrestres
EDF : Electricité de France
EFPN : Ecole de Formation Professionnelle Normale
ETN : Ecole Technique Normale
HSCT : Hygiène et Sécurité des conditions de Travail
LCA : Laboratoire Central de l'Armement
LRBA : Laboratoire de Recherches Balistiques et Aérodynamiques
MAC : Manufacture Nationale d'Armes de Châtellerault
MAS : Manufacture Nationale d'Armes de Saint-Etienne
MAT : Manufacture Nationale d'Armes de Tulle
SNCF : Société Nationale des Chemins de Fer
SFENA : Société Française d'Equipements pour la Navigation Aérienne
SHD : Service Historique de la Défense
SOCHATA : Société Châtelleraudaise de Travaux Aéronautiques
Manufacture d'Armes de Châtellerault
Châtellerault
Au terme du classement, le fonds comporte 2586 cartons Cauchard.
La Manufacture nationale d'armes de Châtellerault. Histoire d'une usine et inventaire descriptif de ses cent cinquante années de fabrications. (1819 – 1968), Claude Lombard, éditions Librairie ancienne Brissaud, 1987.
La Manufacture nationale d'armes de Châtellerault de 1921 à juin 1940, D.E.A. d'histoire contemporaine de Bénédicte ONILLON sous la direction de Monsieur le Professeur Jean-Noël LUC, septembre 1996.
Châtellerault sous l'occupation, Marie-Claude Albert, Gestion éditions 2005.
Les armuriers de l'Etat du Grand Siècle à la globalisation (1665-1989), Patrick Mortal, Septentrion, juin 2007.
La Manufacture d'armes de Châtellerault – Une histoire sociale, (1819-1968), Marie-Claude Albert, Pierre Bugnet, David Hamelin, Patrick Mortal, Geste édition, 2013.
Hommes et femmes dans les usines d'armement – Aux sources d'une conscience ouvrière éclatée 1914-1919, Ouvrage collectif édité par l'Institut fédéral d'histoire sociale des travailleurs de l'Etat-CGT, 2019.
Ce fonds a été versé par la Manufacture Nationale d’Armes de Tulle. Au 1er septembre 1964, la MAC devint « Annexe de Châtellerault de la Manufacture Nationale d’Armes de Tulle.
SOURCES COMPLEMENTAIRES
Au CAAPC :
Série 2 A 1 - Répertoire n° 547 - Collection de dossiers émanant du Service central des affaires industrielles de l'armement (1947-1986) - édition de d'avril 1989.
Série 2 H 2 - Répertoire n° 278 - Collection de documents du service « études »de l'ex manufacture nationale d'armes de Châtellerault (1887-1968) - édition de septembre 1977.
Série 2 H 2 - Répertoire n° 283 - Collection de documents sur l'école d'apprentissage de la manufacture d'armes de Châtellerault et de la direction des armements terrestres (1856-1980) -édition de septembre 2018.
Série 2 H 2 - Répertoire n° 618 - Collection de dossiers et documents concernant les personnels de la manufacture d'armes de Châtellerault - édition d'octobre 2014.
Série 2 H 2 - Répertoire n° 818 - Collection de documents concernant les archives de la manufacture d'armes de Châtellerault (1866-1976) - édition de décembre 2017.
Série 2 H 2 - Répertoire n° 695 - Collection de documents concernant les archives de la manufacture d'armes de Châtellerault (1856-1968) - édition de juin 2015.
Au SHD/CHA (Site de Vincennes) :
Sources complémentaires au Centre Historique des Archives : cotes GR 1 X 827, 4 W 55, 4 W 798 et 4 W 799.
Eloignée des frontières Nord et Est et traversée par une rivière, la Vienne, la ville de Châtellerault représentait un lieu propice à l'implantation d'une nouvelle manufacture d'armes. Ainsi, en application d'une décision prescrite par ordonnance royale en date du 14 juillet 1819, les travaux de construction de la Manufacture d'armes de Châtellerault (MAC) débutèrent dès 1820.
Etablissement de l'Artillerie, la manufacture fabriquait à l'origine des armes blanches et des cuirasses, telle la Manufacture alsacienne du Klingenthal dont certains personnels expérimentés intégrèrent celle de Châtellerault. La production de la MAC évolua vers celle des armes à feu, dont elle partagea, à partir de 1831, la fabrication avec les établissements de Tulle et Saint-Etienne. La fabrication des fusils Chassepot modèle 1866 et Lebel modèle 1886 permit à l'établissement de se développer. En 1841, 3144 ouvriers travaillaient à la MAC. En 1890, ils étaient 5733. A partir de 1904, la MAC fabriqua un mousqueton modèle 1892 ainsi que des fusils modèles 1902 et 1907. De 1914 à 1921 une centrale thermique et une centrale hydroélectrique furent construites.
Lorsque la première guerre mondiale éclata, la MAC était un établissement industriel performant. Avec la mobilisation, l'établissement fut contraint d'augmenter ses effectifs. Il recruta des hommes non mobilisables dont ceux appartenant aux classes militaires anciennes, des réfugiés notamment des Belges, puis à partir de 1915, les besoins en armement s'intensifiant, des femmes, des travailleurs militaires et étrangers, notamment des Chinois (environ 700). En 1916, 7230 ouvriers travaillaient à la MAC.
Après la première guerre mondiale, la MAC se consacra à la remise en état d'armes et à des fabrications civiles diverses. En 1920, la manufacture se dota d'un Service des études et orienta sa production vers celle des armes automatiques modernes. Elle fabriqua notamment le fusil mitrailleur Mle 1924 et Mle 1924 M29. L'annexe de la Brelandière fut créée afin d'y installer des stands de tir.
Durant les années précédant la seconde guerre mondiale, la MAC participa au réarmement de la France, augmentant par conséquent ses effectifs progressivement en engageant, notamment et à nouveau, une main d'œuvre féminine. Puis, la guerre déclarée, ce furent des réfugiés, des requis, des travailleurs militaires et étrangers ainsi que des affectés spéciaux qui vinrent gonfler à presque 8000 les effectifs. Les efforts de production de la MAC trouvèrent un point d'arrêt en juin 1940 avec l'arrivée des Allemands. Réquisitionnée et sous contrôle allemand, l'usine fabriqua alors, outre quelques produits civils, des pièces d'armes au profit de l'armée d'occupation. Le 1er septembre 1944, les Allemands quittèrent la MAC, laissant une usine affaiblie, les turbines hydraulique et thermique ayant été détruites par explosion.
Les années 50 furent celles de la reconstruction et de la modernisation mais aussi des prémices d'une réforme de la Direction des Etudes et Fabrications d'Armement (DEFA), organisme de rattachement de la MAC. Les établissements de production d'armement, malgré des efforts de diversification, souffraient de la diminution des besoins des armées. Le manque de commandes laissait entrevoir de futures restructurations et fermetures d'établissements.
Une des dernières fabrications de la MAC fut le pistolet automatique MAC 50 de 9 mm. La manufacture en produisit plus de 220 000 entre 1953 et 1963. La fabrication fut ensuite reprise par la Manufacture d'armes de Saint-Etienne (MAS).
Après plusieurs tentatives de reconversion, la MAC ferma ses portes en 1968. Au 1er janvier 1965, l'établissement comptait 1096 personnes, en 1966, 513 et à sa fermeture en 1968, 226 personnes. Durant cette période, les personnels furent licenciés, mis en retraite, mutés ou embauchés dans les entreprises locales dont la Société française d'équipements pour la navigation aérienne (SFENA) et la Société Châtelleraudaise de travaux aéronautiques (SOCHATA), filiale d'Hispano-Suiza.
A noter que le Dépôt commun HAWK (DCH) implanté sur le site de la manufacture en 1964, ferma également en 1969.
Les bâtiments furent cédés à la Municipalité ou affectés aux Archives de l'Armement et au Centre de formation professionnelle pour adultes. L'annexe de la Brelandière fut cédée à la SFENA.
La MAC a très largement contribué à la création de l'industrie militaire française et de son perfectionnement technique. En effet, la totalité des sabres et lances réglementaires des hommes de troupes en France, la plupart des cuirasses de cavalerie, un grand nombre de sabres et d'épées d'officiers et de sous-officiers, un tiers de la production totale des armes à feu portatives y a été fabriqué, et pendant les périodes creuses, elle a réalisé de nombreuses armes pour des puissances étrangères telles que l'Espagne, l'Italie, la Grèce, la Turquie, la Russie, l'Egypte, le Pérou, le Chili, etc.
La technicité induite par la conception et la fabrication d'armement, a toujours conduit les établissements de production à rechercher une main-d'œuvre qualifiée. Pour répondre à leurs besoins propres, ils ont organisé et mis en place des structures de formation.
Au sein de la MAC et jusqu'en 1888, la formation des apprentis, futurs compagnons, était assurée par des maîtres. En 1888, la première école d'apprentissage fut créée. L'enseignement prodigué évolua au fil des années en fonction des besoins de la Manufacture.
A partir de 1941, trois écoles coexistèrent : l'Ecole de formation professionnelle normale (EFPN), l'Ecole de préapprentissage (1ère année d'apprentissage) et l'Ecole d'apprentissage artisanal (2ème année d'apprentissage) ainsi qu'une Ecole ou Centre de rééducation destinée aux ouvriers non professionnels soucieux et capables de progresser. Au sortir de la guerre, la DEFA organisa la formation des apprentis et des personnels autour de 3 types d'établissements : les Ecoles de formation professionnelle normale (EFPN) et accélérée (EFPA), les Ecoles techniques normales (ETN) et les Ecoles techniques supérieures qui formaient respectivement les ouvriers, les techniciens et les ingénieurs. Ces écoles étaient implantées sur les emprises des différents sites de production d'armement. Ainsi, la MAC était pourvue d'une EFPN et d'une EFPA. A la fermeture de ces dernières, un centre de l'Agence nationale de Formation Professionnelle pour Adultes (AFPA) fut créé à Châtellerault et implanté dans une partie des anciens locaux de la MAC.
Last modification on 17/01/2022