Conditions d’accès
Archives publiques
Selon la législation en vigueur, la sous-série GR 15 NN est librement communicable.
Description physique
123 articles.
Classement
Sous-série.
Inventarios
Grand quartier général des Armées Alliées (1918-1920)
Fechas
1918-1920Présentation du contenu
Les archives du G.Q.G.A. sont classées suivant les bureaux producteurs, lesquels ont des attributions similaires aux bureaux du Grand Quartier général. Parmi les archives rapatriées de Moscou le lecteur distinguera en premier lieu la correspondance du 3e bureau, qui recèle surtout la correspondance reçue des grandes unités françaises et des armées alliées. Le principal intérêt réside dans les dossiers qui touchent à l'entrée en guerre des Américains. En second lieu est conservée de la documentation relative à l'armistice et aux préliminaires de paix.
Bien que produit par un organe d'importance stratégique, le fonds du Grand Quartier général des armées alliées se révèle en fait assez pauvre : en effet ce quartier général chargé d'exécution conserve avant tout de la documentation, les études étant réalisées à l'État-major de l'armée.
Grand Quartier général des armées alliées.
Vincennes
FOCH (maréchal Ferdinand),Mémoires pour servir à l'histoire de la guerre de 1914-1918, Paris, Plon, 1931, 2 vol, 274 et 330 p.GRASSET (col. A.),Foch ou la volonté de vaincre, Paris, Berger-Levrault, 1934, 154 p.CARPENTIER (Paul), RUDET (Paul), La Conférence de Doullens du 26 mars 1918 et la réalisation du commandement unique d'après les témoins oculaires, Paris, Pedone, 1933, 115 p. MERMEIX (G.),Le Commandement unique, T. 1. Paris, Ollendorff, 1920.MORDACQ (général Henri), Le Commandement unique : comment il fut réalisé, Paris, Taillandier, 1929, VIII- 173 pMORDACQ (général Henri), « Le Commandement unique. Récit d'un témoin », in Revue des Deux Mondes, 15 avril 1929, p. 834-858. MORDACQ (général Henri),La Vérité sur le commandement unique. Récit d'un témoin, Paris, Albert, 1934, 183 p. MORDACQ (général Henri),Les Légendes de la Grande Guerre, Paris, Flammarion, 1935, IX-250 p.MORDACQ (général Henri),Le Ministère Clemenceau. Journal d'un témoin. Novembre 1917-janvier 1920, Paris, Plon, 1931, 4 vol., 322 - 375 - 368 - 348 p.PÉDRONCINI (Guy),Le Haut commandement français et la conduite de la guerre, mai 1917-novembre 1918, Lille, 1971, 3 volRENOUVIN (Pierre), « Le Problème du commandement unique », in Revue d'Histoire de la Guerre Mondiale, 1933, n° 3, p. 339-351.Général XXX,La Crise du commandement unique. Le conflit Clemenceau, Foch, Haig, Pétain, Paris, Brossard, 1931, 208 p
Les documents du Grand Quartier général des armées alliées décrits dans le présent instrument de recherche ont été rapatriés de Russie en deux étapes entre 1994 et 2000. La plupart a donc été saisie par les Allemands à la suite de la défaite française du printemps 1940. Après un tri préalable, les documents les plus sensibles aux yeux de l’occupant ont été envoyés à Berlin. Récupérés par l’URSS à la fin de la Seconde Guerre mondiale, ils ont été stockés et traités à Moscou jusqu’à leur redécouverte au début des années 1990 et à leur rapatriement à Vincennes.
SOURCES COMPLÉMENTAIRES
Le supplément décrit ci-dessous complète les archives du G.Q.G.A. déjà conservées dans la sous-série 15 N du Service historique de la Défense – fonds de l’armée de Terre (95 cartons). À signaler également dans la sous-série 14 N, le fonds de l’état-major de Foch, qui rassemble 3 cartons d’inégal intérêt sur la bataille de la Somme, les armées américaine, italienne, anglaise et sur des projets d’opérations de 1919 (SHD/GR, 14 N 48-50). Par ailleurs la sous-série 26 N comprend le journal des marches et opérations du Grand Quartier général des armées alliées ainsi que les pièces justificatives pour la période du 26 mars au 12 novembre 1918 (SHD/GR, 26 N 1). Enfin le carton coté SHD/GR, 4 N 1 renferme des documents concernant les conférences interalliées de Doullens et Beauvais
Le Grand Quartier général des armées alliées (G.Q.G.A.) est, à compter du printemps 1918, l'organe de commandement interallié dirigé par le maréchal Foch. Sa mise sur pied est tardive alors que dès 1917 la constitution d'un état-major interallié est concrètement à l'étude chez les Alliés. La nécessité d'une unité de direction se fait sentir dès 1916, mais les Alliés ne parviennent pas à mettre sur pied l'organisme ad hoc et surtout à opérer réellement sur les plans tactique comme stratégique main dans la main. Sous le commandement de Foch, cet état-major interallié permet à la fois de fournir aux gouvernements tous les renseignements nécessaires pour élaborer des plans d'actions, répartir les effectifs et le matériel, puis de communiquer aux différents fronts la préparation des opérations et les directives à appliquer.
La première conférence interalliée de Chantilly du 7 juillet 1915 constitue un premier essai de concertation entre Alliés, mais elle se clôt sans grands résultats. La conférence adopte le plan du général Joffre visant à obtenir la décision par des victoires sur les théâtres principaux uniquement. La deuxième conférence de Chantilly (décembre 1915) correspond à un tournant important dans la conduite de la guerre : elle annonce en effet le principe de la solidarité des fronts et elle réaffirme la primauté du théâtre principal. La troisième conférence de Chantilly (12 mars 1916) parvient, sous l'impulsion du général Joffre, « à mettre sur pied un plan d'action commun ». Néanmoins les Alliés restent cantonnés à une organisation des forces propre à chaque nation, avec chacun un état-major pour exécuter son offensive particulière. Il faut attendre les conférences décisives de 1918 pour voir l'établissement d'un commandement unique. Après la création, le 7 novembre 1917, d'un Conseil supérieur de guerre, chargé d'assurer une meilleure coordination de l'effort militaire sur le front occidental, les Alliés finissent par confier à Foch la lourde tâche d'unifier leurs efforts et de gommer les dissensions entre Alliés. À Doullens le 26 mars 1918, le général Foch est chargé de « coordonner l'action des armées alliées sur le front ouest ». À Beauvais le 3 avril 1918, il obtient la « direction stratégique » des opérations militaires et le 14 avril il reçoit officiellement le titre de « général en chef des armées alliées en France ».
Cependant l'autorité de Foch reste limitée. Sur le plan stratégique, les généraux en chef conservent le droit d'en appeler à leurs gouvernements ; dans le domaine tactique, les chefs alliés jouissent pratiquement d'une indépendance entière
Le Grand Quartier général des armées alliées est donc l'état-major que dirige Foch. Il connaît une organisation semblable à celle de l'État-major de l'armée et du G.Q.G. : le 1er bureau est chargé de l'organisation des armées et du matériel, le 2e bureau collecte et travaille sur le renseignement, tandis que le 3e bureau cherche par les comptes rendus envoyés par les étatsmajors alliés à coordonner les opérations. Le tableau d'effectif de guerre du G.Q.G.A. nous montre que le maréchal Foch s'est entouré d'un nombre très réduit d'officiers : 29 en avril 1918, pour un total de 175 personnes. Toutefois l'état-major fonctionne pour l'essentiel par liaison télégraphique et il dispose d'un service automobile renforcé pour envoyer les officiers en mission.
Afin de rester en liaison constante avec les armées et le Grand Quartier général des armées françaises, le G.Q.G.A. connaît plusieurs emplacements successifs : Beauvais à partir du 29 mars 1918, puis Sarcus (7 avril 1918), Mouchy-le-Châtel (1er juin 1918), Bombon (5 juin 1918) et Senlis (18 octobre 1918). Une section du G.Q.G.A., chargée de centraliser des renseignements concernant l'entrée en ligne des troupes alliées, se trouve en outre au 4, boulevard des Invalides, à Paris.
Le Grand Quartier général des armées alliées ne connaît pas de réelle dissolution à la fin de la guerre, mais plutôt une transformation. Son installation à Kreuznach à partir du 22 juin 1919 coïncide avec une réduction des effectifs de l'état-major de Foch et des missions qui tendent vers un règlement de l'après-guerre. Le Comité militaire allié de Versailles (C.M.A.V.) est créé par résolution du Conseil suprême de la Conférence de la Paix le 10 janvier 1920. La tâche incombe alors à Foch de coordonner les questions concernant l'interprétation et l'exécution des clauses militaires des traités avec l'Allemagne et avec les autres pays vaincus.
Última modificación el 10/02/2022