Conditions d’accès
Librement communicable.
Conditions d'utilisation
Librement reproductible.
Description physique
Classement
La sous-série MV 2DOC se présente sous la forme de deux sous-séries : une sous-série composée de documents originaux cotés MV 2DOC 1 à 9 ; une sous-série composée de copies des documents de la sous-série MV 2 DOC, sous la cote MV II DOC 1 à 9. Cette copie a été constituée afin de préserver le rapport original des manipulations répétitives et surtout afin de sauvegarder ce fonds qui a fait l'objet de nombreux vols (essentiellement les photos).
Les dossiers sont classés géographiquement, de la côte de la mer du Nord à la côte méditerranéenne.
Autres instruments de recherche
Valérie Forest-Ansart [dir.]. Mur de l'Atlantique - Rapport Pinczon du Sel sur les installations du Mur de l'Atlantique (1946-1949). Vincennes, 2015.
Inventarios
Mur de l'Atlantique
Fechas
1946-1949Présentation du contenu
Il s'agit d'une étude menée entre 1946 et 1949 fournissant un descriptif et un historique sommaire du Mur de l'Atlantique. Elle est scindée en dix livres parcourant les côtes françaises de la frontière belge à la frontière italienne.
Chacun des livres II à IX contient trois fascicules (texte, plans et cartes, photographies). Les trois fascicules se lisent en lecture croisée et renvoient, en ce qui concerne les bunkers, au livre X qui constitue en fait un catalogue de plans d'ouvrages. La quasi-totalité des batteries et points d'appui côtier fait ainsi l'objet d'un paragraphe descriptif, d'un croquis et d'une ou plusieurs photographies.
Chaque livre contient également des cartes des zones minées et une carte répertoire à grande échelle indiquant la localisation des plans. Quand le lieu s'y prête (poches de l'Atlantique ou plages du débarquement), une courte étude historique fait l'objet d'un paragraphe de texte spécifique ; autrement, les données historiques recueillies sont intégrées aux descriptifs. Le rapport Pinczon du Sel constitue la seule source « de première main » permettant une approche d'ensemble de cette ligne de défense. Le manque d'homogénéité et les erreurs que l'on peut remarquer dans ce fonds résultent de la multiplicité et du manque de moyens des enquêteurs qui y participèrent.
Le Mur de l'Atlantique se compose d'une suite de groupements de bunkers ayant chacun un rôle précis et pour la plupart établis selon des plans conçus en Allemagne par les services du génie de forteresse et dérivés de ceux utilisés sur la ligne Siegfried (Westwall) en 1938. La construction des installations est assurée par l'Organisation Todt qui utilise des entreprises locales parfois complétées de main-d'oeuvre plus ou moins requise.
À partir de novembre 1942, les Allemands commencent la construction, sur la côte méditerranéenne, d'un dispositif de défense semblable au Mur de l'Atlantique, le Südwall, dont l'une des installations les plus importantes doit être une base sous-marine bétonnée, établie à Marseille, qui ne sera jamais terminée. En novembre 1943, Hitler promulgue sa directive n°51 et nomme le maréchal Rommel inspecteur des fortifications afin d'augmenter les défenses du Mur de l'Atlantique. Ce dernier, désireux d'enrayer l'attaque qui s'annonce sur les côtes occidentales, fait construire des ouvrages renforcés, installe de nombreuses pièces d'artillerie sous casemates et couvre les plages d'obstacles antidébarquement et de mines de toutes sortes.
Le 6 juin 1944, le Mur de l'Atlantique, alors composé de 12000 ouvrages, est loin d'être terminé.
Ainsi, il est rapidement enfoncé par les troupes alliées sur les plages d'Utah, de Gold, de Juno et de
Sword, même s'il oppose une résistance acharnée aux Américains à Omaha Beach. Après la percée
d'Avranches, le Mur de l'Atlantique risquant d'être pris à revers par les Américains, les troupes
allemandes sont évacuées et dirigées vers le front ou vers les forteresses installées dans les ports où elles résisteront vigoureusement aux Américains, le plus souvent jusqu'à la fin de la guerre.
Dans un premier temps, la prise de possession du Mur de l'Atlantique par la France est le fait des populations civiles qui récupèrent le matériel utilitaire présent dans les bunkers (poêles, mobiliers), et des FFI (Forces Françaises de l'Intérieur), qui, manquant totalement d'équipement militaire lourd, s'emparent du matériel de guerre laissé sur place par les Allemands. Le Mur de l'Atlantique a le statut de prise de guerre, statut facile à traiter pour les équipements et armes légères, qui sont récupérés par les troupes régulières alliées, mais beaucoup plus difficile à appliquer pour les immeubles et les armements fixes.
Les alliés s'intéressent particulièrement aux sites ayant des équipements spéciaux (stations radars, bases de fusées, batteries à très longue portée) dont ils établissent les plans, récupèrent les équipements et détruisent ensuite, la plupart du temps, les installations. Ils sont accompagnés dans leur action par des officiers de la marine française qui repèrent les sites pouvant être réutilisés et les font tant bien que mal gardienner. Par ailleurs, des commissions d'études, britanniques essentiellement, ordonnent de 1945 à 1947 la destruction des dernières installations potentiellement réutilisables contre la Grande-Bretagne, notamment des batteries lourdes de Calais.
La marine nationale réintègre ses anciens ports entre juillet 1944 et mai 1945 et se livre à cette occasion à un inventaire avec le double objectif de constater les déprédations causées par l'occupant ou les combats et de prendre en compte les infrastructures construites pendant la guerre. Dans le même temps, le département de l'artillerie navale et les pyrotechnies de la DCAN, se voient attribuer la lourde tâche de récupérer les pièces d'artillerie réutilisables encore en place, ainsi que de trier et de mettre en sécurité ou, au contraire, de détruire les gigantesques stocks de munitions diverses laissés à l'abandon dans les bunkers. Ces missions d'inventaire reçoivent également le concours d'ingénieurs des travaux maritimes qui sont chargés d'évaluer, d'une part, les dégâts portant sur la très vaste domanialité marine de l'époque, notamment les dégradations subies par les batteries côtières et les sémaphores d'avant-guerre, et d'autre part, les perspectives d'inclusion dans cette domanialité de certains sites de première importance.
En parallèle d'un état des lieux pour réutilisation, la marine demande également une synthèse à vocation historique sur le Mur de l'Atlantique en France, qui sera connue sous le nom de « rapport Pinczon du Sel » ou « rapport Seyeux / Delpeuc'h », du nom des capitaines de vaisseau auxquels il est attribué selon les cas.
Les fascicules de photographiques représentent un témoignage unique sur le sujet, même si la qualité des clichés n'est pas toujours excellente et que l'on peut y relever quelques erreurs. Recoupé avec d'autres documents parfois contemporains et plus spécialisés, le rapport Pinczon du Sel devient une source inépuisable de détails d'un grand intérêt.
Le fonds est clos.
Última modificación el 19/11/2019