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Rapports et correspondance relatifs au deuxième semestre de 1934. Tendance britannique à trouver excessives les conclusions françaises sur le danger actuel du réarmement de l'Allemagne ; néanmoins il est intéressant de noter le désir certain du War Office d'être exactement renseigné sur ce danger (2 juillet 1934) ; Reichswehr et S.A. : les événements du 30 juin sont la conclusion de la période de très grande tension entre la Reichswehr et les S.A. et leur chef Rôhm : celui-ci aurait déclaré dans un mouvement de colère contre Hitler : « Ah ! si seulement nous étions débarassés de cette chiffe (Von diesem Schwâchling !) »-il est remplacé à la tête des S.A., épurés et réduits sous la responsabilité de Goering (5, 11, 19 juillet 1934) ; les attachés militaires étrangers sont invités aux manœuvres allemandes de 1934, qui se dérouleront en l'absence du général von Fritsch pour protester contre la situation actuelle de la Reichswehr, profondément humiliante et inacceptable à la longue (10, 18 juillet 1934) ; notes signalétiques sur les attachés militaires allemands à Vienne et à Londres, les deux plus en vue ; reproches faits au lieutenant-général Kûhlenthal, à Paris (18juillet 1934) ; comme un leitmotiv, le désir d'une convention militaire franco-allemande a été exprimé à maintes reprises au cours d'entretiens avec des officiers allemands pendant les manœuvres de 1934 (18 juillet 1934) ; après la décapitation de la direction suprême et d'un certain nombre de grandes unités S.A. : les chemises brunes doivent être réorganisées mais il n'a pas été touché aux S.S. : dont l'organisme n'a d'ailleurs pas été soumis au développement excessif qu'ont connu les S.A. au cours des six ou huit derniers mois ; la Reichswehr se réserve sans doute la direction de l'instruction prémilitaire et l'utilisation éventuelle des S.A. C'est pourquoi nous ne devons pas encore nous désintéresser des S.A., encore moins des S.S. et des automobilistes (24 juillet 1934) ; quel que soit l'avenir réservé aux S.A., les S.S. restent bien la milice d'élite du Reich ; leur chef, Himmler, devient l'égal du chef des S.A. Lutze et relève directement du Fûhrer ; cette indépendance est accordée aux S.S. en récompense de l'aide qu'ils ont apportée dans la répression du 30 juin (2 août 1934) ; après l'échec du putsch nazi en Autriche : quelle que soit la pauvreté psychologique des dirigeants allemands, il est difficile de supposer qu'ils n'ont pas réfléchi aux conséquences diplomatiques d'un suc-cès ou d'un échec ; ont-ils donc accepté de sang froid, sans un seul allié, le risque d'un conflit général ? Le haut commandement allemand n'a pas dû être consulté : la Reichswehr joue sans doute, surtout depuis le 30 juin, un rôle essentiel dans l'orientation de la politique allemande, mais il s'en faut encore de beaucoup qu'elle soit seule à tenir la barre, l'histoire de Vienne peut se renouveler à Memel comme dans la Sarre ; nous devrions nous méfier d'un conflit possible dans quelque temps et « considérer, surtout quand il s'agit des Allemands actuellement au pouvoir, qu'ils peuvent se comporter sous l'impulsion d'une folie ou d'une mystique aveugle qui les conduisent à des actes échappant à toute prévision de notre part » (2 août 1934) ; indices de la transformation à laquelle la Reichswehr se livre dans l'ombre (4, 9 août 1934) ; méthodes de lutte contre la syphilis dans la Reichswehr (6 août 1934) ; funérailles du maréchal von Hindenburg (6, 20 août 1934) ; à peine la nouvelle de la mort du maréchal von Hinden-burg était-elle connue, que le général von Blomberg faisait prêter serment à toutes les forces militaires du Reich sur le nom du nouveau chef de l'État allemand : le « Fûhrer » et chancelier Hitler. La Reichswehr et Hitler semblent bien avoir signé en quelque sorte un pacte d'alliance, dont chacun des contractants doit tirer bénéfice. La cérémonie de prestation du serment a été entourée d'un éclat tout particulier (7, 21 août 1934) ; Wehrmacht et formation prémilitaire de la jeunesse allemande : l'Allemagne procède à l'heure actuelle à l'organisation de son armée, mais aussi à l'organisation de la formation prémilitaire de la jeunesse (7 août 1934) ; la D.C.A. active du Reich se livre dès maintenant à des exercices d'instruction mettant en œuvre : aviation, projecteurs et artillerie antiaérienne (9 août 1934) ; réorganisation des S.A. : sur l'effectif total de 2 500 000 hommes que les S.A. auraient comptés à l'époque de son développement maximum, un million d'hommes environ auraient été purement et simplement licenciés (14 août 1934) ; les effectifs de l'armée allemande, qui vers la fin de juin dernier n'auraient pas dépassé un total de 180 000 hommes, s'élèveraient à 300 000 hommes le 1er avril 1935 (14 août 1934) ; le problème du ravitaillement de l'Allemagne en carburants n'est pas encore résolu, mais il n'est pas douteux que des décisions seront prises à brève échéance (21 août 1934 ; indices de réorganisation de l'armée allemande, notamment recrutement d'officiers : les uns venant des S.A. et S.S., les autres étant pris parmi les sous-officiers de la Reichswehr (27 août 1934) ; les effectifs des S.A. semblent avoir diminué des deux cinquièmes, ils entreront sous une forme ou une autre dans le système général organisé par la Reichswehr, sans constituer un organisme militaire à côté de cette dernière (29 août 1934) ; partout on constate une activité anormale dans les organes d'instruction automobile : nous pouvons en conclure une accentuation dans la constitution d'unités motorisées ; le bruit d'une mutation dans le haut commandement confirme que la motorisation (comme l'aviation) constitue actuellement l'un des points d'application essentiels des efforts militaires de l'Allemagne (3, 4 septembre 1934) ; corps automobile national-socialiste (N.S.K.K.) : Hitler a décidé d'enlever aux S.A. leurs unités motorisées pour les unir au N.S.K.K., sous le commandement de Hûnlein, ce dernier placé aux ordres immédiats de Hitler, comme Himmler et Lutze (5 septembre 1934) ; les achats de chevaux auxquels la Reichswehr procède actuellement et qui portent aussi bien sur des jeunes chevaux que sur des chevaux faits, semblent une nouvelle preuve de l'extension que prennent en ce moment les forces militaires allemandes (8 septembre 1934) ; visite à Berlin du général Messimy, président de la commission de l'armée au Sénat, hostile au service de deux ans et donc opposé au général Bourgeois : « Le général a trop de finesse pour ne pas partager l'inquiétude qui nous commande impérieusement de rester sur nos gardes, mais je crains que ses préoccupations politiques ne la lui fassent oublier et qu'il ne garde des informations qu'il est venu chercher autre chose que l'impression plutôt rassurante qu'une semaine de conversations et de promenades dans un Berlin paisible lui aura laissée » (11 septembre 1934) ; le congrès de Nuremberg n'a pas été pour les S.A. l'occasion d'une apothéose telle que leurs anciens chefs d'avant le 30 juin auraient pu leur en promettre une ; mais Hitler a su trouver des paroles ou peut-être plutôt un accent qui a suscité un grand enthousiasme (13 septembre 1934) ; la Reichswehr a pris une part importante au congrès de Nuremberg : pour la première fois, le haut commandement et le commandement des grandes unités ont assisté, aux côtés du Fûhrer, à cette grande réunion du parti, une journée a été consacrée à des exhibitions militaires et à une revue avec photographies de presse (13 septembre 1934) ; au congrès de Nuremberg, les travailleurs volontaires ont été à l'honneur, le Fûhrer les a fait défiler, la pelle sur l'épaule, dans un style qui les classe de suite après la Reichswehr impeccable-avec photographies de presse (18 septembre 1934) ; nombreux articles sur les événements de 1914 et notamment la bataille de la Marne ; la propagande exalte les qualités éminentes de la troupe, charge d'une lourde responsabilité le haut commandement du front occidental ; elle reste muette sur les mérites de l'adversaire (18 septembre 1934) ; reprise de la campagne de presse au sujet des fortifications que nous avons élevées le long de notre frontière-avec coupures de presse (19 septembre 1934) ; critiques dans la presse allemande au sujet des manœuvres françaises : chaque année la France déclare renoncer pour raisons financières à effectuer de grandes manœuvres, et pourtant celles-ci se déroulent chaque année. « La France ne connaît pas les économies quand il s'agit de la défense de son sol » (19 septembre 1934) ; la campagne faite en Allemagne en faveur de la défense aérienne redouble d'activité (26 septembre 1934) ; les formations paramilitaires ne se constituent pas seulement un réservoir de fantassins, elles forment avec beaucoup de soins des spécialistes : transmissions, pionniers, service de santé, unités cyclistes et motorisées-mais pas d'artilleurs (3 octobre 1934) ; l'œuvre à laquelle le colonel Hierl se consacre prend chaque jour une importance plus grande qui fait apparaître son caractère véritable : elle fait de tout travailleur incorporé dans ce service de travail un « combattant de l'arrière » embrigadé dans des formations militarisées, lié par une obligation légale à laquelle il ne saurait échapper en aucun cas-avec photographie de presse (9 octobre 1934) ; l'Allemagne est bien décidée à remplacer par des produits de synthèse, fabriqués sur son territoire, toutes les matières premières indispensables en cas de guerre, que le sol allemand ne produit pas : essence et pétrole synthétiques notamment (15 octobre, 12 novembre 1934) ; il ressort d'un entretien avec le général Kûhlental, attaché militaire à Paris, que Hitler désire un règlement pacifique, et même sans heurts, de la question sarroise (3 novembre 1934) ; du rôle de l'officier dans l'armée allemande : l'officier doit connaître l'homme et savoir le manier, de manière à l'instruire et à le former moralement ; ce rôle d'éducateur du moral passe au premier plan des missions incombant à l'officier. Il faut souligner quel prix la Reichswehr attache au développement des forces morales-alors qu'en France « les idées inculquées aux enfants et aux jeunes gens français dans un trop grand nombre de nos établissements d'instruction les préparent bien mal à recevoir cette éducation morale du combattant que les officiers doivent leur donner au régiment » (5 novembre 1934) ; la préparation physique et morale au service militaire est bien supérieure en Allemagne : « Si la France ne réagit pas pour sortir de la veulerie où tant des siens se complaisent, si elle ne coordonne pas et n'oriente pas les efforts de ceux qui, conscients du danger, conservent la volonté de se défendre, elle paiera peut-être très cher sa mollesse » (13 novembre 1934) ; à propos des dissentiments entre les S.A. et S.S., et le haut commandement de la Reichswehr, portraits des hautes personnalités militaires qui composent celui-ci (28 novembre 1934) ; il existerait dans les milieux universitaires un mouvement anti-hitlérien déjà très accusé ; en fait l'opposition (si l'on peut dans l'Allemagne hitlérienne en admettre l'existence) n'a encore aucune cohésion ; le régime hitlérien souffre de certains malaises, mais son organisme est robuste et solide (11 décembre 1934) ; renseignements sur les S.A. et S.S. : rapports avec la Reichswehr, uniformes... (11 décembre 1934) ; la courbe des exigences militaires de l'Allemagne ne fait que s'élever depuis deux ans (26 décembre 1934).

Fechas

1934

Última modificación el 24/12/2021

Format Physique Vincennes