Rechercher des forces et unités

Les sources qui permettent de retracer l’histoire des forces et unités de l’Ancien Régime à nos jours varient en fonction des armées et des époques. Avant de se rendre en archives, il faut faire le point sur les publications existantes.

Unités de l’armée de Terre

Les emplacements des troupes de l’armée française, publiés tous les ans, font l’objet d’un répertoire imprimé. Sur l’histoire d’une unité, on consultera d’abord les Historiques des corps de troupe de l’Armée française, 1569-1900, par le ministère de la Guerre (Paris, 1900). Pour l’Ancien Régime et le XIXe siècle avant 1870, période pour laquelle les journaux de marches n’existent pas encore, sauf pour l’Algérie, on peut consulter les historiques rédigés entre 1890 et 1900, conservés dans la sous-série GR 4 M. En Algérie (sous-série GR 1 H) et pendant la guerre de 1870, des historiques et journaux des marches et opérations sont rédigés le plus souvent au niveau des corps d’armée et divisions. Pour les guerres mondiales et les campagnes outre-mer, les journaux de marches se trouvent pour l’essentiel dans les sous-séries GR 26 N et GR 34 N, GR 12 P et dans les sous-séries de la série GR H. Les collections des journaux de marches des campagnes en Indochine et en Algérie et celles des unités restées en métropole sont classées dans la série GR H pour les unités particulières à ces théâtres, ou dans la série GR U.

Bâtiments et unités de la Marine

La source principale en matière de campagnes navales et d’opérations est la sous-série MV BB4 qui forme des dossiers de campagne regroupés par force navale (escadre, division ou station). On trouve les matricules des bâtiments armés ou désarmés dans la sous-série MV BB5. On consultera également les sous-séries MV 1BB4 (1919-1939) et les rapports de fin de commandement MV 3BB4 RFC pour la période postérieure à 1945. Les archives constituées par les forces et unités navales de l’Ancien Régime à nos jours sont conservées pour l’essentiel dans les antennes portuaires du SHD (séries C pour les fonds produits par les bâtiments et forces navales, série E pour une partie des rôles d’équipage versés par les services administratifs). On consultera aussi la Liste des bâtiments de la flotte de guerre française, de 1700 à nos jours (2001) de Franck Lecalvé et Jean-Michel Roche, et l’État général de la Marine et des colonies (qui devient l’Annuaire de la Marine et des colonies, puis l’Annuaire de la Marine), qui donne de 1837 à 1937 la liste des forces navales, en précisant la force navale à laquelle chaque bâtiment est affecté.

Bases aériennes et unités de l’armée de l’Air

Jusqu’en 2007, le territoire français était découpé en régions aériennes, aux responsabilités opérationnelles limitées et dont les archives sont conservées dans la sous-série AI 1 F. La région de l’Afrique du Nord (5e Région aérienne) est conservée dans la série AI I Algérie. Les régions aériennes ont été découpées en 8 subdivisions de 1936 à 1940 puis en 1945-1946 et leurs archives sont conservées dans la sous-série AI 2 F.

Les bases aériennes sont le lieu de stationnement et de mise en œuvre des unités de l’armée de l’Air. Les sous-séries AI 4 F à AI 127 F conservent les archives des bases aériennes situées sur le territoire métropolitain et en Allemagne. Les archives des bases aériennes hors métropoles sont à rechercher en série AI C, en série AI I pour les bases algériennes et en sous-série AI 1 H pour les bases situées en Allemagne et en Autriche dans le cadre des forces françaises d’occupation. Ces archives sont constituées essentiellement de journaux de marches et opérations et de comptes rendus d’activités aériennes. Chaque inventaire comprend un historique succinct des bases. La Sous-série AI 50 E (Direction centrale de l’infrastructure de l’Air) complète les informations sur l’infrastructure. L’ouvrage « Les insignes des bases aériennes » de Bernard Thévenet publié par le Service historique de l’armée de l’Air en 2000 est également une source précieuse.

Les archives des unités stationnées sur les bases aériennes sont à consulter dans la série AI G. Pour la période antérieure à 1945 il faut également rechercher dans les série AI A, AI B et AI D. Pour les unités stationnées hors métropole on complètera avec la série AI C. Les fonds comprennent essentiellement des journaux de marches et opérations et des comptes rendus d’activités aériennes. Les inventaires comprennent des historiques succincts des unités. Une documentation sur les traditions et les filiations des escadrilles est à disposition en salle de lecture Louis XIV afin de pouvoir se repérer dans les fonds. L’ouvrage « Les escadrilles de l’aéronautique militaire française, symbolique et histoire 1912-1920 »  publié par le Service historique de l’armée de l’Air est incontournable.

Unités de la Gendarmerie nationale

Les changements politiques survenus depuis 1791 et les réformes structurelles internes à l’arme ont fait évoluer l’organisation territoriale de la Gendarmerie, de telle sorte qu’il est souvent difficile de savoir à quelles légions successives ont été rattachées les unités départementales. Pour plus d’informations, consulter l’Histoire de la maréchaussée et de la gendarmerie : guide de recherche (2005), sous la direction de Jean-Noël Luc.

La quasi-totalité des archives produites par les bâtiments de la flotte pendant la Première et la Seconde Guerre mondiale est regroupée à Vincennes

Journaux des unités (1914-1918)

La Première Guerre mondiale demeure le centre d’intérêt majeur des chercheurs qui fréquentent le Service historique de la Défense. Aussi, à l’occasion du 90e anniversaire de la fin de Grande Guerre, la DMPA a fait numériser les archives de toutes les unités engagées dans ce conflit afin de les publier sur le site Mémoire des hommes. Les journaux des unités sont aujourd’hui conservés à Vincennes par le département des fonds d’archives (DFA) du Centre historique des archives : 

  • les archives de la Guerre contiennent un peu plus de 18 000 journaux des marches et opérations, sous forme de registres, émanant de la plupart des unités de l’armée de Terre, ainsi que de certaines unités de la Gendarmerie (sous-série GR 26 N, environ 1 500 000 pages) ;
  • les archives centrales de la Marine conservent les journaux de bord et de navigation des bâtiments de la flotte principale, ainsi que quelques documents assimilés comme les registres d’inscription des signaux et les carnets de correspondance (sous-série MV SSY, environ 1 500 000 pages) ;
  • les archives de l’armée de l’Air, héritière des documents de l’aéronautique militaire, conservent des carnets de comptabilité en campagne, des rapports techniques d’ascension, des carnets de mission et registres de vol ainsi que des comptes rendus d’opérations (série AI A, environ 300 000 pages). La Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives, en partenariat avec le SHD, a souhaité étendre à un plus large public l’accès aux fonds documentaires du ministère de la Défense en complétant les informations individuelles des fichiers des « Morts pour la France » par la numérisation de ces journaux. Cette opération contribue non seulement à la connaissance et à la mémoire de la Grande Guerre, mais aussi à préserver de la dégradation les archives les plus consultées sur le site du SHD de Vincennes.

Última modificación el 22/11/2019