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Notice d’archives

[Dossier 1] Rapport d'ensemble sur l'année 1935 (26 janvier). D'après le recensement de 1935, la population s'élève à 16,2 millions d'habitants ; limitation du nombre des fêtes religieuses, interdiction de toute publication de périodiques à caractère religieux, les écoles françaises se réduisent de plus en plus, elles sont soumises à un régime sévère et leurs jours semblent comptés ; les relations avec la France sont bonnes, Inonu déclare que la Turquie ne fait aucune opposition au mandat français en Syrie et demande seulement que les Turcs du Sandjak d'Alexandrette aient un traitement juste et normal ; grande activité dans le domaine militaire : accroissement des moyens de défense des régions occidentales, importants travaux de fortifications et augmentation du nombre des unités, commandes diverses d'armement, les dépenses militaires représentent 44 % de l'ensemble du budget, l'instruction prémilitaire a été rendue obligatoire dans les écoles secondaires et supérieures ; [d. 2] caractéristiques du budget 1934-1935 (8 janvier 1935) ; les élections législatives se déroulent dans l'indifférence générale (31 janvier 1935) ; Mustapha Kemal semble être en désaccord avec le gouvernement, sa grande idée est d'établir la démocratie (7 février 1935) ; la nouvelle Chambre est dominée par le Parti du Peuple, elle comprend dix-sept femmes, de nombreux anciens militaires et treize députés indépendants (28 février 1935) ; Inonu déclare à l'ambassadeur de France que « la riposte turque » au réarmement des puissances sera « l'abolition des clauses de démilita-risation des zones et par conséquent le réarmement des Détroits », comme la Grande-Bretagne est manifestement opposée à toute modification du régime actuel, il estime que la France devra aider la Turquie dans cette question (26 avril 1935) ; textes de deux thèmes tactiques, ils confirment « l'insuffisance notoire des connaissances militaires et tactiques du corps des officiers turcs » (9 mai, 10 juin) ; livraison d'une quarantaine de véhicules blindés et de canons soviétiques (31 mai 1935) ; le dimanche devient jour de repos hebdomadaire, caractéristique du budget 1935-1936 (30 juin 1935) ; réunion du Conseil supérieur de la défense : importants projets d'achats d'avions et de développement de l'industrie nationale d'armement, Ankara « redoute surtout une attaque des puissances maritimes » (début juillet 1935) ; désarmement partiel du golfe d'Izmir au profit de la région des Dardanelles (10 juillet 1935) ; la presse obéit à un mot d'ordre du gouvernement : elle attaque les puissances européennes et pose la Turquie en défenseur des peuples opprimés (23 juillet 1935) ; l'ambassadeur de Grande-Bretagne déclare que « l'amirauté britannique, pour des raisons connues d'elle seule, ne redoute plus beaucoup l'arme sous-marine » (31 juillet 1935) ; selon l'attaché militaire yougoslave, les dirigeants turcs se montrent mécontents du rapprochement-peu marqué cependant-entre la Yougoslavie et la Bulgarie, il déclare qu'il n'y a pas d'accord militaire formel turco-yougoslave mais un simple accord particulier, « seule compte l'alliance avec la France » (8 août 1935) ; manœuvres en Thrace : l'ennemi envisagé n'a pu être que la Bulgarie (31 août 1935) ; l'état-major bulgare est très préoccupé par les importants préparatifs militaires de la Turquie en Thrace (3 septembre 1935) ; « les relations turco-italiennes sont entrées dans une phase d'apaisement et même de courtoisie », la Turquie se montre prudente dans l'application des sanctions (16 septembre, 10 octobre) ; arrivée d'une escadre grecque à Constantinople, la discourtoisie du gouvernement à cette occasion s'explique par son mécontentement de voir la Grèce se mettre sous la dépendance britannique (25 septembre 1935) ; interpellation à la Chambre sur la question du réarmement des Détroits (13 octobre 1935) ; complot contre la vie d'Ataturk, violente campagne contre la France, accusée de donner asile aux émigrés turcs et de les encourager (31 octobre 1935) ; l'aviation est au plus bas, l'industrie aéronautique française sera menacée en 1936 par la concurrence allemande à cause de ses prix excessifs (6 novembre 1935) ; réunion d'une conférence des états-majors roumain, yougoslave et turc à Belgrade, sans la participation de la Grèce (20 novembre, 12 décembre 1935) ; prorogation pour dix ans du traité d'amitié turco-soviétique et de l'accord naval de 1931 ; « l'entente turco-soviétique est une réalité très vivante », fondée sur l'intérêt réciproque : la Turquie monte une garde vigilante aux Détroits et l'U.R.S.S. l'aide au point de vue financier et économique, cependant la Turquie reste méfiante (25 novembre 1935) ; Inonu demande à un professeur à l'académie de Guerre de Constantinople de lui soumettre un projet relatif à la possibilité de fermeture des Détroits (30 novembre 1935) ; note sur les spécialistes militaires allemands, ils occupent des postes importants dans les écoles, la marine et l'industrie de guerre (10 décembre 1935) ; [d. 3] études sur les possibilités défensives et offensives de la Turquie en Thrace, sur la défense et l'attaque des Dardanelles, la Turquie prend prétexte du réarmement bulgare, contraire aux clauses du traité de Neuilly, pour reprendre sa liberté dans les Dardanelles, « elle y est évidemment encouragée par l'U.R.S.S... il semble que seule l'attitude de l'Angleterre la fasse encore hésiter » (5 avril) ; étude du cas d'une offensive contre la frontière syrienne, « il n'est pas déraisonnable de penser que la Turquie profiterait des difficultés de la France pour tenter de remettre la main sur la riche région d'Alep-Alexandrette-Antioche » (26 septembre 1935) ; l'industrie aéronautique est inexistante, le matériel est insuffisant en nombre et en qualité (125 avions de guerre), mais volonté de tripler d'ici trois ou quatre ans les forces existantes, malgré les difficultés financières du pays (1er novembre 1935).

Dates

1934-1935

Dernière modification le 24/12/2021

Format Physique Vincennes