Cote
GR/7/N/3219/2-GR/7/N/3227/4
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1 Rapports des attachés militaires.
Fechas
1924-1940- Archives de la Guerre (1797-1979, Tome 2 : État-Major des Armées, Directions et Inspections, Gouvernement militaire et région de Paris - GR 7-9N.
- État-Major des Armées, Directions et Inspections, Gouvernement militaire et région de Paris
- B Période des attachés militaires (mai 1924-mai 1940)
- 1 Rapports des attachés militaires.
- [Dossier 5] Rapports et correspondance diverse relatifs à l'année 1924. Voyage d'officiers en Europe pour y étudier l'organisation des armées nationales (28 mai 1924) ; l'affaire de Mossoul et la politique extérieure turque (2, 3, 4, 14 juin, 22 juillet, 14, 19 octobre 1924) ; situation générale en 1924 : la révolution est effective dans le changement de régime mais pas encore dans l'administration et dans les mœurs, substitution d'un pouvoir personnel autoritaire à la démocratie parlementaire (1er juillet 1924) ; rancune et méfiance des dirigeants à l'égard de Constantinople (13 septembre 1924) ; après la rupture des négociations avec la Grande-Bretagne sur la question de Mossoul, les dirigeants cherchent à se rapprocher de la France en négociant avec elle les problèmes en suspens, réouverture des écoles françaises, projet de règlement de la dette publique (5, 6 octobre 1924) ; différend entre la commission de démilitarisation des frontières de la Thrace et le gouvernement turc (7 octobre 1924) ; rebondissement de l'affaire de la réouverture des écoles étrangères (18, 21 octobre 1924) arrivée de trois officiers français engagés comme instructeurs des aviateurs turcs (18 octobre 1924) ; état déplorable de la Thrace turque (1er novembre 1924) ; discours optimiste du Ghazi sur la situation générale (2 novembre 1924) ; fixation du tracé de la zone démilitarisée turque (6, 15 novembre 1924) ; début d'organisation de l'opposition parlementaire (2, 14 novembre, 15 décembre 1924) ; départ d'Ismet Pacha, formation et programme du cabinet Fethi Bey (25 novembre, 2 décembre 1924) ; concurrence entre firmes aéronautiques, notamment entre la Franco-Roumaine et Junkers, achat de douze hydravions Savoia, organisation des forces aériennes (12 août, 6 décembre 1924) ; création d'un ministère de la Marine (23 décembre 1924) ; inquiétude devant les projets d'accords anglo-italo-français (16 décembre 1924) ; caractéristiques de la fiscalité et des budgets de 1924 et de 1925 (30 décembre 1924) ; [d. 6] travaux de la commission de démilitarisation des frontières de la Thrace. Procès-verbal de la séance du 4 août relatif au voyage de la commission en Bulgarie (5 août 1924) ; mauvaise volonté de la Bulgarie à effectuer les travaux demandés, « la Bulgarie, à l'heure actuelle, redoute plus la Grèce que la Turquie », dit le lieutenant-colonel Catroux (2 septembre 1924) ; négligence des autorités grecques à l'égard de la commission, état de la troupe grecque et des cadres dans les garnisons de la frontière (21 septembre 1924) ; procès-verbal concernant la frontière grecque (22 septembre 1924) ; le gouvernement turc soulève des objections au sujet de la fixation de la frontière turco-grecque (22 septembre 1924) ; arrêt des opérations de démilitarisation (7 octobre 1924) ; le gouvernement turc reconnaît le point de vue de la commission (12 octobre 1924) ; bilan des travaux de la commission et de ses relations avec la Bulgarie, la Grèce et la Turquie, l'établissement du tracé est effectué, il reste à réaliser le marquage sur le terrain ; protocole portant des-cription du tracé limite des zones démilitarisées (23 décembre 1924).
- [Dossier 1] Rapport d'ensemble sur l'année 1925 (30 janvier 1926). La population, les races musulmanes, chrétiennes et juives, les religions ; état des finances, dettes extérieure et intérieure ; les grandes régions de culture et leurs produits, priorité donnée par Mustapha Kemal à la modernisation de l'agriculture ; régions minières et industrielles, notamment le bassin houiller d'Héraclée, retard de l'équipement, défaut presque complet d'outillage et manque total de techniciens ; déficit du commerce extérieur (35 millions de livres turques), les relations commerciales sont peu développées avec la France pour diverses raisons, les autres nations n'ont pas de situation plus privilégiée qu'elle, mais font des efforts plus sérieux pour écouler leurs produits ; situation des communications : tout à fait déplorable, effort « acharné » du gouvernement pour doter la Turquie d'un réseau ferré stratégique ; politique intérieure : régime du parti unique, le « Parti du Peuple », dirigé par Mustapha Kemal et Ismet Pacha ; dangereuse propagande anti-française menée notamment par l'Allemagne et la Grande-Bretagne pour combattre la prépondérance française ; politique extérieure : « déception très amère » après l'attribution par la Société des Nations du vilayet de Mossoul à l'Irak : cette décision porte une forte atteinte au prestige de la France dont la politique générale apparaît aux dirigeants d'Angora comme subordonnée aux exigences de la politique britannique ; organisation militaire : le haut commandement, composition et attributions du conseil supérieur de la Guerre, institué à l'imitation du modèle français, et réuni pour la première fois le 23 décembre au sujet de l'affaire de Mossoul, « l'état-major turc est la partie la mieux organisée de toutes les institutions de la Turquie, il est véritablement l'âme de l'armée et l'on peut dire de la nation tout entière » ; le recrutement a pu être amélioré grâce à la réorganisation de la gendarmerie, loi de recrutement en vigueur, le contingent annuel est d'environ 50 000 hommes ; régions territoriales et grandes unités : 9 corps d'armée à 2 D.I. en temps de paix, probablement dédoublés en cas de guerre : l'armée mobilisée aurait alors 1 000 000 à 1 200 000 hommes ; encadrement : avancement, soldes et pensions, formation des officiers et sous-officiers, officiers de réserve ; composition et effectifs des armes ; l'avancement est très différent selon les armes et souvent dans la même arme ; effort pour unifier l'armement portatif en Mauser ; les principales fabriques d'armes sont des usines appartenant à l'État et ont été installées par Abdul Hamid, les Turcs s'efforcent de créer une industrie de guerre nationale (implantation d'une fabrique à Angora) ; le point faible reste le défaut de ressources matérielles et notamment le manque de stocks de munitions ; hypothèses sur les plans concernant les divers théâtres d'opérations ; l'instruction des officiers est d'un niveau supérieur à celle des autres catégories sociales (conséquence du soin apporté par Abdul Hamid aux écoles militaires), aussi forment-ils le principal élément dirigeant du pays (l'Assemblée nationale est composée d'un nombre important d'officiers), leur instruction tactique et stratégique est bonne, mais médiocre au point de vue technique malgré l'envoi de nombreux stagiaires et uniquement en France ; persistance de l'influence allemande dans la doctrine et les règlements, engagement d'instructeurs allemands, le moral est très élevé, les soldes des officiers sont supérieures à celles de l'armée française (le budget militaire représente 24 % du budget national), le prestige du Ghazi est considérable ; conclusion optimiste : le relèvement intérieur du pays sera très rapide, son influence croissante, sa puissance militaire considérable, il faut donc préparer l'alliance franco-turque : « la politique de François Ier, basée sur la situation géographique de l'Empire Ottoman, reste aussi vraie aujourd'hui qu'au XVIe siècle » ; [d. 2] la démission du commissaire à l'Intérieur est une victoire de la tendance modérée du Parti du peuple (13 janvier 1925) ; litige sur la délimitation de la zone démilitarisée des Détroits (27 janvier 1925) ; la nomination de Constantin VII comme patriarche œcuménique ravive la tension gréco-turque et amène le gouvernement à prendre des précautions militaires (3, 6, 9, 10, 17, 23 février, 10 mars 1925) ; incident provoqué par les Turcs à la commission d'enquête de Mossoul (10 février 1925) ; le gouvernement négocie l'achat de cartouches « Mauser » et de fusils mitrailleurs en France (13 février 1925) ; le soulèvement des Kurdes avive des querelles internes dans le Parti du peuple et provoque la chute du cabinet Fethi Bey (24, 27 février, 3 mars 1925) ; mesures rigoureuses prises par le nouveau cabinet d'Is-met Pacha pour lutter contre la révolte kurde et aussi contre l'opposition inté-rieure (10 mars 1925) ; réactions favorables après la nomination d'Albert Sarraut comme ambassadeur de France à Constantinople et le voyage de Franklin-Bouillon, considérés comme un moyen de resserrer les liens franco-turcs, considérations sur la solidarité panislamique et les relations franco-turques (16 mars 1925) ; l'insurrection kurde aggrave les difficultés financières (17 mars 1925) ; travaux de la commission de démilitarisation des frontières en Thrace (7 avril, 14 juin 1925) ; démobilisation des troupes du Kurdistan (30 mai 1925) ; voyage de l'attaché militaire français à Angora (2 juin 1925) ; hypothèse sur le voyage du maréchal Fevzi Pacha en Thrace (4 juin 1925) ; intérêt porté par l'état-major turc au « fusil automatique » (fusil mitrailleur) français (12 juillet 1925) ; désir de l'état-major de faire venir des instructeurs militaires français et d'envoyer des officiers en stage en France (2 août 1925) ; les autorités militaires demandent la participation d'officiers turcs à des manœuvres françaises (16 août, 4 septembre 1925) ; règlement sur le survol aérien de la Turquie et croquis des zones interdites (9, 17, 25 septembre 1925) ; échange de publications militaires françaises et turques (22 juin, 6, 22 juillet, 25 août, 2, 30 septembre, 26 octobre, 19 Novembre 1925) ; les mouvements militaires dans les vilayets orientaux apparaissent davantage comme une pression diplomatique que la préparation réelle d'une attaque contre Mossoul (30 septembre, 31 octobre, 1er, 28 décembre 1925) ; engagement d'anciens officiers allemands comme professeurs dans les écoles militaires (14 octobre 1925) ; rapport sur la situation en Turquie : l'insurrection kurde est réprimée, la presse étouffée et l'opposition anéantie, l'action personnelle du Ghazi est déterminante ; la question de Mossoul demeure préoccupante, état des relations avec l'U.R.S.S., la Grande-Bretagne, l'Italie, l'Allemagne, les États balkaniques et la France, l'armée est l'objet de « tous les soins du gouvernement » (5 novembre 1925) ; projets de formation de techniciens militaires et de construction d'usines d'armement (20 décembre 1925) ; effectifs de la gendarmerie et des gardes-frontières, projet de fusion de la gendarmerie et la police (29 décembre 1925) ; [d. 3] questions aéronautiques. Vive concurrence internationale pour la fourniture de matériel aéronautique, notamment entre les firmes Bréguet, Junkers et Ansaldo (9, 13, 19 janvier, 3 février, 16 septembre, 30 octobre, 26 décembre 1925) ; rôle de l'association aéronautique turque pour promouvoir le développement de l'aviation (11 février, 11 mars, 22 avril, 13 mai, 3 juin, 15 juillet, 5 août, 16, 30 septembre, 28 décembre 1925) ; l'aviation militaire d'après une source soviétique (3 septembre 1925) ; rapport sur la situation de l'aviation civile et militaire dans les domaines du matériel et de la formation du personnel (30 octobre, 28 décembre 1925).
- [Dossier 1] Rapport d'ensemble sur l'année 1926 (15 mars 1927). Progrès importants des divers secteurs de l'économie, augmentation des surfaces cultivées et des rendements, l'élevage se relève lentement, la production agricole est la principale source de richesse du pays et fournit l'essentiel des exportations ; création d'un assez grand nombre de fabriques et d'une sidérurgie, mais « le problème de la main-d'œuvre est peut-être encore plus malaisé à résoudre que celui des capitaux », les investissements étrangers commencent à se développer ; le commerce extérieur progresse et le déficit de la balance commerciale diminue, un grand nombre de traités de commerce ont été signés avec divers pays ou vont l'être, les sociétés françaises s'intéressent davantage à la Turquie, le gouvernement poursuit sa politique de développement ferroviaire et fait aménager les ports, fin du cabotage étranger ; la population scolaire a doublé par rapport à 1913-1914 ; au point de vue sanitaire la lutte contre les épidémies et les épi-zooties obtient des succès ; après la suppression de la dîme, la création en février 1926 de nouveaux impôts sur la consommation provoque un vif mécontentement mais permet d'équilibrer le budget ; le vote du code civil qui établit l'égalité absolue entre musulmans et chrétiens et qui abolit la polygamie est avec le vote du code pénal une véritable révolution sociale, l'hostilité entre Turcs et minorités diminue, celles-ci ont renoncé à leurs droits particuliers, la vie politique intérieure a été marquée par deux grands procès, la majorité a profité du complot de Smyrne pour abattre l'opposition, dont la faible activité semblait pourtant peu redoutable, le mouvement kurde est écrasé, la propagande allemande s'intensifie malgré les échecs rencontrés dans le domaine commercial, l'objectif de la politique extérieure est la recherche de la paix, c'est pour garantir celle-ci qu'ont été signés des traités et des conventions avec les puissances limitrophes et que la Turquie a abandonné la région de Mossoul à l'Irak, cependant la question des coupons n'est pas encore réglée, les dirigeants, farouchement nationalistes, ne sont à la remorque d'aucun pays, mais leurs sympathies vont plutôt vers la France, le rapprochement franco-allemand est bien vu par eux, car ils redoutent surtout les impérialismes britannique et italien ; organisation de la préparation militaire et efforts pour reconstituer une flotte de guerre et développer les fabrications d'armement, l'éclectisme militaire évolue au bénéfice de l'influence française par l'utilisation accrue de notre langue et de nos instructeurs et au détriment de l'Allemagne, la valeur technique et scientifique des cadres de l'armée s'améliore ; en conclusion : l'avenir de la Turquie doit être envisagé avec optimisme ; [d. 2] observations sur le tracé des zones démilitarisées en Thrace (croquis), état d'esprit des populations et des troupes de frontière des puissances limitrophes, la situation actuelle ressemble davantage à une « suspension d'armes » qu'à un « état de paix » (28 janvier 1926) ; hostilité des Turcs à l'égard des étrangers et des non musulmans à Constantinople, position (croquis) des troupes turques sur le « front de Mossoul » (30 janvier 1926) ; hypothèse sur le déclenchement d'une guerre à cause de Mossoul (15 février 1926) ; dédoublement de l'ambassade de France entre Constantinople et Angora (17 février 1926) ; projets, commandes et achats de munitions et de divers matériels militaires (23, 24 mars 1926) ; les incursions kurdes viennent de Syrie et bénéficient de la complicité locale des brigands et des réactionnaires, elles sont, d'après la presse, l'effet des intrigues britanniques (25, 26 mars, 10 avril 1926) ; déclin de l'influence allemande au sein de l'état-major, le choix de l'appareil Junkers n'est dû qu'à sa construction métallique, situation actuelle de l'aviation militaire (8 avril 1926) ; rapport de la commission sur les travaux de vérification de l'abornement du tracé, limite de la zone démilitarisée et suggestion d'instituer un organisme pour contrôler celle-ci (8 avril 1926) ; situation générale durant la période du 1er janvier au 1er avril : conclusion de la convention d'Angora avec la France, négociations avec les Britanniques au sujet de la question de Mossoul, difficultés soulevées par les échanges de population, méfiance à l'égard de l'Italie, ratification du traité d'amitié et de neutralité avec l'U.R.S.S. ; fortification de la base navale d'Ismidt (15 avril 1926) ; les bruits de mobilisation s'expliquent par la prise de mesures préventives dirigées contre l'Italie ou par l'intention d'exercer une pression diplomatique sur les Britanniques (19, 23 avril, 2, 4, 25 mai 1926) ; le « complot » contre Mustapha Kemal est une machination qui a permis d'anéantir l'opposition (25 juin 1926) ; l'accord de Mossoul du 5 juin apporte une détente dans les relations turco-britanniques mais déçoit l'opinion, troubles sur la frontière turco-persane (4 juillet 1926) ; rapport sur la situation générale du 1er avril au 1er juillet, la part de la défense dans le budget (40 %) s'explique par l'intérêt que portent les dirigeants à l'armée, tant sur le plan matériel que sur le plan moral (10 juillet 1926) ; clauses secrètes hypothétiques du traité de Mos-soul, persistance de la révolte kurde, baisse de la production agricole, déboires dans les travaux publics, difficultés financières (26 septembre 1926) ; tableau des spécialistes européens engagés par le gouvernement turc, les Allemands sont prépondérants, sauf dans l'enseignement où les Français dominent (14 octobre 1926) ; les Italiens fortifient Rhodes (18 novembre 1926) ; concession du monopole des poudres et explosifs à un groupe français (29 Novembre 1926) ; concessions de voies ferrées à des sociétés étrangères, le développement ferroviaire considérable s'explique plus par des mobiles stratégiques que par des raisons économiques (8, 21 décembre 1926) ; [d. 3] bulletins de renseignements généraux et militaires et extraits de presse. Recensement de la population de Cons-tantinople, achats de munitions (15 avril 1926) ; budget 1926-1927, fin du cabotage étranger en Turquie, postes de T.S.F. en Turquie, professeurs et commissions d'examen de l'école d'état-major (15 mai 1926) ; commerce extérieur de l'année 1926, modification du statut du conseil supérieur de la Guerre, arrivée d'instructeurs et professeurs allemands (30 juin 1926) ; organisation d'une ligne de défense en Anatolie (avec croquis, 1er août 1926) ; importance de la pénétration allemande ; délimitation des frontières turco-arméniennes, difficultés rencontrées par les Turcs à Batoum ; achat de fusils Mauser en Tchécoslovaquie, constructions d'usines de munitions et d'armement (1er septembre 1926) ; extension des intérêts commerciaux et industriels polonais en Turquie, renseignements sur la mobilisation partielle d'avril 1926 (26 septembre 1926) ; règlement des dettes intérieures de l'État ; renseignements sur l'enseignement ; interdiction aux fonctionnaires d'entrer dans les partis politiques ; épuration de la police (18 octobre 1926) ; durée du service militaire et organisation des convocations des recrues (7 novembre 1926) ; projets d'achats d'armement et de matériel militaire (30 novembre 1926) ; [d. 4] questions aéronautiques. Supériorité des avions de chasse français sur leurs concurrents (28 janvier 1926) ; la firme Junkers serait en défaveur (28 février 1926) ; achats d'avions français (28 février 1926) ; situation de l'aéronautique, application des méthodes françaises d'emploi et d'instruction (13 mai, 31 août, 8 septembre, 10 novembre 1926) ; concurrence déloyale entre les firmes aéronautiques françaises (26 mai, 30 juillet ; 24, 29 Novembre 1926) ; hésitation des autorités sur le choix d'appareils militaires français ou allemands, Junkers l'emporte dans le domaine civil (23 juillet 1926) ; plans des terrains d'atterrissage en Turquie (1926).
- [Dossier 1] Rapport d'ensemble sur l'année 1927 (20 janvier 1928). Poursuite des progrès dans tous les domaines, la laïcisation se développe chez les musulmans et chez les chrétiens, organisation de la lutte contre la mortalité infantile, régression des maladies infectieuses ; dans le domaine agricole : efforts accrus du gouvernement et appel à des spécialistes allemands, statistiques sur les surfaces cultivées et les productions ; essor de la petite industrie ; progrès des échanges et amélioration de la balance commerciale, de nouveaux traités de commerce ont été signés ou sont en cours de négociation, création de banques par l'État et les particuliers, accroissement des investissements étrangers ; projets de développement de l'enseignement avec l'aide de professeurs étrangers et l'organisation de cours du soir pour adultes ; fin de la deuxième législature de la Grande Assemblée, le Ghazi, qui a choisi lui-même les nouveaux candidats à la députation, a été réélu président de la République, programme et composition du nouveau cabinet Ismet Pacha, fin de l'état de siège dans les vilayets orientaux mais les troubles n'y ont pas complètement disparu, l'opposition est muette, arrestation de communistes, amélioration de l'administration : le nombre des fonctionnaires a été réduit, les traitements ont été augmentés, une épuration est en cours, les buts de la politique extérieure sont inchangés, l'influence allemande reste forte, la propagande italienne est nettement anti-française, l'armée absorbe 40 % du budget, évaluations du contingent annuel et de l'effectif mobilisable, nouvelles lois sur le recrutement, création d'écoles techniques pour les officiers et d'un centre des hautes études militaires, la prépondérance de l'influence mili-taire de la France s'accentue et favorise son industrie de guerre. [d. 2] état des spécialistes militaires allemands (2 janvier 1927) ; situation dans les vilayets orientaux (10, 11 janvier 1927) ; le rapprochement franco-allemand est bien vu dans les milieux militaires car il ferait cesser l'hégémonie britannique dans le monde et amènerait la paix en Europe (31 janvier 1927) ; le banditisme qui sévit en Anatolie est dû au mécontentement créé par les nouvelles réformes (1er février 1927) ; objectifs de la politique extérieure allemande, armements allemands à l'étranger, négociations avec Mussolini, activité allemande en Turquie (10 mars 1927) ; la visite de la division navale a eu un grand succès et aura sans doute d'utiles conséquences pour l'industrie navale française (7, 20 avril 1927) ; situation au cours du premier trimestre : discours d'Ismet Pacha sur la situation intérieure et les troubles du Kurdistan, bilan de l'enseignement et projets du ministre de l'instruction publique, les relations avec la France vont « constamment en se resserrant » dit le ministre des Affaires étrangères, les poursuites engagées contre les « Anglophiles » montrent la persistance de l'hostilité à l'égard de la Grande-Bretagne, présentation de la politique économique du gouvernement par Ismet Pacha, déclarations de Rahmi Bey, ministre du Commerce, appel aux capitaux étrangers, réorganisation de l'enseignement agricole ; introduction de la préparation militaire dans les lycées, progrès de la marine de guerre et de la marine marchande, le féminisme et le « Foyer turc » sont des instruments de transformation sociale dans le cadre de la révolution nationale (20 avril 1927) ; situation des chemins de fer (avec une carte), état du réseau et des concessions étrangères, caractéristiques de la politique ferroviaire (20 avril, 4 juin 1927) ; opération militaire turco-persane contre les bandes kurdes (30 avril, 14 mai 1927), l'état-major est préoccupé par les visées soviétiques sur la Turquie (14 mai 1927) ; attitude de la Turquie devant le conflit anglo-russe en Chine (6 juin 1927) ; séjour de Mustapha Kemal à Constantinople (20 juin, 2 juillet 1927) ; [d. 3] situation générale au cours du deuxième trimestre : importance du rôle de l'instruction et des clubs de la jeunesse dans le cadre de la formation morale du peuple, organisation du travail, resserrement des liens amicaux avec la Perse et l'Afghanistan, incidents avec la Syrie, la Turquie est favorable à la constitution d'une entente balkanique, achats d'armes, de munitions et de matériel militaire (3 juillet 1927) ; contentieux franco-turc au sujet de la frontière syrienne (31 juillet 1927) ; rapport de l'attaché naval français sur la situation en Roumanie (28 août 1927) ; situation générale pendant le troisième trimestre ; composition de la nouvelle assemblée, destruction d'une bande formée en Grèce et qui voulait assassiner le Ghazi, problèmes de l'enseignement, le communisme en Turquie et les relations turco-soviétiques, relations turco-balkaniques, règlement de la question des coupons ; la politique industrielle a un double but : relever l'économie et renforcer la défense nationale, nombreuses missions militaires envoyées en Europe et en particulier en France, en vue d'étudier l'enseignement militaire et l'organisation de certaines armées nationales (1er octobre 1927) ; incursions de bandes persanes kurdes en Turquie (13 octobre 1927) ; caractère anti-bolchevique de la manifestation militaire turco-polonaise (13 octobre 1927) ; la propagande italienne présente la démonstration navale italienne de Tanger comme un second Agadir (2 novembre 1927) ; engagements d'instructeurs militaires français et départs d'officiers allemands (10 novembre 1927) ; rôle que peut jouer la France dans la réorganisation du service géogra-phique turc (15 novembre 1927) ; renseignements sur la défense maritime de Smyrne (12 décembre 1927) ; mécontentement après le survol de régions interdites par un aviateur français (23, 28 décembre 1927) ; [d. 4] bulletins de renseignements militaires et généraux. Clauses du traité de commerce turco-soviétique, statistiques sur les établissements scolaires (31 mars 1927) ; problèmes posés par les écoles étrangères (1er octobre 1927) ; répression des troubles, amnistie dans les provinces orientales et suppression des tribunaux de l'indépendance (31 janvier, 1er mars 1927) ; achats militaires à l'étranger (1er mars, 30 avril, 27 juin, 30 novembre, 31 décembre 1927) ; création d'un journal de propagande italien (1er octobre 1927) ; propagande allemande (1er mars, 1er octobre, 30 novembre 1927) ; [d. 5] questions aéronautiques : commandes d'avions français (31 mars, 31 mai, 25 juin, 1er août 1927) ; intense activité de Junkers malgré ses déboires (30 avril, 31 mai, 25 juin, 27 août, 10, 30 novembre, 31 décembre 1927) ; l'aviation italienne en Turquie (18, 31 mai, 27 août 1927) ; activités de la C.I.D.N.A. (31 mai, 1er octobre 1927) ; fonctionnement de l'école des mécaniciens d'aviation et rôle des instructeurs français (4 juin 1927) ; situation générale de l'aviation, rôle prépondérant de la France et déclin de l'influence allemande (25 juin 1927) ; concurrence déloyale entre firmes françaises (1er août 1927) ; bruit sur la formation d'officiers aviateurs allemands en Turquie (6 août 1927).
- [Dossier 1] Rapport d'ensemble sur l'année 1928 (20 janvier 1929). Résultats du recensement de la population de 1927 (avec une brochure de statistiques), répartition des habitants de Constantinople suivant la langue et la religion et statistiques sur la mortalité ; évaluation de la fortune nationale ; baisse de la pro-duction agricole pour des raisons climatiques, statistiques des récoltes ; répartition et productions des gisements miniers ; statistiques des échanges extérieurs, tableau des sociétés nationales et étrangères, bilan des traités de commerce conclus en 1928 ; développement des réseaux routier et ferré et du cabotage natio-nal, trafic des principaux ports ; caractéristiques de la fiscalité et du budget 1929-1930, début du règlement de la dette extérieure ; diversification de l'enseignement dans le domaine technique et artistique, instruction obligatoire pour les adultes ; procès d'agitateurs communistes ; en politique extérieure les seuls problèmes en suspens concernent la frontière turco-syrienne, les échanges de population avec la Grèce et les biens des musulmans turcs expatriés en Yougoslavie ; dans le domaine militaire : achats de matériel à l'étranger et en particulier en France, mise au point de la préparation de la mobilisation, développement de l'instruction militaire technique, l'éclectisme sert toujours de principe à l'organisation de l'armée, mais l'influence française devient prépondérante dans de nombreux domaines ; [d. 2] lent relèvement de Smyrne (5 janvier 1928) ; état des spécialistes étrangers civils et militaires, appréciations divergentes sur l'importance de l'influence allemande en Turquie, moyens et formes de la propagande allemande (10 février, 2, 10 avril 1928) ; le choix du général Nadgi Pacha comme sous-secrétaire d'État à la guerre en Afghanistan et l'engagement de spécialistes turcs illustrent le rôle d'éducatrice de la Turquie pour ce pays (10, 14 février 1928) ; réorganisation de la défense nationale (20 mars, 26 mai 1928), manifestation d'amitié pour la France de la part de Mustapha Kemal (20 mars 1928) ; achats de chevaux en France (20, 26, 28 mars, 18 juin 1928) ; succès du cours de français organisé pour les officiers au collège lazariste de Saint-Benoît (6 avril 1928) ; situation générale au cours du premier trimestre : modification de la constitution, nouvelles mesures de laïcisation, répression des abus, l'épuration dans le haut personnel fait naître une terreur salutaire, médiocrité et absence de liberté de la presse, difficultés rencontrées par les Russes blancs à Constanti-nople, création d'un conseil supérieur du commerce (15 avril 1928) ; élaboration d'une alliance défensive turco-persano-afghane (28, 30, 31 mai, 3, 8, 9, 18, 19 juin 1928) ; arrivée de deux sous-marins commandés à des chantiers allemands installés dans les Pays-Bas (20 juin 1928) ; situation générale pendant le deuxième trimestre : calme dans les vilayets orientaux, nouvelles arrestations de communistes, poursuite de la lutte contre les abus, situation de l'instruction publique ; la Turquie s'est fait inviter à la conférence du désarmement, ce qui constitue un pas en avant vers l'adhésion à la S.D.N., amélioration des relations avec l'Italie par la signature d'un traité d'arbitrage et de non-agression ; les progrès dans l'économie sont lents mais indéniables, effort sur l'exploitation forestière, bilan des réalisations dans le domaine des travaux publics ; caractéristiques du budget 1928-1929 ; achat de canons soviétiques, réorganisation de la marine (10 juillet 1928) ; [d. 3] achats de navires de guerre et de canons (1, 10 août 1928) ; perfectionnement des officiers, rôle des aumôniers, enseignement et pratique religieuse (28 juillet 1928) ; organisation de l'armée roumaine (21 août 1928) ; adoption des caractères latins dans la langue turque (21 août, 11 septembre 1928) ; résistance devant l'introduction des méthodes de l'artillerie française (5 septembre 1928) ; multiplication des gestes de prévenance de l'Italie (11 septembre) ; adhésion sans réserves de la Turquie au pacte Kellog-Briand (11 septembre 1928) ; organisation de la colombophilie militaire et civile (2 août, 10, 30 septembre 1928) ; organisation d'usines militaires (10 octobre, 10 novembre 1928) ; le réseau ferré (avec croquis) et son utilisation militaire (24 octobre) ; régression de l'influence allemande dans l'armée et succès des instructeurs français (10 octobre, 9, 22 novembre 1928) ; renseignements sur l'ambassadeur allemand et sur ses activités (5 novembre 1928) ; [d. 4] renseignements généraux et militaires. Situation dans les vilayets orientaux (29 février, 31 mars, 30 avril, 31 mai 1928) ; l'affaire des coupons (29 février, 31 mars, 31 mai 1928) ; création d'un bureau de commerce extérieur à Constantinople (29 février 1928) ; incidents sur la frontière turco-syrienne (30 novembre 1928) ; [d. 5] questions aéronautiques. Livraisons d'avions français (10 avril, 1er août, 14 novembre 1928) ; situation de Junkers (30, 31 mai, 1er août 1928) ; achats d'avions français et tchécoslovaques (30 novembre, 24 décembre 1928) ; activités de la ligne aéronautique (31 mai, 1er août, 30 novembre 1928) ; situation générale et organisation de l'aviation militaire et civile (30 septembre, 11 octobre 1928).
- [Dossier 1] Rapport d'ensemble sur l'année 1929 (31 janvier 1930). La crise commerciale et monétaire qui sévit depuis longtemps est une ombre au relèvement général du pays, tableau des diverses industries et des productions, la réforme de l'écriture a obtenu un succès inespéré et est pratiquement réalisée après douze mois d'efforts, plus d'un million d'illettrés ont appris à lire et à écrire, la propagande allemande est de plus en plus active, elle s'exerce dans le domaine commercial et dans le domaine militaire, la propagande française, faute de fonds, est réduite aux efforts individuels et à l'action de nos écoles, qui sont d'ailleurs diffamées par les Américains, l'Italie cherche à supplanter la France dans tous les domaines et redouble d'efforts, la situation de la France est très bonne mais serait encore meilleure si nos dirigeants, commerçants et industriels s'intéressaient davantage à la Turquie, bien qu'elle désire faire partie de la S.D.N., la Turquie en est empêchée par la pression des Soviétiques, la crise aiguë au milieu de 1929 a été provoquée par les difficultés créées par les Soviétiques aux commerçants turcs et à l'action de la IIIe Internationale, à la fin de l'année les relations sont devenues plus amicales ; l'organisation de l'armée a subi quelques modifications et perfectionnements dans les divers services et écoles, la part du budget militaire est en baisse puisqu'il n'atteint plus que 38, 43 % du budget national (sans la gendarmerie), estimation des effectifs : ceux de l'armée s'élèveraient à 140 000 hommes et ceux de la gendarmerie à 30 000 hommes, renseignements sur les navires de guerre, l'action des instructeurs français se renforce, notamment dans l'aviation ; en conclusion, l'année 1929 achève la phase de reconstruction de la nouvelle Turquie ; [d. 2] étude comparative des influences allemande et française dans l'armée (24 janvier 1929) ; la Turquie accuse les agents britanniques d'avoir fomenté une révolution en Afghanistan, la chute du roi est une grosse déception pour les Turcs qui aidaient celui-ci à moderniser son pays, rappel de la mission militaire envoyée précédemment en Afghanistan (25 février, 3, 18, 30 avril 1929) ; sollicité par Moscou, Angora donne avec empressement son adhésion à l'accord Litvinov (9 avril 1929) ; en politique extérieure, la Turquie poursuit toujours une politique de paix et d'amitié avec tous les États et notamment avec ses voisins, la campagne de presse anti-française est liée aux négociations au sujet de la frontière turco-syrienne ; commandes d'armes et de munitions à Hotchkiss et à Schneider, l'état-major est préoccupé par la question de l'emploi des gaz, situation de l'aviation (15 avril 1929) ; le passage d'une flottille italienne d'hydravions à Constantinople a un but politique et économique, mais l'accueil a été courtois, sans plus (17 juin 1929) ; situation générale pendant le 2e trimestre, les nouvelles lois judiciaires imitent les lois occidentales, la méfiance et l'hostilité persistent entre musulmans et minorités chrétiennes ; position de la Turquie sur le désarmement, les réparations, amélioration des relations turco-françaises avec la signature d'un accord sur le litige de la frontière turco-syrienne et la livraison au gouvernement turc d'une voie ferrée qui était exploitée par une compagnie française, échec des négociations entre la Turquie et la Grèce et course aux armements navals entre les deux pays, état des relations avec les autres puissances, les relations avec les U.S.A. s'améliorent sans cesse, surtout dans le domaine économique (15 juillet 1929) ; [d. 3] budget de la défense nationale (8 août 1929) ; fiches de renseignements sur les officiers instructeurs allemands (24 septembre 1929) ; renseignements sur l'organisation et le recrutement de l'armée (10 octobre 1929) ; situation générale au cours du 3e trimestre, signature d'un traité de commerce avec la France le 30 août, les dirigeants d'Angora sont favorables à la rupture de l'entente franco-britannique car ils pensent que celle-ci est néfaste à la Turquie ; l'organisation et la répartition des corps d'armée ont été modifiées (15 octobre 1929) ; le but réel du voyage de l'adjoint au commissaire des Affaires étrangères de l'U.R.S.S., est de contrecarrer la tentative de rapprochement entre la Grande-Bretagne et la Turquie et de resserrer les liens entre l'U.R.S.S. et la Turquie, texte du protocole turco-soviétique signé à Angora le 17 décembre (31 décembre 1929) ; l'armée effectue de grandes manœuvres dans le plus grand secret (31 décembre 1929) ; [d. 4] bulletins de renseignements généraux et militaires. Les discours de Mustapha Kemal et d'Ismet Pacha à l'occasion de l'ouverture de la session parlementaire portent sur tous les domaines de la vie du pays et sont un bilan des réalisations entreprises (30 novembre 1929) ; [d. 5] questions aéronautiques. Situation critique de la firme Junkers (1er mars, 28 juillet 1929) ; offensive de la Grande-Bretagne dans le domaine aéronautique, elle prend en charge la formation de dix aviateurs militaires (14 mai 1929) ; les commandes d'avions de 1929 portent sur 30 Bréguet, 20 Caudron, 20 Morane, 5 Smolik Letow et 12 Gourdon (1er, 18 juillet 1929).
- [Dossier 1] Rapport d'ensemble sur l'année 1930 (10 janvier 1931). La Turquie a été touchée par une crise économique à la fin de 1929 ; le gouvernement a triomphé des bandes kurdes venues de l'extérieur et notamment de Perse ; il s'intéresse à la discussion des grandes questions internationales, en particulier à celle du désarmement et désire y être traité comme l'égal des autres puissances, la propagande allemande s'accentue, notamment par l'intermédiaire de journaux qui présentent la France comme un pays essentiellement militariste, menaçant la paix du monde par ses combinaisons politiques et ses armements, l'influence italienne progresse également, la presse et les hommes politiques italiens ne cessent de flatter le régime turc, l'Italie utilise aussi, comme les États-Unis, ses écoles à des fins de propagande, avec l'U.R.S.S. les relations sont très bonnes en apparence, mais en fait sont secrètement empreintes de la plus grande méfiance, avec la Grèce est enfin intervenu un accord sur la question des biens des émigrés qui a été suivi d'un traité d'amitié, de neutralité et d'arbitrage, ce rapprochement a été illustré par un voyage de Venizelos à Ankara ; le budget de la Défense a été légèrement réduit, le nombre des instructeurs étrangers diminue, ceux-ci ont été remplacés par des officiers ayant suivi des stages en Europe.
- [Dossier 2] Rapport d'ensemble sur l'année 1931 (31 janvier 1932). La Turquie a mieux résisté à la crise économique mondiale que les autres puissances, elle ne connaît pas le chômage, la progression de certains secteurs industriels est spectaculaire, le budget de l'armée est en baisse, bien que les crédits de la marine et de l'aviation progressent, les effectifs sont de 20 000 officiers, 13 150 sous-officiers, 107 000 hommes de troupe : et 35 000 gendarmes, état des instructeurs français et allemands et des stagiaires turcs envoyés à l'étranger, l'instruction de l'armée continue de s'améliorer, le haut commandement fixe sa doctrine, qui n'est pas un simple démarquage des doctrines française et allemande, mais une synthèse originale, adaptée aux caractères particuliers de la nouvelle Turquie. Rapport sur la deuxième conférence balkanique qui s'est tenue à Ankara du 20 au 26 octobre 1931. La réunion de celle-ci a été permise par l'arrivée au pouvoir en Grèce de Venizelos en 1928 et elle est due essentiellement à la volonté de Mustapha Kemal qui veut libérer les six États des Balkans des menaces impérialistes de leurs puissants voisins (l'U.R.S.S. et l'Italie), le but de l'Union balkanique est d'établir la paix et la sécurité, de régler pacifiquement les différends existant entre les États balkaniques et de jeter les bases d'un rapprochement politique, économique, social et intellectuel, quelques réalisations concrètes interbalkaniques ont vu le jour et des projets plus ambitieux sont à l'étude (5 novembre 1931).
- [Dossier 3] Rapport d'ensemble sur l'année 1932 (31 décembre 1932). La situation économique est meilleure qu'en 1931 ; la situation intérieure est très calme, le Parti du Peuple renforce son organisation et répand ses principes dans la masse au moyen d'une habile propagande qui s'appuie sur les « Maisons du Peuple » ; entrée de la Turquie à la S.D.N. et participation à de nombreuses conférences internationales, elle joue un rôle essentiel dans les Balkans en cherchant à aplanir les difficultés qui divisent les États de cette région afin de réaliser rapidement la confédération balkanique tant désirée par Mustapha Kemal, les relations avec la France s'améliorent depuis la signature des accords d'octobre 1932, l'Allemagne et l'Italie déploient toujours beaucoup d'efforts pour accroître leur influence, l'Italie a proposé à la Turquie un prêt de 300 millions de lires qui lui permettrait de régler les dettes qu'elle a contractées auprès des industriels italiens, l'U.R.S.S. lui a ouvert un crédit de huit millions de dollars pour l'achat de machines textiles et a offert sept tanks à l'armée, les États-Unis accroissent leur influence économique, notamment par l'envoi de spécialistes ; le budget de l'armée est en légère baisse, tableau des unités navales. Note sur les chemins de fer et hypothèses sur leur utilisation au point de vue militaire (15 novembre 1932).
- [Dossier 4] Rapport d'ensemble sur l'année 1933 (10 janvier 1934). Un plan quinquennal doit démarrer en 1934, Ankara s'est assuré le concours de spécialistes et de matériel soviétiques pour réaliser celui-ci, les procédés agricoles restent archaïques et le paysan vit dans la misère, le nombre des élèves et des étudiants est passé de 349 500 en 1923-1924 à 593 600 en 1931-1932, mais 4 000 villages seulement sur 40 000 sont pourvus d'un instituteur, les Soviétiques cherchent à multiplier les contacts entre les jeunesses turque et soviétique et à attirer le plus grand nombre possible d'étudiants en U.R.S.S. ; la Turquie proteste à la conférence du désarmement contre le projet de suppression des pièces d'artillerie lourde mobiles et demande la suppression des zones neutralisées des Détroits, la grande préoccupation actuelle est le maintien de la paix dans les Balkans par l'établissement d'une sorte de confédération balkanique, si la Roumanie et la Grèce adhèrent sans réserve à ce plan, la Yougoslavie hésite alors que la Bulgarie y est nettement hostile car elle ne veut pas renoncer à ses revendications territoriales, il en résulte une tension entre la Bulgarie et la Turquie, la Grèce, qui se sent menacée par ses voisins, a négocié le 14 septembre avec la Turquie un véritable traité d'alliance comportant l'engagement de garantie des frontières communes, le rapprochement turco-soviétique s'est concrétisé par l'envoi d'une importante délégation soviétique à l'occasion du dixième anniversaire de la République, le bruit d'un « accord » militaire pour la défense des Dardanelles a été démenti, mais « l'entente militaire entre les deux pays est avouée officiellement, bien que celle-ci n'ait pas fait l'objet d'un traité formel, les relations avec la France sont bonnes, mais notre influence diminue et nos écoles sont menacées, l'influence italienne subit une éclipse car l'Italie passe pour soutenir la Bulgarie ; le haut commandement s'oriente de plus en plus vers la défense et la manœuvre en retraite suivies d'une contre-offensive, l'influence de l'Allemagne se fait sentir dans tous les domaines de l'activité militaire, ses instructeurs dominent dans l'armée tandis que la marine est rénovée par von Arnauld de La Perrière, l'aviation reste cependant un fief français, l'enseignement du français régresse dans les écoles militaires au profit de l'anglais et de l'allemand (12, 31 juillet 1933).
- [Dossier 5] Rapport d'ensemble sur l'année 1934 (28 février 1935). Mise en application du plan quinquennal, création d'une industrie sidérurgique dans le bassin de Zongouldak, poursuite du programme ferroviaire, l'accroissement du budget, qui passe à 184 millions de livres turques, est dû à l'augmentation des charges militaires, le pacte balkanique, signé le 9 février à Athènes, regroupe la Yougoslavie, la Roumanie, la Grèce et la Turquie en une alliance défensive pour garantir la sécurité des frontières, l'influence allemande envahit tous les secteurs, l'Allemagne absorbe le tiers des exportations turques et inonde le marché de ses produits industriels, mais le gouvernement d'Ankara est hostile à la propagande hitlérienne, grande activité dans le domaine militaire avec la mise en place du plan de mobilisation, effort pour améliorer l'instruction de la troupe et des cadres, elle est une des causes de la faiblesse de l'armée avec le mouvement de mécontentement du corps des officiers, qui se plaint de l'insuffisance des soldes et du ralentissement de l'avancement, des mesures ont été prises pour améliorer cette situation, presque tous les élèves des deux promotions de l'école d'artillerie ont refusé obéissance et se sont répandus en propos subversifs contre le gouvernement, ils sont presque tous emprisonnés et seront pour la plupart traduits devant le tribunal militaire ; [d. 6] le budget 1933-1934 a été fixé à 170 millions de livres turques, léger accroissement des dépenses de la défense nationale, importance de la part consacrée à la dette publique soviétique (2 février 1934) ; réactions prudentes à l'annonce de la proclamation de la République du Turkestan de l'Est, en septembre 1933, pour ne pas mécontenter l'U.R.S.S., malgré une certaine sympathie pour ce peuple frère (12 février) ; adoption du système métrique (28 février 1934) ; la progression spectaculaire des exportations de chrome vers l'Allemagne est liée au réarmement de ce pays, le Japon recherche 200 000 tonnes de chrome sur le marché turc (10 mars 1934) ; invoquant une menace contre les Détroits venant du Dodécanèse et de la Bulgarie, la Turquie, poussée par l'U.R.S.S., remet en cause ses engagements au sujet des zones démilitarisées (6 mai 1934) ; intense activité diplomatique pour consolider le pacte balkanique, ardente campagne de presse sur la revendication des territoires du Sandjak d'Alexandrette et d'Antioche « qui sont pour les Turcs ce que l'Alsace-Lorraine était pour les Français » ; projet d'achats importants de matériel militaire à la suite de l'ouverture d'un important crédit supplémentaire, effort pour faire démarrer une industrie de constructions navales (31 mai 1934) ; confirmation des accords militaires turco-yougoslaves conclus récemment, la Turquie tiendrait en respect la Bulgarie et la Yougoslavie surveillerait l'Italie, « le temps n'est plus où l'Italie pouvait impunément bombarder Corfou » (21 août 1934) ; explications divergentes données aux ambassadeurs de Bulgarie et de Grande-Bretagne au sujet des mesures militaires prises dans la région des Détroits (22 août 1934) ; l'envoi d'une importante mission militaire en U.R.S.S. souligne « l'intimité des rapports turco-soviétiques » (21 août, 30 septembre 1934) ; la vie de débauche de Mustapha Kemal provoque un sourd mécontentement (6 septembre 1934) ; les manœuvres exceptionnelles qui se sont déroulées dans les Dardanelles constituent une violation des clauses de démilitarisation des Détroits, elles sont un avertissement pour les puissances qui seraient tentées de profiter des événements pour essayer une action contre la Turquie, les manœuvres qui ont eu lieu dans la région de Smyrne étaient dirigées contre l'Italie (8 novembre 1934) ; « depuis un an environ, l'influence allemande en Turquie fait des progrès étonnants », et surtout dans l'armée, propositions pour combattre celle-ci (8, 13, 25, 27 novembre, 20 décembre 1934) ; à la réunion d'Ankara du 30 octobre, la conférence balkanique, sous la menace des événements, s'est encore resserrée et fortifiée, les importantes mesures militaires prises par la Turquie s'expliquent par la volonté de soutenir la Yougoslavie contre l'Italie, importantes commandes de matériel militaire, en particulier en France, portant notamment sur trente-six avions Dewoitine, des torpilles et un projet d'achat de tracteurs Renault (10 novembre 1934) ; loi obligeant chaque citoyen à se choisir un nom de famille, Mustapha Kemal répudie son nom d'origine arabe et prend celui d'Ataturk (28, 30 novembre 1934) ; loi donnant le droit de vote et d'éligibilité aux femmes, la loi interdisant le port des habits ecclésiastiques en dehors des cérémonies du culte porte un coup très grave à l'influence intellectuelle française et provoque un fort mécontentement en Grèce, transformation de la mosquée Sainte-Sophie en musée (31 décembre 1934).
- [Dossier 1] Rapport d'ensemble sur l'année 1935 (26 janvier). D'après le recensement de 1935, la population s'élève à 16,2 millions d'habitants ; limitation du nombre des fêtes religieuses, interdiction de toute publication de périodiques à caractère religieux, les écoles françaises se réduisent de plus en plus, elles sont soumises à un régime sévère et leurs jours semblent comptés ; les relations avec la France sont bonnes, Inonu déclare que la Turquie ne fait aucune opposition au mandat français en Syrie et demande seulement que les Turcs du Sandjak d'Alexandrette aient un traitement juste et normal ; grande activité dans le domaine militaire : accroissement des moyens de défense des régions occidentales, importants travaux de fortifications et augmentation du nombre des unités, commandes diverses d'armement, les dépenses militaires représentent 44 % de l'ensemble du budget, l'instruction prémilitaire a été rendue obligatoire dans les écoles secondaires et supérieures ; [d. 2] caractéristiques du budget 1934-1935 (8 janvier 1935) ; les élections législatives se déroulent dans l'indifférence générale (31 janvier 1935) ; Mustapha Kemal semble être en désaccord avec le gouvernement, sa grande idée est d'établir la démocratie (7 février 1935) ; la nouvelle Chambre est dominée par le Parti du Peuple, elle comprend dix-sept femmes, de nombreux anciens militaires et treize députés indépendants (28 février 1935) ; Inonu déclare à l'ambassadeur de France que « la riposte turque » au réarmement des puissances sera « l'abolition des clauses de démilita-risation des zones et par conséquent le réarmement des Détroits », comme la Grande-Bretagne est manifestement opposée à toute modification du régime actuel, il estime que la France devra aider la Turquie dans cette question (26 avril 1935) ; textes de deux thèmes tactiques, ils confirment « l'insuffisance notoire des connaissances militaires et tactiques du corps des officiers turcs » (9 mai, 10 juin) ; livraison d'une quarantaine de véhicules blindés et de canons soviétiques (31 mai 1935) ; le dimanche devient jour de repos hebdomadaire, caractéristique du budget 1935-1936 (30 juin 1935) ; réunion du Conseil supérieur de la défense : importants projets d'achats d'avions et de développement de l'industrie nationale d'armement, Ankara « redoute surtout une attaque des puissances maritimes » (début juillet 1935) ; désarmement partiel du golfe d'Izmir au profit de la région des Dardanelles (10 juillet 1935) ; la presse obéit à un mot d'ordre du gouvernement : elle attaque les puissances européennes et pose la Turquie en défenseur des peuples opprimés (23 juillet 1935) ; l'ambassadeur de Grande-Bretagne déclare que « l'amirauté britannique, pour des raisons connues d'elle seule, ne redoute plus beaucoup l'arme sous-marine » (31 juillet 1935) ; selon l'attaché militaire yougoslave, les dirigeants turcs se montrent mécontents du rapprochement-peu marqué cependant-entre la Yougoslavie et la Bulgarie, il déclare qu'il n'y a pas d'accord militaire formel turco-yougoslave mais un simple accord particulier, « seule compte l'alliance avec la France » (8 août 1935) ; manœuvres en Thrace : l'ennemi envisagé n'a pu être que la Bulgarie (31 août 1935) ; l'état-major bulgare est très préoccupé par les importants préparatifs militaires de la Turquie en Thrace (3 septembre 1935) ; « les relations turco-italiennes sont entrées dans une phase d'apaisement et même de courtoisie », la Turquie se montre prudente dans l'application des sanctions (16 septembre, 10 octobre) ; arrivée d'une escadre grecque à Constantinople, la discourtoisie du gouvernement à cette occasion s'explique par son mécontentement de voir la Grèce se mettre sous la dépendance britannique (25 septembre 1935) ; interpellation à la Chambre sur la question du réarmement des Détroits (13 octobre 1935) ; complot contre la vie d'Ataturk, violente campagne contre la France, accusée de donner asile aux émigrés turcs et de les encourager (31 octobre 1935) ; l'aviation est au plus bas, l'industrie aéronautique française sera menacée en 1936 par la concurrence allemande à cause de ses prix excessifs (6 novembre 1935) ; réunion d'une conférence des états-majors roumain, yougoslave et turc à Belgrade, sans la participation de la Grèce (20 novembre, 12 décembre 1935) ; prorogation pour dix ans du traité d'amitié turco-soviétique et de l'accord naval de 1931 ; « l'entente turco-soviétique est une réalité très vivante », fondée sur l'intérêt réciproque : la Turquie monte une garde vigilante aux Détroits et l'U.R.S.S. l'aide au point de vue financier et économique, cependant la Turquie reste méfiante (25 novembre 1935) ; Inonu demande à un professeur à l'académie de Guerre de Constantinople de lui soumettre un projet relatif à la possibilité de fermeture des Détroits (30 novembre 1935) ; note sur les spécialistes militaires allemands, ils occupent des postes importants dans les écoles, la marine et l'industrie de guerre (10 décembre 1935) ; [d. 3] études sur les possibilités défensives et offensives de la Turquie en Thrace, sur la défense et l'attaque des Dardanelles, la Turquie prend prétexte du réarmement bulgare, contraire aux clauses du traité de Neuilly, pour reprendre sa liberté dans les Dardanelles, « elle y est évidemment encouragée par l'U.R.S.S... il semble que seule l'attitude de l'Angleterre la fasse encore hésiter » (5 avril) ; étude du cas d'une offensive contre la frontière syrienne, « il n'est pas déraisonnable de penser que la Turquie profiterait des difficultés de la France pour tenter de remettre la main sur la riche région d'Alep-Alexandrette-Antioche » (26 septembre 1935) ; l'industrie aéronautique est inexistante, le matériel est insuffisant en nombre et en qualité (125 avions de guerre), mais volonté de tripler d'ici trois ou quatre ans les forces existantes, malgré les difficultés financières du pays (1er novembre 1935).
- [Dossier 4] Rapport d'ensemble sur l'année 1936 (20 janvier 1937). L'excédent de la balance commerciale est dû à la compression des importations, le contrôle des devises et le développement de l'industrie nationale, les échanges avec l'Allemagne représentent 60 % du commerce extérieur, régression spectaculaire des échanges avec la France, la plus grande partie des crédits des travaux publics est consacrée à la construction des voies ferrées car elles ont un rôle stratégique, malgré un effort considérable, la Turquie restera encore longtemps tributaire de l'industrie étrangère ; la situation militaire est caractérisée par la remilitarisation des Détroits, le renforcement des effectifs en Thrace, et un effort financier considérable en faveur des armements, liste des principales commandes passées à l'étranger ; [d. 5] les informations, disant que la Turquie soutiendrait la Grande-Bretagne en cas d'attaque italienne contre la flotte britannique en Méditerranée, en contrepartie du réarmement des Détroits, sont fausses, en cas d'attaque italienne la Turquie resterait fidèle à son adhésion au pacte de Genève, mais elle ne souhaite pas prendre la moindre disposition d'ordre militaire (7 janvier 1936) ; selon l'attaché militaire roumain, l'accord militaire interbalkanique préparé en octobre 1935 et dirigé contre la Bulgarie n'a pu être signé à cause de la Turquie (11 janvier 1936) ; travaux de fortifications près de la frontière bulgare (31 janvier 1936) ; budget de la défense nationale (31 janvier 1936) ; carte avec les emplacements des bureaux de recrutement, ceux-ci ont aussi un rôle dans la mobilisation (1er février 1936) ; étude des progrès de l'influence allemande dans l'enseignement, l'économie et l'armée (5 février 1936) ; signature le 15 mars à Moscou du protocole prorogeant le pacte de Moscou pour dix ans, l'ambassadeur soviétique célèbre les liens unissant les deux pays, « aujourd'hui, quand la menace de guerre frappe à nouveau à leur porte, ils seront encore ensemble », mais l'attaché militaire pense qu'en cas de conflit général « la Turquie s'attacherait... à garder une neutralité complète-quitte à changer d'attitude et à appuyer le parti qui semblerait gagner » (26 mars 1936) ; l'attaché militaire ne partage pas l'avis de l'ambassadeur qui pense que la Turquie marche la main dans la main avec la France et il attire l'attention sur l'emprise grandissante de l'Allemagne dans tous les domaines et en particulier dans l'état-major, on aurait tort d'estimer pour acquis, en cas de guerre, une neutralité de la Turquie (31 mars, 4 mai 1936) ; indices d'un rapprochement turco-britannique (22 avril 1936) ; l'annexion de l'Éthiopie par l'Italie provoque une grosse émotion dans les milieux dirigeants (12 mai 1936) ; publication d'un article haineux à l'égard de Franchet d'Espérey à la suite d'une déclaration du maréchal souhaitant la reconstitution du bloc des alliés de 1914 (27 mai 1936) ; projet de convention militaire défensive entre les États balkaniques dirigée contre la Bulgarie (27 mai 1936) ; la signature d'une convention militaire aura probablement lieu lors de la très prochaine conférence balkanique (28 mai 1936) ; bilan des réalisations du plan d'armement de 1934 et commandes prévues pour 1935 et 1936 (31 mai) ; aucune convention militaire entre les pays balkaniques n'a été signée à cause des réticences de la Turquie, les Balkaniques qui attendaient beaucoup du concours turc contre la Bulgarie s'aperçoivent que celui-ci sera très réduit car la Turquie désire surtout se protéger du danger italien (25 juin 1936) ; note sur les capacités de débarquement du port de Constantinople et le rendement de la voie ferrée permettant d'accéder vers le Danube et la Tchécoslovaquie (30 juin 1936) ; irritation croissante de la presse officieuse devant la lenteur des pourparlers de Montreux, elle déclare que le projet de fortification des Détroits ne saurait être ajourné plus longtemps (8 juillet 1936) ; le conflit italo-éthiopien a été la cause principale du soudain rapprochement turco-britannique, en contrepartie de l'accord naval, la Grande-Bretagne a décidé de ne plus s'opposer à la remilitarisation des Détroits (10 juillet 1936) ; note sur le réseau ferré et ses possibilités militaires (15 juillet 1936) ; occupation de la zone démilitarisée des Détroits (22, 31 juillet 1936) ; note sur la politique extérieure après Montreux, elle repose sur deux bases : l'alliance avec l'U.R.S.S. et le pacte balkanique, « la première peut être considérée comme solide », la position de la France décroît depuis trois ans (25 août 1936) la visite d'Edouard VIII à Mustapha Kemal est une manifestation du rapprochement turco-britannique (8 septembre 1936) ; note sur l'état actuel des défenses des Dardanelles (22 septembre 1936) ; violente campagne de presse à l'annonce de l'accord franco-syrien (25 septembre, 12 octobre 1936) ; délimitation des zones interdites des Détroits, croquis (26 septembre 1936) ; note sur les bases du rapprochement turco-britannique, la Grande-Bretagne s'engagerait notamment à favoriser les aspirations turques sur les sandjaks du nord de la Syrie (19 octobre 1936) ; Ataturk pose avec éclat la question du sandjak d'Alexandrette (4 novembre 1936) ; discours de Mustapha Kemal sur la défense nationale (20 novembre 1936) ; note sur les intructeurs allemands servant dans l'armée et la marine (25 novembre 1936) ; campagne anti-française dans la presse et envoi d'agents turcs en Syrie du Nord, le gouvernement affirme ne pas avoir de revendications territoriales mais, en fait, il convoite la rade d'Alexan-drette, il ne tentera pas une action militaire mais pourrait envoyer des irréguliers (24 novembre, 4 décembre 1936).
- [Dossier 1] Notes et correspondances diverses relatives à l'année 1937. Signature d'un pacte d'amitié bulgaro-yougoslave (4 janvier 1937) ; la campagne d'agitation sur la question du sandjak d'Alexandrette continue, la menace de quitter la S.D.N. est une opération de chantage, création d'une organisation dont le but est « la délivrance de la partie en captivité de la mère patrie » (4 janvier 1937) ; menace de guerre avec la France, ce n'est peut-être pas « une manœuvre de bluff certain » (11 janvier 1937) ; dans la question du sandjak d'Alexandrette, la Grande-Bretagne, dont l'influence est nettement prépondérante en Turquie, s'emploie à apaiser les deux parties, l'U.R.S.S. semble également modérer son alliée (18 janvier 1937) ; réflexions sur les conséquences internationales de la convention de Montreux ; celle-ci met l'U.R.S.S. dans une position particulièrement favorable (15 février 1937) ; Ataturk s'en prend violemment en public à Ponsot au sujet de l'affaire du sandjak d'Alexandrette (20 mars 1937) ; avis sur la question d'un accord militaire de garantie franco-turc relatif au sandjak d'Alexandrette (7 mai 1937) ; note sur l'organisation, la force et la valeur de l'armée (8 mai 1937) ; les relations turco-soviétiques sont actuellement moins bonnes qu'elles ne l'étaient naguère (10 mai 1937) ; les résultats obtenus à Genève dans la question du sandjak d'Alexandrette sont considérés comme une victoire, le ton de la presse est devenu amical à l'égard de la France (6 juin 1937) ; discours d'Inonu : il dément un refroidissement des relations turco-soviétiques, « nos rapports avec la Grande-Bretagne sont basés sur une amitié et une confiance réelles », avec l'Italie « nos relations sont très bonnes », il s'attache à dissiper le malaise qui règne entre les alliés balkaniques, profère une menace voilée à l'intention des Syriens et de la France au sujet du Hatay, tout en souhaitant l'établissement de bonnes relations avec la France (16 juin 1937) ; pour la première fois les attachés militaires sont invités à assister aux grandes manœuvres qui se dérouleront en Thrace du 18 au 22 août, et dont le but est aussi d'impressionner la Bulgarie, elles ont provoqué surprise et admiration, l'armée turque apparaît très supérieure à ses homologues balkaniques, sa doctrine est allemande et fondée sur l'offensive, note sur le thème des manœuvres (30 juin, 19, 31 juillet, 23 août 1937) ; note sur les instructeurs allemands de l'armée de terre et de la marine (31 juillet 1937) ; la Turquie recherche d'urgence de l'artillerie de gros calibre pour les Dardanelles (31 juillet 1937) ; alors que le ministre français de la Défense nationale veut que le commandant des forces franco-turques devant éventuellement intervenir dans le sandjak d'Alexandrette soit français, Courson de Villeneuve préconise, pour ne pas heurter la susceptibilité des Turcs, qu'il soit assuré à tour de rôle en temps de paix et désigné en cas de conflit après entente des deux gouvernements (12 août 1937) ; remplacement d'Inonu par Djemal Bayar, le ministre de l'Économie, de graves divergences auraient opposé Inonu et Ataturk, notamment au sujet des relations turco-soviétiques, le premier voulait la reprise d'une politique de ménagement à l'égard de Moscou alors que le second désire prendre quelques distances avec les Soviétiques, Ataturk aurait redouté aussi la popularité d'Inonu (27, 28 septembre, 15 novembre) ; discours d'Ataturk comportant une critique déguisée des errements d'Inonu, qui indique un affaiblissement de l'entente turco-soviétique et une certaine réserve quant aux relations turco-françaises à cause de l'affaire du Hatay, mais à l'ambassadeur de France il affirme souhaiter une amélioration des rapports entre les deux pays, l'ambassadeur suggère de réaliser les contacts prévus d'état-major pour aller dans ce sens (2 novembre 1937) ; conversations entre les états-majors turc et français au sujet du traité de garantie relatif au sandjak d'Alexandrette, il est déclaré au général Huntziger que si la France accordait au sandjak une indépendance dont la Turquie serait bénéficiaire, en contrepartie celle-ci offrirait à la France une alliance en Méditerranée ou même ailleurs (20 décembre 1937).
- [Dossier 2] Notes et correspondances diverses relatives à l'année 1938. Critique haineuse à l'égard des Français à l'occasion de la célébration de l'anniversaire de la délivrance d'Aïntab, les dirigeants prodiguent des témoignages de sympathie à la Syrie durant la visite du Premier ministre syrien à Ankara (4 janvier 1938) ; le gouvernement proteste auprès de la S.D.N. au sujet de l'élaboration et la mise en application du règlement relatif à l'organisation des élections dans le sandjak d'Alexandrette et estime qu'il est contraire aux résolutions adoptées le 29 mai 1937 (18 janvier 1938) ; l'accord intervenu à Genève au sujet des élections dans le sandjak d'Alexandrette a produit une réelle détente (14 février 1938) ; pénétration progressive de la Grande-Bretagne dans le domaine économique au détriment de l'Allemagne (14 février 1938) ; départ des trois instructeurs militaires soviétiques, ils étaient peu estimés et leur rôle semble avoir été très effacé (14 février 1938) ; réunion du 5e conseil de l'Entente balkanique à Ankara du 25 au 27 février, après certaines défaillances, celle-ci affirme à nouveau sa solidité et sa cohésion, désir de pratiquer une politique de coopération avec la France, la Grande-Bretagne et l'Italie dans le but de sauvegarder la paix, reconnaissance de facto de l'empire italien, renforcement des accords turco-grecs, sans doute pour répondre aux visées bulgares sur l'Égée que la Grande-Bretagne semble encourager (28 février 1938) ; caractéristiques du nouveau plan d'armement et commandes envisagées (14 mars, 23 mai 1938) ; la presse dénonce les agissements des « agents coloniaux » français dans le sandjak d'Alexandrette (28 mars, 11 avril 1938) ; polémique de presse entre l'Allemagne et la Turquie, cette dernière commence à s'alarmer des ambitions de l'Allemagne dans le Sud-Est européen (9 mai 1938) ; remise du projet d'accord militaire relatif au sandjak d'Alexandrette, le gouvernement hésiterait à signer les engagements avant de savoir le résultat des élections (10 mai 1938) ; la question du sandjak prend brusquement une forme pleine de menaces (21 mai 1938) ; aggravation de la maladie d'Ataturk (1er, 15, 25 août 1938 ; organisation des forces aériennes, elles sont constituées par 118 avions-écoles et 252 appareils de guerre (8 août 1938) ; suppression des zones démilitarisées de la Thrace à la suite de l'accord du 31 juillet signé à Salonique entre les États de l'Entente balkanique et la Bulgarie (10, 16 août 1938) ; accroissement du nombre des officiers envoyés en stage en Allemagne (20 août 1938) ; réflexions d'un officier turc de retour d'Allemagne, il a l'impression que le Reich ne veut pas encore risquer un conflit armé car son armée n'est pas prête et ne saurait triompher de l'armée française dont la puissance n'est pas discutée (25 août 1938) ; la Turquie ne porte pas d'intérêt au sort des Tchèques mais redoute un conflit mondial, elle chercherait alors à se tenir à l'écart, mais pourrait se ranger du côté anti-allemand en cas de marche du Reich vers la Mer noire (9, 12 septembre 1938) ; note sur les instructeurs allemands dans l'armée et la marine (27 septembre 1938) ; la presse s'élève contre les nouvelles exigences d'Hitler et l'accuse de vouloir provoquer la guerre (27 septembre 1938) ; mort d'Ataturk le 10 novembre, élection d'Inonu à la présidence de la République, il maintiendra la Turquie dans l'orientation politique actuelle et semble s'employer à atténuer certains différends qui s'étaient élevés entre Staline et Ataturk (26 novembre 1938) ; depuis Munich, la presse considère que la France est devenue une « puissance secondaire » et « effacée de la scène politique » (6 décembre 1938) ; la conférence des chefs d'état-major des pays balkaniques a étudié la coopération gréco-turque pour la défense de la Thrace, l'aide turque donnée à la Roumanie en cas d'agression bulgare et la constitution d'une force sous-marine pour la défense de la Mer Égée et des Détroits (8 décembre 1938).
- [Dossier 3] Notes et correspondances diverses relatives à l'année 1939. Selon la presse, la France s'efforce de morceler la Syrie et de réviser la question du Hatay dans le but de séparer celui-ci en deux parties et de concéder l'une d'elle à la Syrie, les intérêts de la Turquie s'orientent de plus en plus vers l'Allemagne (15 janvier 1939) ; l'Italie procède à une mobilisation partielle de ses ressortissants qui résident en Turquie ; en présence de la menace italienne, la Turquie incline de plus en plus vers Londres et Paris ; apaisement des controverses relatives au Hatay et à la Syrie (13 février 1939) ; la Grande-Bretagne favoriserait les troubles actuels en Syrie (10 mars 1939) ; après l'annexion de la Tchécoslovaquie, la Turquie se sent menacée comme les autres pays balkaniques, elle remplira les obligations résultant du pacte balkanique et se rangera du côté des adversaires de l'Allemagne (21 mars 1939) ; en vue de renforcer l'Entente balkanique, l'attaché militaire britannique dit qu'il y a intérêt à ce que la Bulgarie en fasse partie, il pense que la Roumanie devrait lui céder la partie de la Dobroudja peuplée de Bulgares (25 mars 1939) ; texte du traité d'assistance turco-britannique signé le 12 mai, différend turco-français au sujet du Hatay (16 mai 1939) ; pourparlers relatifs à l'organisation d'une coopération militaire turco-britannique et à des achats de matériels d'armement et d'aviation en Grande-Bretagne, celle-ci semble chercher à limiter le rôle de la France au Proche-Orient à celui de « puissance d'appoint » (30 mai, 2 juin 1939) ; selon Inonu, les Turcs n'ont confiance que dans un haut commandement français en Orient, ils refuseront la présence de grandes unités soviétiques aux Détroits et en Thrace, ils craignent que la France néglige le front oriental, offrent leur territoire pour y faire stationner le corps expéditionnaire français, ils sont prêts à aider les Grecs dont les forces leur semblent insuffisantes ; c'est sur la Turquie que « se cristallise la résistance du sud-est de l'Europe », il importe de lui envoyer rapidement le matériel disponible en France, méfiance turque à l'égard de la Bulgarie, démarche soviétique pour étendre les engagements entre les deux pays (12 août 1939) ; « la déclaration de guerre par l'Angleterre et la France a produit le meilleur effet... », on regrette seulement la neutralité italienne qui recule le moment d'en découdre avec l'ennemi détesté, la Turquie remplira son devoir en cas de menace sur les Balkans (4 septembre 1939) ; mise en place des services secrets français en Turquie (9 septembre 1939) ; les entretiens turco-soviétiques seraient entrepris en accord avec l'Allemagne dans le but de neutraliser la Turquie, le statu quo lui serait consenti ainsi que dans les Balkans, à condition que les forces franco-britanniques ne soient admises ni sur son territoire ni dans les Balkans (19 septembre 1939) ; Ankara accepte l'envoi d'une mission militaire française (21 septembre 1939) ; « la Turquie reste fermement orientée à nos côtés malgré les négociations de Moscou », le traité anglo-franco-turc sera paraphé le 29 septembre (27, 29 septembre 1939) ; l'U.R.S.S. demande à la Turquie de remplacer sa promesse de soutien à la France et à la Grande-Bretagne par un simple engagement de consultation et que l'application du traité anglo-franco-turc soit suspendue si les Soviétiques se trouvent en état de guerre avec la France, en échange l'U.R.S.S. offre un pacte d'assistance mutuelle (7 oct. 1939) ; l'accord tripartite réduit les possibilités d'engagement de la Turquie, la clause d'assistance mutuelle au sujet des Balkans est remplacée par une clause de consultation, elle restera neutre si l'U.R.S.S. entre en conflit avec la France et la Grande-Bretagne (13 octobre 1939) ; rupture des négociations turco-soviétiques, les Turcs rejettent les exigences de l'U.R.S.S. relatives aux Détroits et à leur neutralité en cas d'action allemande dans les Balkans (17 octobre 1939) ; entretiens Massigli-Sarajoglou, ce dernier pense que les Soviétiques ont peur de la guerre et se sentent incapables de la soutenir, mais ils sont prêts à user de contraintes diplomatiques pour faire aboutir leurs revendications, ils se méfient des Allemands (27 octobre 1939) ; arrivée de la mission militaire française (27, 28, 29 octobre, 3 novembre 1939) ; selon Sarajoglou, la Roumanie et l'Allemagne auraient signé un traité dans lequel l'Allemagne garantissait la Roumanie contre une attaque soviétique (19 Novembre 1939) ; reprise de l'activité allemande (19 Novembre 1939) ; Sarajoglou croit à la préparation d'un traité germano-soviétique de coopération en Finlande et au Caucase (30 décembre 1939).
- [Dossier 4] Notes et correspondances diverses relatives à l'année 1940. Cessions de matériels militaires par la France, notamment camions, chars, canons antiaériens et antichars, avions, envois de spécialistes, le gouvernement a l'intention de constituer trois nouvelles divisions, il demande 108 pièces de 75 pour les équiper (3, 24 février, 21, 28, 31 mars, 13, 19, 29 avril, 9, 13, 14 mai 1940) ; discussions relatives à la coopération militaire anglo-franco-turque, réunion d'état-major à Alep le 15 mars (14, 19, 23 février, 1er, 2, 3, 5, 8 mars 1940) ; à l'occasion des événements de Scandinavie, les milieux officiels affirment leur certitude dans la victoire des Alliés, la presse condamne la position de neutralité de certains pays qui les oblige à être les serviteurs et les esclaves de l'Allemagne ou à se mettre aux côtés des Alliés (14 avril 1940) ; un général déclare que la Turquie travaille en vue de détacher l'U.R.S.S. de l'Allemagne (30 avril 1940) ; la retraite des Alliés en Norvège a produit un effet pénible, la presse en tire comme leçon la faillite de la neutralité, mais son attention se porte surtout sur la situation en Méditerranée (6 mai 1940) ; les autorités témoignent de leur indignation devant les procédés allemands et de leur confiance dans le succès des puissances occidentales (14 mai 1940) ; les expériences en laboratoire ont prouvé que les masques à gaz civils envoyés par la France ne protégeaient pas contre les gaz de combat (15 mai 1940) ; renseignements sur les préparatifs italiens communiqués par l'état-major turc (15, 17, 27 mai 1940) ; le potentiel de guerre de la Turquie et sa capacité de production de matériel et de munitions sont extrêmement faibles (30 mai 1940).
- 2 Documentation générale réunie par les sections du 2e bureau de l'E.M.A.
- 3 Renseignements sur l'armée
- 4 Personnel
- 1 Rapports des attachés militaires.
- B Période des attachés militaires (mai 1924-mai 1940)
- État-Major des Armées, Directions et Inspections, Gouvernement militaire et région de Paris
Última modificación el 24/12/2021
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