Conditions d’accès

Archives publiques

Classement

Des cartes difficiles à classer. – Dès la Révolution, les archives des cartes, comme on les appelait, furent classées en vingt-trois divisions d'après un tableau dressé conformément aux divisions des empires, royaumes et états souverains, tels qu'ils existaient en 1787. Les plans des champs de bataille étaient alors classés dans le fonds géographique. Dans cet ensemble, les cartes générales de France suivant les anciennes provinces et les nouvelles divisions administratives formaient la cinquième division et les cartes locales – y compris celles des Pays-Bas nouvellement annexés – étaient regroupées dans la sixième division. Ce n'est que sous le Second Empire qu'un premier commis au dépôt de la guerre, Auguste Turpin, fut chargé d'organiser un Atlas historique qui devait rassembler toutes les cartes représentant des sièges, des batailles, marches de troupes, camps et armées etc., en les extrayant soit des archives des cartes soit des volumes de correspondance dans lesquels ils se trouvaient. Il utilisa comme cadre de classement le tableau chronologique des batailles, combats, sièges et actions de guerre de tout ordre établi par Camille Rousset en 1866. On ne trouvera donc pas en principe dans le fonds géographique de carte ou de plan élaboré en liaison avec une action militaire. Par ailleurs, le plan de classement initial fut modifié jusqu'à représenter la physionomie politique de l'Europe entre 1870 et 1914. C'est ainsi que les cartes représentant l'Alsace-Lorraine annexée par l'Allemagne en 1871 ne se trouveront pas dans ce fonds mais qu'il faudra aller les chercher dans le fonds Allemagne.

Par la suite, les cartes de France furent réparties en trois sous séries : les cartes générales, les cartes régionales et les cartes locales. Cependant, ce classement s'avéra parfois difficile à respecter et présente le grand inconvénient de dissocier le travail des ingénieurs des camps et armées sur les frontières en classant leur production dans les cartes régionales ou dans les cartes locales selon qu'elles représentent des portions plus ou moins importantes de territoire.

Par ailleurs, on peut regretter qu'un certain nombre d'atlas manuscrits détenus par les archives des cartes ait été rétrocédé à la bibliothèque à la fin du siècle dernier. On les trouve actuellement répertoriés sous les numéros 803 à 839 du Catalogue général des manuscrits de la bibliothèque du ministère de la Guerre établi par Jean Lemoine en 1911. Parmi ceux-ci, nous n'en citerons que deux : le recueil de Cartes diverses et plans des diocèses et des principaux forts du Languedoc réalisé par F. de La Pointe en 168752 et le Modèle du format dans lequel devaient être exprimées les costes de l'Océan, divisées en gouvernemens, levées en 1756 par M. Berthier.

Le présent catalogue tente de reconstituer la logique interne du fonds, au de-là des classements successifs. Les cartes générales de France n'ont pas posé de problème particulier et forment une première partie assez homogène, classée dans un ordre purement chronologique. En revanche, le classement des cartes régionales n'était pas satisfaisant comme on vient de le voir et il a paru préférable d'introduire la notion de cartes partielles thématiques qui permet en particulier de regrouper l'ensemble du travail des ingénieurs géographes militaires sur les frontières et les côtes. On trouvera également dans cette partie, outre des cartes géologiques et des cartes de chemins de fer qui représentent une part du fonds documentaire, les reconnaissances des officiers, exécutées en liaison avec les levés de la carte d'état-major extraites du fonds des mémoires et reconnaissances. Deux chapitres sont consacrés aux cartes et plans des cours d'eau et des forêts dans lesquels le travail des ingénieurs géographes militaires voisine avec des réalisations de provenance très diverse.

Le deuxième tome s'ouvrira avec les cartes régionales, réparties en trois chapitres : les diocèses, les divisions administratives d'Ancien Régime et les divisions administratives issues des départements. Enfin, la quatrième partie regroupera les plans de villes classés par ordre alphabétique.

La présence dans le fonds de cartes gravées et manuscrites a rendu difficile l'harmonisation des notices. Compte tenu du nombre important des cartes gravées, il a paru préférable de rédiger l'ensemble des notices en suivant au plus près les normes bibliographiques de catalogage des documents cartographiques. Les notices réalisées à partir de la base Opaline de la Bibliothèque nationale de France par Béatrice Pacha et Ludovic Miran dans leur catalogue des cartes gravées de la région Centre nous ont servi d'exemple. La zone du titre et de la mention de responsabilité ainsi que la zone de l'adresse bibliographique ont été considérées comme des zones de transcription. Le titre transcrit n'étant pas toujours explicite, particulièrement pour certaines cartes manuscrites, il a paru également intéressant de faire précéder chaque notice d'une vedette lieu, assortie d'une date plus ou moins précise permettant de situer chaque document catalogué dans l'ensemble du fonds. L'ensemble de ces vedettes forme l'ossature de l'index géographique sans lequel ce catalogue n'aurait guère d'utilité. Un index des noms de personnes permet également une recherche par auteur.

Ce catalogue, premier d'une longue série, n'est certes pas exempt d'imperfections. Nous espérons cependant qu'il facilitera les recherches des spécialistes et des curieux dans un fonds longtemps oublié, qu'il permettra d'approfondir la connaissance de la France d'antan et qu'il incitera de jeunes chercheurs à suivre sur les routes d'Europe des hommes trop souvent méconnus.

Export PDF de l'IR

Inventory

Fonds cartographique du dépôt de la guerre : "La France vue par les militaires" Catalogue des cartes générales et thématiques de France

Dates

1590-1921

Last modification on 20/12/2021