Votre ancêtre... était sous-officier, aviateur, soldat ou matelot
Votre ancêtre était… dans l’armée de Terre
Il n’existe pas de dossiers de soldats au XVIIIe siècle, mais on peut trouver dans la sous-série GR Ya des listes de soldats congédiés par régiment, de déserteurs, de morts et quelques dossiers (GR Ya 446-450) principalement relatifs à des gratifications. Les sources essentielles sont les contrôles de troupes, créés par l’ordonnance du 2 juillet 1716, et conservés au SHD-Vincennes dans la sous-série (GR Yc).
Au XVIIIe siècle
L’ordonnance de 1716 prescrit aux majors des régiments de tenir, par compagnie, un registre indiquant les noms, prénoms, noms de guerre des sergents, caporaux et soldats, leur lieu de naissance, âge, date d’engagement, signalement et la date du congé absolu, de la mort ou de la désertion. On y trouve souvent le nom des parents et parfois la profession avant l’enrôlement. Mais certaines identités sont fausses, notamment lorsque les engagés avaient quelque chose à se reprocher.
Les soldats sont inscrits par compagnie, à la date de leur arrivée (les sous-officiers et les caporaux figurent en tête des compagnies). Pour retrouver facilement un militaire, il est donc nécessaire de connaître sa compagnie (qui porte le nom de son capitaine). Après 1786, une table alphabétique est placée à la fin de chaque volume. Il existe une dizaine de registres par régiment pour la période 1716-1786. Comme ils sont renouvelés périodiquement, un même soldat peut apparaître successivement dans plusieurs contrôles.
Il manque cependant des registres pour certains corps suivant les époques.
Une série très lacunaire de contrôles des milices et troupes provinciales est également conservée au Service historique de la Défense à Vincennes.
À noter
Les régiments d’infanterie disparaissent en 1793 au profit des demi-brigades, première formation (1793) et deuxième formation (1796) remplacées à leur tour par des régiments qui gardent la même numérotation qu’elles.
Pour retrouver la filiation d’un corps, on consultera les ouvrages du général Susane ou les Historiques des corps de troupe de l’Armée française (1569-1900) publiés en 1900. En outre, le répertoire de la sous-série 16Yc Volontaires nationaux donne l’origine des légions ainsi que les dates de création et de transformation. L’instrument de recherche indispensable est Les contrôles de troupe de l’Ancien Régime, par André Corvisier (Vincennes, 1968-1970, 4 vol.)
À noter
André Corvisier donne les noms des colonels et capitaines par unité de 1715 à 1790, et que les États militaires de France à partir de 1775 donnent les lieutenants et sous-lieutenants.
Les quatorze premières sous-séries de GR Yc concernent l’Ancien Régime :
- GR 1Yc Infanterie (1716-1786)
- GR 2Yc Milices (1726-1771)
- GR 3Yc Cavalerie (1716-1763)
- GR 4Yc Dragons (1716-1776)
- GR 5Yc Cavalerie (1763-1776)
- GR 6Yc Cavalerie (1776-1786)
- GR 7Yc Dragons (1776-1786)
- GR 8Yc Hussards (1722-1784)
- GR 9Yc Chasseurs à cheval (1718-1784)
- GR 10Yc Artillerie, mineurs et ouvriers
- (1720-1785)
- GR 11Yc Gardes françaises (1689-1789)
- GR 12Yc Compagnies d’invalides (1725-
- 1764)
- GR 13Yc Troupes provinciales (1731-1791)
- GR 14Yc Infanterie (1786-an III)
- GR 15Yc Troupes suisses (1722-1792)
A noter
On trouvera dans ces registres les changements d’affectation, ce qui permet de suivre le parcours du soldat de compagnie en compagnie puis, de régiment en régiment. À partir de 1786, les soldats sont enregistrés dans l’ordre de leur incorporation dans le registre du régiment et les renseignements d’état civil sont plus précis.
Votre ancêtre était... dans la garde royale, consulaire ou impériale
La Maison du roi, la garde consulaire sous le Consulat et la garde impériale sous le Premier et le Second Empire se trouvent dans les mêmes séries que les autres soldats. Pour les personnels de la garde royale, on consultera également les archives nationales, sous-série O1 et plus particulièrement les articles 3672 à 3699B se rapportant à la maison militaire aux XVIIe et XVIIIe siècles.
Rappelons que les gardes républicains sont des gendarmes, voir « Votre ancêtre était... gendarme ».
Ne pas confondre
Les gardes royales, consulaires ou impériales avec la garde nationale qui exista de 1789 à 1871, ni avec la garde nationale mobile de 1870-1871 car ces unités territoriales n’étaient pas assimilées à l’armée régulière ; gardes nationaux et mobiles sont donc à rechercher dans les archives départementales.
De la Révolution au XXe siècle
Généralités
Créée par la Révolution française, la conscription est organisée par la loi Jourdan du 19 fructidor an VI (5 septembre 1798) qui touche « tous les Français âgés de 20 à 25 ans » et qui remplace la levée en masse.
Selon la loi du 28 décembre 1803, les conscrits sont tirés au sort. La charte de 1814 abolit la conscription, remplacée en 1818 par l’appel (loi Gouvion Saint-Cyr) qui favorise les engagements volontaires pour le recrutement de l’armée. Néanmoins, le principe d’un service militaire obligatoire est resté en vigueur sous différentes formes (le tirage au sort est aboli en 1905) et pour des durées variables jusqu’à sa suspension par la loi du 8 novembre 1997.
Au Service historique de la Défense sont conservés plus de 20 000 registres couvrant principalement la période de la Révolution jusqu’en 1909. Ces contrôles de troupes représentent une source extrêmement précieuse pour les généalogistes.
En plus de l’état civil, on y trouve la profession, le signalement de l’individu et selon l’époque le degré d’instruction.
Ne pas confondre
Les gardes royales, consulaires ou impériales avec la garde nationale qui exista de 1789 à 1871, ni avec la garde nationale mobile de 1870-1871 car ces unités territoriales n’étaient pas assimilées à l’armée régulière ; gardes nationaux et mobiles sont donc à rechercher dans les archives départementales.
Les contrôles permettent de suivre le passé militaire de votre ancêtre avec ses différentes affectations, ses citations et décorations. À l’exception des registres des unités de marche et corps francs de la guerre de 1870-1871 qui sont inventoriés dans la sous-série GR Lz, ils sont classés en sous-série GR Yc :
- GR 16Yc Volontaires nationaux (1791-1793), levées des volontaires nationaux, compagnies de canonniers, compagnies de garde-côtes
- GR 17Yc Demi-brigades de 1re formation (1793-an V)
- GR 18Yc Demi-brigades de 2e formation (an V-an XII)
- GR 19Yc Vétérans nationaux (1792-an IX)
- GR 20Yc Garde impériale (an VII-1815)
- GR 21Yc Infanterie de ligne, 1er à 156e régiment (1802-1815)
- GR 22Yc Infanterie légère, 1er à 37e régiment (1802-1815)
- GR 23Yc Troupes auxiliaires, cohortes, régiments étrangers (an VII-1815)
- GR 24Yc Cavalerie (1786-1815)
- GR 25Yc Artillerie à pied et à cheval (1786-1815)
- GR 26Yc Génie (1793-1815)
- GR 27Yc Service de santé : compagnies de soldats d’ambulance (1809-1811)
- GR 28Yc Gendarmerie (1792-1814)
- GR 29Yc Compagnies de réserve départementale (an XIV)
- GR 30Yc Garde royale (1815-1824)
- GR 31Yc Garde impériale (1854-1870)
- GR 32Yc Fusiliers vétérans devenus sédentaires (1814-1831)
- GR 33Yc Légions et compagnies départementales (1816-1820)
- GR 34Yc Infanterie (1820-1880)
- GR 35Yc Cavalerie (1816-1879)
- GR 36Yc Artillerie (1784-1877)
- GR 37Yc Génie (1816-1887)
- GR 38Yc Train (1814-1879)
- GR 39Yc Commis, ouvriers d’administration (1823-1879)
- GR 40Yc Santé : infirmiers militaires (1825-1879)
- GR 41Yc Prisons et compagnies de discipline (1818-1887)
- GR 42Yc Gendarmerie (1814-1909)
- GR 43Yc Troupes coloniales et troupes de marine (1785-1902)
- GR 44Yc Chasseurs à pied (1851-1899)
- GR 45Yc Infanterie légère d’Afrique (1877-1909)
- GR 46Yc Tirailleurs algériens (1856-1909)
- GR 47Yc Zouaves (1870-1909)
- GR 48Yc Légion étrangère (1856-1909)
- GR 49Yc Infanterie, artillerie, génie, troupes d’Afrique et divers (1875-1909)
Comme tous les contrôles, ils sont tenus par unité, il est donc indispensable de savoir au préalable dans quelle unité se trouvait votre ancêtre.
La source de départ la plus sûre est constituée par les archives du recrutement, conservées dans la série R des archives départementales du lieu de recrutement, c’est-à-dire du domicile de résidence à la date d’appel sous les drapeaux (généralement vers l’âge de 20 ans).
Pour la période la plus ancienne, on peut trouver dans ces archives le tableau général des conscrits (annuel de 1798 à 1814), et des listes de recensement, de tirage au sort, de passage devant le conseil de révision, de formation du contingent. En 1867 sont systématisés les registres matricules.
À partir de 1905 (fin du tirage au sort), tout individu de sexe masculin doit se faire recenser auprès du bureau de recrutement dont relève son domicile. Il entre alors dans une classe, dont le numéro correspond à l’année de ses vingt ans, et se voit attribuer un numéro matricule et un dossier.
Ces dossiers individuels sont regroupés en registres matricules puis versés principalement aux archives départementales du lieu de recrutement, après un passage par le SHD-Pau. Si le jeune homme a été exempté (pour inaptitude physique, etc.) il ne figure pas dans les registres matricules, mais uniquement dans le recensement et dans la liste du conseil de révision.
Après 1945, les dossiers individuels ont cessé d’être reliés en registres matricules.
La pièce principale de chaque dossier est le « feuillet nominatif de contrôle », ou FNC, qui reprend les informations anciennement portées sur les registres matricules. Parmi les pièces annexes, on retrouve le « livret matricule » et les pièces médicales. À ces pièces s’ajoutent parfois, selon les individus, des feuilles de notation, des relevés de punition, des pièces relatives au mariage (demande d’autorisation au chef de corps, demandes de renseignements sur les intéressés), des relevés individuels de services aériens ou subaquatiques, des brevets de formation, etc.
À noter
Le SHD conserve à Pau les dossiers des appelés, hommes du rang et sous-officiers
jusqu’au 90e anniversaire de la date de naissance des intéressés, moment où ils sont versés pour la grande majorité aux archives départementales du lieu de recrutement (série R).
Il y conserve aussi des archives collectives d’unités du XXe siècle : registres d’incorporation, registres médicaux...
Quelques exceptions
Les soldats recensés dans les DOMTOM et anciens protectorats et colonies
Voir à « Votre ancêtre était... militaire originaire des colonies ».
Les Français recensés à l’étranger
C’est le lieu de recensement qui détermine le lieu de conservation définitive.
Pour la période précédant 1969, voir le « Tableau synoptique du recrutement militaire » en annexe. Depuis 1969, les Français recensés à l’étranger sont rattachés au bureau du service national de Perpignan qui envoie les matricules au SHD-Pau avant qu’elles soient versées définitivement aux Archives départementales des Pyrénées-Orientales après le délai de rigueur.
Les dossiers de recrutement dans les fonds conservés au CADN à Nantes. Le Centre des archives diplomatiques de Nantes (CADN, voir l’annexe « Sélection d’adresses utiles ») conserve les états nominatifs des Français qui se sont fait recenser dans les consulats et ont été appelés à concourir à la formation des classes. Ces archives renferment notamment les pièces requises pour l’inscription sur les registres matricules, à savoir : notices individuelles, visites médicales, lettres des intéressés, etc.
Par ailleurs, le SHD-Pau verse régulièrement au CADN les registres des appelés des anciens protectorats de Tunisie et du Maroc : voir « Votre ancêtre était... militaire originaire des colonies ».
Les Alsaciens-Mosellans dans l’armée allemande
Après la guerre de 1870 et l’annexion de l’Alsace-Moselle à l’Empire allemand, les jeunes alsaciens-mosellans sont incorporés dans l’armée allemande. L’Allemagne étant une fédération d’états, il n’existe pas une, mais plusieurs armées allemandes jusqu’en 1919. Le Reichsland Elsass-Lothringen (Alsace-Lorraine) lui-même n’avait pas d’armée propre mais fournissait des hommes aux contingents des différentes armées allemandes, principalement prussiennes et bavaroises.
Pour rechercher votre ancêtre alsacien-lorrain, il faudra donc consulter différents services d’archives en Allemagne, car les archives centrales du recrutement prussien ont disparu lors d’un bombardement à Potsdam en 1945 et sont donc quasi inexistantes pour les classes 1871 à
1893. Les matricules des classes 1894 à 1919 ont été reconstituées partiellement par l’armée française après la Première Guerre mondiale et sont conservés par les archives départementales du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle (séries AL et D). Mais ces fiches matriculaires sont succinctes, car l’administration française retient principalement l’âge du soldat, pour savoir s’il est ou non dégagé de son devoir de réserviste. En outre, il n’y a pas de trace des conscrits morts avant 1919 comme soldats allemands.
Pour ce qui est des « malgré nous », voir « Votre ancêtre a été... incorporé de force dans l’armée allemande de 1942 à 1945 »
Votre ancêtre était… marin
Marin de la pêche ou du commerce
Si l’on trouve les marins de la pêche et du commerce dans les archives militaires, c’est que de 1669 à 1952 le système des classes, devenu à la Révolution le système de l’inscription maritime, impose aux marins de la pêche et du commerce de servir périodiquement sur les bâtiments de guerre. En échange, ils obtiennent secours et retraite.
Leur carrière est suivie par deux types de documents :
Registres matriculaires, tenus par catégories : les mousses, les novices (appelés après 1865 « inscrits provisoires »), puis à partir de 18 ans les officiers mariniers (équivalent des sous-officiers) et matelots, appelés après 1865 « inscrits définitifs ».
Un marin peut continuer sa carrière jusqu’à être breveté pilote, maître au cabotage ou capitaine au long cours. À défaut, il la terminera dans les « hors de service » qui, du fait de leur âge ou de leurs infirmités, sont exemptés de service. Le système a également concerné jusqu’en 1864 les ouvriers des professions maritimes (charpentiers, voiliers, perceurs, calfats...), astreints à servir dans les arsenaux ou à la mer, on trouvera donc des matricules d’apprentis et d’ouvriers. Au fil du temps s’ajouteront d’autres catégories : les mécaniciens et chauffeurs (à partir de 1857) et les agents de service.
Pour suivre un individu, il faut donc consulter plusieurs registres, d’autant que les matricules sont périodiquement renouvelées et les individus réinscrits à chaque fois. Il y a le plus souvent
un système de renvois d’un registre à l’autre. Les renseignements donnés par la « case matriculaire » de chaque marin sont généralement : nom, prénoms, âge ou date de naissance, filiation, signalement, embarquements (nom du bâtiment et nature de la campagne), blessures
et décorations.
Rôles d’équipage, listant, pour chaque campagne d’un navire, les marins embarqués et leurs fonctions à bord. Des renvois permettent de retrouver le rôle d’équipage d’un navire cité sur la matricule, ou la case matriculaire d’un marin cité sur un rôle.
Les plaisanciers sont depuis 1862 dispensés de tenir un rôle d’équipage, mais l’administration de l’inscription maritime leur délivre et enregistre un permis de navigation, à rechercher dans les mêmes séries d’archives.
L’inscription maritime est tenue par quartiers, eux-mêmes divisés en sous-quartiers et syndicats. On trouvera en annexe la localisation des archives des différents quartiers, qui peuvent être conservées par le SHD dans les ports, série P, ou, pour certains départements, dans les archives départementales.
Des collections très lacunaires, complétant celles des ports ou faisant double emploi avec elles, se trouvent aux Archives nationales, sous-série Marine C4 (à partir de 1691), et au SHD-Vincennes, sous-série MV CC4 (1785-1900).
Enfin, depuis la suppression de ce système en 1952, l’Établissement national des invalides de la marine (ENIM, voir l’annexe « Sélection d’adresses utiles »), à Paimpol, continue à suivre la carrière des marins et centralise les archives correspondantes. Toutefois, à partir de 1913, l’inscription maritime relève de la marine marchande et non plus de la Marine nationale ; la limite chronologique des archives conservées par l’ENIM est donc très variable.
Le SHD-Vincennes, sous-série MV CC4, conserve divers autres documents : dossiers d’obtention de brevet d’officier de la marine marchande, décès et disparitions en mer (1820-1910)...
Marin de l’État
Par le système des classes puis de l’inscription maritime, les officiers mariniers et les matelots de la marine de guerre proviennent à l’origine des marines de commerce et de pêche, et sont repérables dans les mêmes matricules. Au XIXe siècle apparaissent des registres matriculaires destinés à gérer les marins provenant de la conscription ou de l’engagement, et qui n’ont pas souhaité se faire enregistrer à l’inscription maritime. Ces registres sont tenus dans les dépôts des équipages des ports militaires, et archivés par le SHD à Brest, Cherbourg, Lorient, Rochefort et Toulon, dans la série M. Il est donc nécessaire de connaître le port où le marin recherché a été immatriculé. On le saura par les registres de la conscription, ou par son numéro matricule (qui peut notamment se trouver sur un rôle d’équipage, sur le livret militaire...) qui contient un code indiquant le port. On trouvera aussi en annexe un tableau des aires de recrutement de chaque port, fiable à partir de 1886. Attention : jusqu’en 1856, les marins pouvaient changer de port d’immatriculation au cours de leur carrière.
À partir de 1924, les marins provenant de l’inscription maritime sont systématiquement réinscrits sur ces registres matriculaires.
L’immatriculation de toute la France est centralisée à partir de 1951 au Bureau maritime des matricules, Fort Lamalgue à Toulon, qui conserve les matricules les plus récentes.
Les rôles d’équipage de la marine de guerre sont tenus par campagne, puis annuellement.
Les rôles antérieurs à 1791 sont conservés aux Archives nationales (sous-série Marine C6), à l’exception de quelques-uns conservés à Toulon, et les rôles postérieurs sont conservés dans les ports (séries C Forces navales et E Services administratifs faisant parfois double emploi), avec des pertes dues à la Seconde Guerre mondiale. Ces documents cessent d’être tenus pour les navires dans les années 1950, subsistant quelques années de plus pour les unités à terre. Un répertoire de l’ensemble est consultable sur le site Internet du SHD.
Jusqu’à l’établissement de lignes régulières de paquebots, les navires de guerre transportaient certaines catégories de passagers : fonctionnaires coloniaux, diplomates, leurs familles, etc. On les trouvera mentionnés dans les rôles d’équipage avec plus ou moins de précisions.
On trouvera divers autres documents : correspondance, listes établies à l’occasion de revues et contrôles périodiques... dans les séries E Services administratifs, L Contrôle et M Personnel des ports.
Enfin, à Vincennes la sous-série MV CC3 contient des matricules, revues, contrôles, complétant les collections des ports ou faisant double emploi avec elles. La série MV CC7, déjà mentionnée pour le personnel officier, contient occasionnellement des dossiers de personnel non officier, voire de corsaires.
Votre ancêtre était... corsaire
La France a employé des corsaires jusqu’en 1815, y renonçant définitivement par le traité de Paris en 1856.
Les corsaires ne sont pas des militaires : ils sont donc à chercher dans les mêmes documents que les marins de la pêche et du commerce. Font toutefois l’objet d’un dossier (aux Archives nationales, sous-série Marine C7 pour l’Ancien Régime, et au SHD-Vincennes, sous-série MV CC7 à partir de 1790) :
- Les officiers, s’ils ont été intégrés à la marine de guerre (Jean Bart, Duguay-Trouin...)
- Les capitaines ayant eu des contentieux financiers (Surcouf...)
- Les prisonniers des guerres napoléoniennes (voir à « Votre ancêtre a été...prisonnier de guerre français »).
Signalons aussi les travaux restés inédits de Jean Alquier : des notes sur les corsaires bordelais et une nomenclature alphabétique des capitaines corsaires de la Royauté, de la République et de l’Empire, conservés à Vincennes, fonds privé MV 133GG2.
Votre ancêtre était... dans l’armée de l’Air
En 1928, Laurent-Eynac fut le premier ministre de l’Air, mais il fallut attendre le décret du 2 juillet 1934 pour voir l’existence d’une armée de l’Air définitivement consacrée. Pendant la Première Guerre mondiale et jusqu’à cette date, l’aéronautique militaire relevait de l’armée de Terre.
Pour cette première période, il existe un fichier du personnel de l’aéronautique militaire au cours de la Grande Guerre qui comprend plus de 74 000 fiches (sous-série AI 4P), qu’il s’agisse du personnel navigant ou au sol et quel que soit son grade. Ce fichier est disponible en ligne sur le site de Mémoire des hommes, tout comme les « carnets de comptabilité en campagne » de l’aérostation et de l’aviation militaire conservés dans la sous-série AI 2A. Ces documents comptables comportent des informations essentielles sur le personnel et les lieux de stationnement des unités et sont indexés selon plusieurs clés dont une entrée « contrôle des officiers et de la troupe », qui facilite grandement la recherche de votre ancêtre, à condition d’en connaître l’affectation. Pour la Première Guerre mondiale, le SHD conserve également de nombreux témoignages oraux qui représentent, au même titre que les fonds privés entrés par voie extraordinaire, des sources de première importance pour l’histoire des individus.
Les dossiers administratifs du personnel militaire de l’armée de l’Air sont réunis dans la série AI P. Outre la sous-série AI 4P mentionnée ci-dessus, cette série se compose principalement des sous-séries suivantes :
- Rappelons que la sous-série AI 1P conserve les dossiers de carrière des officiers en fonction dans l’armée de l’Air depuis sa création et nés voilà plus de cent ans.
- Les dossiers de succession des militaires de l’armée de l’Air morts en Indochine (1946-1954), quel que soit leur grade, se trouvent dans la sous-série AI 3P.
- Les fichiers qui constituent les sous-séries AI 6P (fichier des personnels des Forces aériennes françaises libres) et AI 7P (fichier des militaires de l’armée de l’Air décédés pendant la Seconde Guerre mondiale) ne sont consultables que sur autorisation, en raison de leur fragilité. Si les seuls dossiers d’officiers sont conservés intégralement et définitivement, d’autres sous-séries offrent des sources sur des périodes ou des catégories particulières de personnel.
Ainsi, les dossiers d’accidents impliquant des appareils militaires sont conservés dans différentes sous-séries en fonction de leurs dates (AI 2B, AI D). Le répertoire de la sous-série AI 100E, qui décrit les dossiers d’accidents survenus depuis 1945, est consultable en ligne sur le site du SHD et permet pour chaque accident de retrouver la cote du dossier, la date, le lieu et le pays de l’accident, le type d’appareil et son numéro d’immatriculation, ainsi que les unités des aéronefs et des équipages impliqués.
Il est à noter que les dossiers du personnel de l’aéronavale relèvent de la Marine nationale et suivent le circuit des dossiers individuels de marins. De la même façon, l’aviation légère de l’armée de Terre (ALAT) ne relève pas de l’armée de l’Air, les dossiers individuels de ses membres sont conservés dans les fonds de l’armée de Terre.
On se reportera donc aux chapitres correspondants.
Votre ancêtre était… gendarme
La base pour toute recherche sur la maréchaussée du XVIIIe siècle, puis sur la
Gendarmerie nationale qui lui succède en 1791, est Histoire de la maréchaussée et de la gendarmerie. Guide de recherche sous la direction de Jean-Noël Luc (Maisons-Alfort :
Service historique de la Gendarmerie nationale, 2004).
On retrouvera les gendarmes au SHD-Vincennes dans les mêmes séries que l’armée de Terre.
- Les officiers figurent dans les annuaires militaires, sont recensés dans des contrôles (registre GR Yb 722 ouvert en 1778 pour la maréchaussée, sous-série GR 2Yb de la Révolution à 1880, GR 3Yb de 1880 à 1920) et font l’objet de dossiers (sous-séries GR Yd : officiers généraux, GR Ye : officiers supérieurs et subalternes, GR Yf : pensions des officiers de carrière).
- Les sous-officiers et hommes du rang sont eux aussi recensés dans des contrôles. La maréchaussée est couverte, par compagnie, dans les articles GR Yb 858-859 pour la période 1720- 1760, puis GR Yb 723-786 pour 1772- 1791. Un complément plus détaillé, avec par exemple des appréciations sur la manière de servir, se trouve dans les registres d’inspection entre 1771 et 1779 (GR Yb 787-805).
Les contrôles de la gendarmerie se trouvent, par département, dans les sous-séries GR 28Yc de 1792 à 1814 et GR 42Yc de 1814 à 1909 (avec quelques registres antérieurs). On trouvera également des dossiers de pension dans la sous-série GR Yf. Enfin, la sous-série GR Xf archives administratives de la gendarmerie, 1770-1870) contient entre autres des documents nominatifs du Premier Empire : états, revues de la gendarmerie en Espagne...
Pour le reste, on se reportera, selon les dates, aux archives départementales du lieu de recensement ou au SHD-Pau.
Un annuaire, l’État général de la gendarmerie (1830-1939) recense les commandants de brigade avec nom, grade, résidence, décorations.
- Les gendarmes maritimes font à Vincennes l’objet de matricules pour 1882-1926 (sous-série MV CC3) et, pour le personnel officier, voire occasionnellement non officier, de dossiers individuels (répartis entre MV CC3 et MV CC7). Dans les ports, on peut trouver matricules et contrôles dans les mêmes séries que pour les marins de l’État.
À noter
Un cas à part dans la maréchaussée est la compagnie de l’Île-de-France, ou prévôté de l’Île, qui ne relève pas de la Guerre mais de la Maison du roi. Les officiers sont mentionnés dans l’Almanach royal, les sous-officiers et hommes de troupe n’ayant fait l’objet que d’un registre d’inspection (GR Xf 2). On trouvera d’autres renseignements aux Archives nationales, dans les archives de la Maison du roi (sous-série O1).
Enfin, il ne faut pas confondre la maréchaussée avec la gendarmerie de France, qui est rattachée à la maison militaire du roi. Sur ce corps, il n’existe que des contrôles d’officiers, en GR Yb.
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Last modification on 07/10/2019