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Rapports et correspondance relatifs au deuxième trimestre de 1932. Il est à souhaiter que, sous la pression de certains milieux de la grosse industrie, le gouvernement ne s'abandonne pas, en dépit des difficultés de la Reichsbank, au leurre que constituerait, en dernière analyse, la mise en œuvre d'un programme d'au-tarcie économique (4 avril 1932) ; analyse d'un tract de propagande en faveur du maréchal Hindenburg (5 avril 1932) ; fin de la trève politique prescrite par le gouvernement sur la demande des églises : les réunions se multiplient et l'ère des violences reprend (6 avril 1932) ; publication d'une partie de la documentation saisie au cours des perquisitions opérées dans le bureau central du parti hitlérien, à Berlin ; elle confirme que les associations politiques de droite et aussi de gauche sont militairement organisées, disposent de ressources nombreuses, armes, avions, motos, autos, en contradiction formelle avec les stipulations du traité de Versailles. Elles constituent, le cas échéant, pour l'armée de cadre qu'est la Reichswehr, un premier élément de mobilisation déjà dégrossi et même souvent entraîné (6 avril 1932) ; programme du parti national-socialiste publié par Hitler (avec illustration représentant le Fuhrer) : « un esprit positif et clair en dégage difficilement une doctrine » (11 avril 1932) ; exemple de l'exécution du « Wehrsport » par les jeunes membres du Stahlhelm ; la préparation militaire est évidente ; le Stahlhelm commence également à avoir ses écoles de chefs ou commandants de groupe, comme les Sturm Abteilungen (11 avril 1932) ; pour la première fois, régression appréciable du chômage, due à la reprise des travaux agricoles ; le nombre des chômeurs s'élève cependant, au 31 mars 1932, à 6 031 000, et la situation ne tarde pas à s'aggraver à nouveau (12 avril, 11 mai 1932) ; la victoire du maréchal Hindenburg n'est pas aussi nette que ses partisans semblaient l'espérer : le parti national-socialiste, qui a gagné plus de 2 millions de voix, est en réalité le grand vainqueur ; sa progression reste donc constante et menaçante pour les élections de Prusse du 24 avril ; l'orientation vers la droite continue et s'affirme (11 avril 1932) ; analyse d'un tract illustré répandu par les comités Hindenburg : « Erwachen » (11 avril 1932) ; condamnation d'un officier national-socialiste, passé au communisme après avoir été déçu par la phraséologie creuse de Hitler et Goebbels ; il forme le vœu que son procès ouvre les yeux à ses anciens camarades des S.A. et ainsi « il ne regrette pas de servir à nouveau dans l'armée des 7 000 prisonniers politiques » (12 avril 1932) ; résumé d'une conversation de l'attaché militaire belge avec le général von Hammerstein : l'idée est toujours plus fortement affirmée que l'Allemagne a deux buts à poursuivre-le premier, l'entente avec la France pour l'obtention de la liberté d'armement-le deuxième, la récupération du couloir polonais (13 avril 1932) ; au moment où les rapports germano-lithuaniens étaient très tendus, les groupements nationalistes de la Prusse orientale auraient projeté de faire un coup de main sur Memel (13 avril 1932) ; à la suite du mouvement déclenché par le gouvernement prussien contre les formations hitlériennes, un décret du 14 avril prescrit la dissolution immédiate, dans toute l'Allemagne, des S.A. et S.S. d'Hitler : cette mesure n'est prise que pour prouver à Genève la bonne volonté de l'Allemagne de désarmement « moral et matériel » (14 avril 1932) ; au congrès des syndicats socialistes, un orateur déclare : « nous ne pouvons pas traîner à notre suite, d'année en année, six millions de chômeurs... Les crédits de l'étranger nous sont nécessaires, il n'est pas besoin d'attendre que la question des réparations soit résolue... simplement par ce fait que l'Allemagne ne peut plus payer » (15, 27 avril 1932) ; le général Tournès avait bien reçu la promesse que l'attaché militaire français serait invité aux manœuvres allemandes dès l'évacuation de la Rhénanie, mais cette promesse n'a pu être tenue du fait de l'attitude générale du gouvernement français depuis lors et des rapports trop suivis à cette époque du général Tournès avec le commandant Huard, rédacteur à « L'Écho de Paris » (18 avril 1932) ; l'Allemagne ne veut pas, pour raison financière, entretenir un attaché militaire à Londres, alors qu'à Moscou le colonel Kostring remplit le rôle d'attaché militaire (18 avril 1932) ; le général Schleicher et presque tous les officiers du Reichswehrministerium s'élèvent avec violence contre la dernière ordonnance supprimant les S.A. et S.S. nazis : c'est vouloir rayer d'un coup de plume l'effort de relèvement patriotique auquel s'était voué Hitler et ses compagnons (18 avril 1932) ; la situation avant les élections au Landtag de Prusse, dont les résultats seront décisifs : qui a la Prusse a le Reich (18 avril 1932) ; cérémonie militaire en Wurtemberg : prestation de serment des recrues, parade, discours (19 avril 1932) ; le service du travail volontaire permettrait d'utiliser les 300 000 hommes provenant des formations hitlériennes dissoutes : demain nous aurons ainsi l'armée du travail, puis l'armée sportive de la jeunesse, désirée par le général Groener, et insensiblement sera réalisée sous une forme modernisée cette milice nationale dont le général von Seeckt désirait voir la formation aux côtés de l'armée de métier (19,20 avril 1932) ; importants contrats conclus entre les délégués des Soviets et l'industrie sidérurgique allemande (19, 20, 27 avril, 3, 11 mai 1932) ; la solution du chômage est urgente pour l'avenir financier et économique de l'Allemagne, le seul remède consiste à fournir du travail supplémentaire aux chômeurs, grâce à l'établissement d'un plan d'outillage national (22 avril 1932) ; nouvel envoi d'or russe (8 000 kg) en paiement des machines agricoles et du matériel roulant pour les chemins de fer russes (22 avril 1932) ; résultats des élections des Landtag allemands du 24 avril, dans 5 pays sur 6 soit 83 % du Reich actuel en superficie et 80 % en population : partout les nationaux-socialistes l'ont emporté, aux dépens des socialistes-démocrates et des partis modérés ; les communistes améliorent leur situation par rapport à 1928, mais perdent par rapport à 1930 sauf à Hambourg ; le cabinet Bruning-Groener va dissoudre le Reichsbanner (27 avril 1932) ; article du « Rote Fahne » contre le service du travail obligatoire et le service sportif de la jeunesse (27 avril 1932) ; échange d'officiers entre Russie et Allemagne (28 avril 1932) ; l'idée du retour au service militaire général obligatoire se fait de plus en plus en Allemagne, sous une forme non déguisée, ou d'une manière détournée sous forme d'armée du travail volontaire puis obligatoire (2 mai 1932) ; les effectifs des associations militaires (« Wehrverbande ») seraient : 300 000 hommes pour le Reichsbanner ou Eisernfront, 400 000 hommes pour les Hitlériens S.A. et S.S., 100 à 150 000 hommes pour le Stahlhelm (3 mai 1932) ; propagande communiste dans l'armée allemande (4 mai 1932) ; grande agitation, délibérations dont on ne perçoit que quelques échos, à la veille de la réunion du Reichstag (4 mai 1932) ; l'ordonnance instituant un contrôle des associations à forme militaire, du 4 mai, ne les supprime nullement (7 mai 1932) ; analyse d'un article sur la Prusse Orientale, bastion et place d'armes : le retour du corridor à l'Allemagne ne serait qu'une première étape, cette récupération permettrait à la Prusse Orientale de reprendre son ancienne mission : celle de former une base d'opération offensive (9 mai 1932) ; le mouvement hitlérien serait-il un mouvement plus ou moins déguisé de restauration du principe monarchique en Allemagne-aux dernières élections le Kronprinz a proclamé qu'il votait pour Hitler au 2e tour ? Les foules hitlériennes comprennent à la fois des partisans décidés de la monarchie et des éléments prolétariens adversaires de toute restauration des puissances déchues (11 mai, 13 juin 1932) ; propagande communiste dans la Reichswehr : jugement dans l'affaire de propagande communiste au 9e régiment de cavalerie à Furstenwald (11 mai 1932) ; mesures de défense en Prusse orientale dans la crainte d'une attaque polonaise sur Dantzig et même sur Kônigs-berg (11 mai 1932) ; compte rendu de la session du Reichstag : le gouvernement a obtenu 30 voix de majorité (12 mai 1932) ; le 1er mai à Moscou d'après le « Berliner Tageblatt » (12 mai 1932) ; campagne de la presse de droite sur les prétendus préparatifs militaires polonais dans le couloir, ou sur l'intolérable pression exercée par la Pologne sur la ville libre de Dantzig : cette ville, qui devait être un trait d'union entre l'Allemagne et la Pologne n'est en réalité aujourd'hui qu'un foyer d'infection (18 mai 1932) ; « un drame du palais » se déroule, marqué notamment par la décision du général Groener : celui-ci, à la suite du décret de dissolution des S.A. et S.S., s'est attiré la désaffection des généraux et son éminence grise, le général Schleicher, est passée dans le camp adverse ; la mise à l'écart de Groener compromet la situation du chancelier, mais pour le moment deux personnages mènent le jeu : le chancelier Bruning et le général von Schleicher ; pour l'emporter, il faut désormais disposer de l'alliance de l'armée et du parti nazi (18, 19 mai 1932) ; renseignements sur les mesures réellement prises à la suite du décret de dissolution des S.A. et S.S. : elles sont en général peu efficaces, et les associations, momentanément suspendues, peuvent être instantanément ressuscitées (18, 23, 25, 30 mai, 1er juin 1932) ; la nervosité manifestée dans l'Est allemand à l'égard de la Pologne résulte de l'agitation entretenue par les partis de droite : il s'agit d'une véritable campagne de pression morale sur l'opinion publique européenne, destinée à émouvoir celle-ci sur le sort de la province isolée (19, 26 mai 1932) ; confirmation de la pleine communion d'idées et de doctrines unissant le haut commandement de la Reichs-wehr avec le parti national-socialiste (26 mai 1932) ; l'évolution de la situation politique, violences au Landtag de Prusse entre députés nazis et communistes (26 mai 1932) ; note d'A. François-Poncet sur le rôle de la Reichswehr dans la République allemande (26 mai 1932) ; au 31 décembre 1931, la population du Reich (sans le territoire de la Sarre) atteignait 64 776 000 habitants, la moitié est urbaine (30 mai 1932) ; élections dans l'Oldenburg, le Mecklenburg : avance considérable du parti national-socialiste qui obtient la majorité absolue, recul des socialistes et des communistes (31 mai, 7 juin 1932) ; dénouement du « drame du palais » qui se jouait entre le chancelier Bruning et le général von Schleicher : dans une lettre au général Weygand, l'attaché militaire expose le remplacement, décidé par le maréchal Hindenburg, du chancelier Bruning par von Papen ; le véritable chef est le général von Schleicher ; le Reichstag va être dissous : « nous ne pouvons vraiment plus conserver d'illusions sur l'esprit féodal, militaire et révisionniste de l'Allemagne d'aujourd'hui » (2 juin 1932) ; chute du cabinet Bruning : von Papen, qui lui semble très inférieur, représente une solution intermédiaire entre le régime social et socialisant d'hier et le régime à tendances hitlériennes prévu pour un avenir proche (2 juin 1932) ; notices biographiques sur les nouveaux ministres du Reich : général von Schleicher, ministre de la Reichswehr, baron von Neurath, ministre des Affaires étrangères etc. (6, 15 juin 1932) ; fête olympique du sport allemand, remarquablement organisée : des mouvements d'ensemble parfaits, un très beau rang serré, de la souplesse et de la force, et beaucoup de discipline. « Ce fut encore une manifestation sportive, patriotique et militaire, voulue et réussie » (6 juin 1932) ; article du docteur Schacht traitant de la politique allemande des réparations (8 juin 1932) ; après la signature (le 4 juin 1932) du décret de dissolution du Reichstag, publication d'une déclaration gouvernementale ; l'Allemagne constitue malgré le malaise social, financier et économique de l'heure actuelle, une nation à la jeu-messe plus ardente que jamais, aux revendications tenaces, donc « devenant progressivement chaque jour aussi moralement dangereuse sinon encore matériellement, que l'Allemagne des années d'avant-guerre » (9 juin 1932) ; conclusion d'un accord avec la Russie pour la livraison de 150 000 tonnes de produits de laminoirs ; l'Allemagne occupe la première place parmi les fournisseurs de l'Union soviétique ; accord du 15 juin (13, 17, 20 juin 1932) ; fête aérienne à Berlin-Tempelhof (avec exhibition d'aviation acrobatique, exercices d'attaque aérienne et lancement de bombes) devant plus de 350 000 spectateurs : cette affluence record prouve l'intérêt général porté en Allemagne à tout ce qui touche l'aviation (14 juin 1932) ; liste des journaux nationaux-socialistes et des journaux communistes, avec indications de tirage (14 juin 1932) ; le gouvernement tarde à rétablir les formations militaires hitlériennes devant l'opposition de certains pays comme la Bavière ou celle des partis d'opposition ; et à la veille de la conférence de Lausanne (15 juin R932) ; renforcement, sous la pression du parti national-socialiste, du service de contre-espionnage, pour « tendre un réseau autour des cercles pacifistes francophiles allemands » (18 juin 1932) ; à la suite des ordonnances rétablissant les formations hitlériennes et le port de l'uniforme, troubles provoqués par les S.A., rencontres sanglantes entre hitlériens et communistes (20, 21, 23, 29, 30 juin 1932) ; polémique entre un député social-démocrate et le général von Schleicher : « Il y a donc encore en Allemagne quelques rares publicistes qui osent s'insurger contre les méthodes militaires et féodales à l'ordre du jour » (23 juin 1932) ; le succès incontesté de la première manifestation officielle d'activité du corps d'aviation hitlérien ajoutera au prestige d'Hitler. (29 juin 1932) ; organisation du service obligatoire du travail dans l'État d'Oldenburg, un des fiefs incontesté du national-socialisme (30 juin 1932).

Dates

1932

Last modification on 24/12/2021

Format Physique Vincennes