Portraits croisés : Jean-François DUBOS, Chef du département de la bibliothèque

Métier

 

#RenforcerLesArchives

#IAW2021

Du 7 au 11 juin, sur tous les continents, on célèbre les archives !

La Semaine Internationale des Archives dont le thème de 2021 est « Renforcer les archives » est destinée cette année à souligner comment les institutions d’archives et de gestion de documents ainsi que la profession renforcent la transparence et la responsabilisation, sont renforcées par le travail en réseau et la collaboration, et peuvent renforcer une plus grande diversité et inclusivité dans les archives.

Le SHD participe à cet événement en valorisant sur internet ses fonctions archives, symbolique et bibliothèque afin de montrer la diversité et la coopération des métiers au sein d’un même établissement et l’enrichissement des pratiques professionnelles qu’elles impliquent. 

Nous vous proposons de découvrir à cette occasion des portraits croisés des différents métiers du service.

Rendez-vous tous les jours pour de nouvelles mises en ligne !

Vincennes
  • Quel métier exercez-vous au Service historique de la Défense et quelles sont vos missions ?

 

Je suis responsable de la bibliothèque du SHD. Sa création remonte à 1688, avec celle du Dépôt de la Guerre. En effet, dès cette date-là, archives et bibliothèque se sont constituées en complémentarité l’une de l’autre. Aujourd’hui, la bibliothèque du SHD est la première bibliothèque d’Europe en histoire militaire, avec un million de documents. Elle a reçu le label CollEx en 2018, la reconnaissant comme la bibliothèque de référence pour la recherche en histoire militaire.

Mes missions consistent à gérer la bibliothèque et animer l’équipe de professionnels qui la compose. Au quotidien, nous acquérons des documents, nous les cataloguons et nous les rendons accessibles à tous ceux qui en font la demande. Nous veillons également à bien les conserver, certains étant très anciens. Par ailleurs, nous participons à un grand nombre d’activités de médiation, comme des expositions ou les Journées européennes du Patrimoine. Nous avons aussi créé une soirée annuelle des donateurs ou encore un prix des lecteurs : autant d‘évènements qui contribuent à élargir et renforcer les liens entre le SHD et ses usagers.

 

  • Dans l'exercice de vos missions, comment se manifeste le travail en réseau et la coopération avec les autres professions du service, pour quelle(s) finalité(s) et nouvelles pratiques professionnelles ?

 

Le travail en réseau est très important dans un service qui compte dix implantations réparties sur la France entière. Ainsi, si la bibliothèque compte aujourd’hui sept implantations (et bientôt neuf), il n’y a qu’un seul catalogue, commun à tous. C’est très précieux pour les bibliothécaires mais surtout pour les lecteurs, qui savent ainsi très rapidement où se trouve le document qu’ils recherchent.

Par ailleurs, le travail en réseau avec les acteurs d’autres métiers du service est quotidien. A titre d’exemple, il nous arrive régulièrement de recevoir des propositions de dons de documents, parmi lesquels certains ont vocation à être conservés par la bibliothèque et d’autres par les archives. Le chercheur intéressé par ces documents sait qu’ils sont réunis sur le même site. D’ailleurs, la salle de lecture est commune : l’usager peut y consulter à la fois documents d’archives et de bibliothèque. Enfin, nous sommes très complémentaires les uns des autres, et c’est une grande richesse au sein du service. Par exemple un lecteur pourra demander le journal des marches et opérations (JMO) d’une unité, conservé par les archives, et l’historique du même régiment, conservé par la bibliothèque. En interne, nous avons la chance de pouvoir échanger de façon fructueuse : un chercheur peut nous signaler la parution d’un livre à acquérir, nous pouvons disposer de documents utiles au traitement des fonds d’archives, etc.

 

  • Quelles dimensions prennent les notions de responsabilité, de transparence et d'accès à l'information dans la pratique quotidienne de votre métier ?

 

Ce sont des questions essentielles aujourd’hui dans tous les services, qu’il s’agisse d’archives ou de bibliothèque, mais peut-être plus encore au ministère des Armées. En effet, certains personnes pensent que le SHD n’est pas pour elles, qu’il est réservé aux militaires ou aux universitaires ; alors qu’il est au contraire ouvert à tous. Les collections de la bibliothèque offertes en libre-accès ont d’ailleurs été pensées dans cette optique. On y trouve aussi bien des sélections documentaires pour les étudiants préparant le CAPES et l’agrégation d’histoire qu’un fonds conséquent de bandes-dessinées, des livres et des revues, des ouvrages spécialisés et d’autres pour un public plus large.

La responsabilité de la constitution de la collection est importante, d’une part parce que nous devons répondre à des attentes mais aussi susciter la curiosité et l’intérêt ; d’autre part parce que nous travaillons avec de l’argent public. Chaque début d’année, nous présentons en vitrines quelques-unes des plus belles acquisitions de l’année écoulée, et lorsque je reçois des visiteurs, je n’ai jamais d’hésitation à répondre aux questions sur le prix des documents. Parfois, des visiteurs me disent même que nous avons fait une bonne affaire ! Montrer nos acquisitions et nos collections, c’est faire vivre le patrimoine que nous constituons jour après jour, pour que le plus grand nombre se l’approprie, car il nous appartient à tous. Nous, nous avons la chance d’en être les garants.

Dernière modification le 09/06/2021

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