Conditions d’accès
Archives publiques
Ce fonds est librement communicable.
Description physique
621 articles, soit 78,6 mètres linaires
Classement
Au cours de l’opération de tri, les dossiers n’appartenant pas au 2e bureau de l’état-major de l’armée ont été extraits du fonds ainsi que les doubles des dossiers. Le plan de classement met en lumière les différents postes d’attaché militaire dans le monde, dans la mesure où les dossiers ont été classés par pays et par ordre alphabétique.
Inventaire
Deuxième bureau de l'État-Major de l'Armée : attachés militaires (1898-1942)
Dates
1898-1942Présentation du contenu
Les dossiers exposent la situation militaire, politique, diplomatique et économique de chaque pays traité, ainsi que certains évènements marquants qui se sont déroulés au cours de l'entre-deux-guerres et du début de la Seconde Guerre mondiale.
Le contenu des dossiers présente généralement les mêmes typologies. Il s'agit essentiellement de correspondance, d'études, de rapports, de comptes rendus et de notes de renseignement, produits ou rassemblés par différentes sections de l'EMA 2 (sections des armées étrangères et section d'information des attachés militaires) et adressés principalement par les attachés militaires en poste à l'étranger. Ces documents peuvent être accompagnés de cartes, de plans, de croquis et de photographies.
Les bornes chronologiques de ce fonds s'étendent de 1898 à 1942 mais se concentrent essentiellement autour des années 1930. Le plus grand nombre d'articles concerne l'Allemagne, l'URSS et la Roumanie.
Certain dossiers contiennent des documents en langues allemande, anglaise, russe, polonaise, espagnole, portugaise et en alphabet cyrillique.
Les dossiers apportent des informations concernant la situation européenne au lendemain de la Première Guerre mondiale. Les pays vaincus ont l'obligation d'appliquer une politique de désarmement imposée par les traités de Versailles, de Saint-Germain-en-Laye, de Neuilly et de Trianon.
Les archives de l'entre-deux-guerres révèlent les relations diplomatiques que les différents pays entretiennent. Les puissances comme la France, l'Angleterre, l'Allemagne et l'Italie exercent une influence politique et militaire sur les pays les moins dominants. Elles développent également des méthodes et des moyens pour diffuser efficacement leur propagande.
Sur le plan évènementiel, le déroulement de la Guerre civile espagnole est documenté à travers les renseignements apportés sur les origines du conflit, l'organisation de l'armée républicaine ou bien sur les opérations militaires effectuées sur le territoire de la péninsule.
À l'approche de la Seconde Guerre mondiale, l'attitude des puissances est surveillée de très près face à la montée des tensions et dans la crainte de l'éclatement d'un conflit de grande ampleur. Une politique de réarmement se propage à travers tout le continent européen. Les pays soumis aux clauses militaires des traités n'hésitent pas à enfreindre les traités et se préparent à défendre leurs frontières.
La politique expansionniste de l'Allemagne nazie ne manque pas d'être soulignée dans les dossiers, notamment à travers les archives concernant les pays envahis comme la Pologne.
Notons enfin que les archives ne tournent pas seulement autour de la politique intérieure et extérieure ou bien autour de l'armée et de la situation militaire. Des informations économiques, géographiques et sociales d'ordre plus général parcourent également les dossiers.
Ministère de la Guerre
Vincennes
BICER Abdil, GUELTON Frédéric (dir.), Naissance et évolution du renseignement dans l'espace européen, 1870-1940, entre démocratie et totalitarisme, quatorze études de cas, Service historique de la Défense, 2006, 426 p.BOURLET Michaël, « Le deuxième bureau et la diplomatie secrète : les négociations Armand-Revertera de 1917 », Guerre mondiales et conflits contemporains, n°221, 2006, p. 33-49.LAHAIE Olivier, « Le renseignement militaire français dans l'Allemagne d'après-guerre (mai 1919-mars 1920), à la recherche d'une nouvelle sécurité », Revue historique des armées, n°256, 2009, p. 32-42.LAURENT Sébastien-Yves, « Voyage dans le secret de l'État », L'Histoire, n°417, novembre 2015, p.13-19.PARVULESCO Constantin, Secret défense : histoire du renseignement militaire français,ETAI, Boulogne-Billancourt, 2007, 144p.SEGUIN Ninon, Historique des fonds rapatriés de Moscou, Moscou 1 et 2, SHAT, Vincennes, 2004, 25 p.NICOT Jean, BODINIER Gilbert (dir.), Inventaire des archives de la Guerre, série N 1872- 1919, SHAT, Vincennes, 1995, p. 165-166.
Le fonds des attachés militaires, présenté ci-après dans ce répertoire, est constitué d’archives rapatriées de Russie qui ont été, dans un premier temps, spoliées par les Allemands à partir de juin 1940. Durant la guerre, toutes ces archives quittent le territoire français pour rejoindre le Reich. Dans un second temps, en 1945, les documents sont saisis par une unité de contre-espionnage militaire de l’armée Rouge pour être emmenés à Moscou. Enfin, entre 1994 et 2000, les archives sont restituées à la France.
SOURCES COMPLEMENTAIRES
Sous-série GR 7 N : état-major de l'armée de l'armée de terre, 1872-1919
7 N 662-663 : service des attachés militaires. 1871-1911
7 N 664-673 : rapports et renseignements concernant l'Allemagne et l'Alsace-Lorraine (en particulier l'armée allemande et les fortifications) ; la France, les pays européens et asiatiques. 1872-1914
7 N 676 : service de renseignements : principe pour l'utilisation des chemins de fer en temps de guerre Berlin - 1920), notes sur l'armée allemande et sur les chiens de guerre, renseignements divers sur l'Alsace-Lorraine (en particulier les fortifications), et la France (instructions relatives au contrôle des étrangers, aux déserteurs, à l'espionnage, aux plis secrets, aux services de renseignements). 1900-1914
7 N 677 : corps expéditionnaire de Chine : dispositions prises par l'administration de la guerre, notices de renseignements divers, rapports de quinzaine du général commandant la brigade d'occupation de Chine, rapports de l'attaché militaire à Pékin. 1900-1907
7 N 678-681 : Bulletins d'information de quinzaine ou quotidiens, situations générales, notes et études sur divers pays étrangers. avril 1917-août 1919
7 N 682-715 : section anglaise. 1913-1922
7 N 716-732 : section d'Orient. 1915-1920
7 N 733-743 : section italienne. 1914-1919
7 N 744-852 : section russe. 1887-1922
7 N 860-861 : section des renseignements militaires. 1917-1919
7 N 862-870 : section des renseignements généraux. 1914-1918
7 N 871-976 : section économique. 1911-1921
7 N 977-978 : section de centralisation des renseignements. 1914-1917
7 N 1048 : notice historique concernant les événements de Transylvanie en 1918-1919 et renseignements fournis à ce sujet par le maréchal Franchet d'Esperey, le général Berthelot et le colonel Vix. avril-octobre 1923
7 N 1049-1104 : groupe de l'Avant 2e bureau. 1915-1921
7 N 1105-1735 : Attachés militaires. 1830-1923
Sous-série GR 7 N : état-major de l'armée de terre, 1920-1940
7 N 2502-2540 : section des armées étrangères. 1919-1940
7 N 2561-2569 : section d'information des attachés militaires. 1925-1940
7 N 2570-2571 : section de renseignements, section de centralisation du renseignement. 1919-1939
7 N 2572-2580 : 5e bureau de l'état-major de l'armée. 1939-1940
7 N 2581-3419 : Attachés militaires. 1919-1920
Sous-séries GR Yd et Ye : dossiers individuels des officiers et officiers généraux
Sous-série AI 2B : état-major de l'armée de l'Air, attachés de l'Air, 1929-1940
Sous-série 1BB7 : attachés navals, missions navales, marines étrangères, 1918-1940
Sous-série MV 2BB7 : attachés navals, liaisons et missions navales, 1939-1947
À la suite de la défaite de 1871 face à la Prusse, l'armée française se dote d'un état- major permanent sur le modèle allemand. Il se structure en quatre bureaux dont le 2e bureau de l'état-major de l'armée (EMA 2) qui consacre ses missions aux renseignements.
À la veille de la Première Guerre mondiale, les activités du 2e bureau se rapportent exclusivement à l'étude des armées étrangères. À l'entrée de la France dans le premier conflit mondial, le 2 août 1914, cet organe est chargé de l'exploitation du renseignement au profit du ministère de la Guerre et du haut commandement. Afin de mener à bien une guerre plus longue que prévu, l'administration centrale du ministère se transforme progressivement pour répondre aux nouvelles nécessités. L'organisation du 2e bureau en est impactée. Deux nouvelles sections voient le jour : la section de centralisation des renseignements, créée en mai 1915, est chargée du contre-espionnage ; le bureau interalliés, créé en septembre 1915, a pour rôle l'échange de renseignements au service des pays de l'Entente. De plus, le 2 décembre 1915, le ministre de la Guerre, le général Gallieni, ordonne la création du 5e bureau « information et propagande » qui est placé sous le commandement du lieutenant-colonel Goubet. La section de centralisation des renseignements est transférée au sein du 5e bureau.
Il existe alors deux bureaux traitant des affaires se rapportant au renseignement, au sein de l'état-major de l'armée. Cependant, il y a certaine nuance à apporter en ce qui concerne la nature de leurs activités : l'EMA 2 rédige des études sur les armées étrangères alliées, neutres et ennemies ; l'EMA 5 est chargé du renseignement économique et organise la propagande en pays ennemis par le biais de la mise en commun des renseignements collectés auprès des pays de l'Entente ou par la lecture de la presse étrangère.
Cette dualité entre le 2e bureau et le 5e est remise en cause par le Parlement, ainsi que la fonction de renseignement. Les deux bureaux sont finalement unifiés, en février 1917. Le personnel et les moyens sont mutualisés. L'appellation « 5e bureau » disparaît. Une nouvelle organisation de l'EMA 2 voit le jour et est placée sous l'autorité du lieutenant-colonel Goubet qui commande désormais sept sections :
- section de renseignements militaires : étude sur les armées et les puissances ennemies.
- section de renseignements généraux : étude sur les armées et les puissances alliées et neutres.
- section économique : renseignements d'ordre économique.
- section de renseignement : espionnage.
- section de centralisation des renseignements : missions de contre-espionnage.
- section interalliée : groupement de missions alliées qui s'occupent de renseignement, d'espionnage, de contre-espionnage et contrebande de guerre.
- section du service courant : questions administratives, archives des bureaux et gestion des officiers en mission à l'étranger.
Un décret du 16 mai 1917 scinde l'état-major de l'armée en deux groupes placés sous l'autorité du chef de l'état-major général : celui de l'avant qui traite les questions relatives à la direction de la guerre et celui de l'intérieur qui est chargé de l'utilisation des ressources du territoire et de l'entretien des forces mobilisés. Chacun des deux groupes dispose d'un 2e bureau. Le 2e bureau A (de l'avant), le plus important, est chargé de l'étude des pays ennemis, neutres dans le domaine militaire, politique et économique. Les résultats des analyses obtenus par les deux bureaux peuvent être parfois contradictoires.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'organisation de l'EMA 2 ressemble sensiblement à celle qui précède la réforme de février 1917. Y sont placées des sections traitant du renseignement par zone géographique, une section des armées étrangères, une section d'information des attachés militaires mais aussi une section des missions, une section instruction, une section organisation et mobilisation. La section renseignement et la section centralisation du renseignement, présentes dans l'organigramme de l'EMA 2 en 1938, sont fusionnées en septembre 1939 pour former le 5e bureau de l'EMA.
Dépendant du 2e bureau de l'état-major de l'armée, les attachés militaires agissent à la frontière du monde militaire et du monde diplomatique. Cette fonction se généralise dans les grandes puissances vers 1860 et elle est considérée comme indispensable par les ambassadeurs. En 1936, la France compte 50 attachés dont 17 attachés militaires, 11 attachés navals, 11 attachés de l'Air et 11 attachés ayant une fonction mixtes. Ils renseignent et représentent. Ils informent l'EMA 2 de l'évolution du budget militaire des puissances étrangères, de l'organisation de l'éduction physique, du sport, de la préparation militaire, etc.2 . Ils travaillent en collaboration avec les attachés militaires étrangers. Cependant cette méthode de travail est remise en cause par une note du 2e bureau de 1933, demandant de s'abstenir de reproduire dans leur rapport de renseignement toutes informations reçues des attachés militaires étrangers.
Dernière modification le 10/02/2022