Je recherche... un personnel de la Marine militaire : sources complémentaires
Rôles d'équipages
Les rôles d’équipages des bâtiments de guerre sont conservés aux Archives nationales pour la période antérieure à 1791, dans les antennes portuaires du Service historique de la Défense pour la période postérieure (Cherbourg, Brest, Lorient, Rochefort et Toulon, série C ou E. Les collections de Brest et de Lorient sont très lacunaires pour la période antérieure à la Seconde Guerre mondiale. La collection de Toulon remonte à 1749, sans doute de façon incomplète). Ils peuvent offrir une première piste au début d’une recherche. En effet, lorsque l’on connaît l’un des bâtiments sur lequel l’individu recherché a servi, la consultation du rôle correspondant permet de connaître le numéro matricule de cet individu (ou son quartier d’inscription maritime), afin de se tourner ensuite vers le fonds du dépôt des équipages ou du quartier correspondant. D’autre part, à partir du XIXe siècle, les procès-verbaux de décès ou de disparition en mer sont annexés aux rôles.
Documents liés aux décès ou aux disparitions
L’administration centrale de la Marine centralisait jusque vers 1965 les actes de décès ou de disparition établis à bord des bâtiments de la Marine de guerre (Centre historique des archives (Vincennes), sous-série CC3 jusqu’en 1870, puis sous-série CC8 (cette dernière série ne dispose pas d’instrument de recherche). Un exemplaire en était de plus annexé au rôle d’équipage (voir ci-dessus.) L’administration centrale établissait en outre des listes des tués et blessés lors des opérations (Centre historique des archives (Vincennes), sous-séries CC3 et BB4).
Dossiers de pensions
À l'issue de leur durée d'utilité administrative, les dossiers de pension du personnel de la Marine sont versés par le service des pensions des armées de La Rochelle au Service historique de la Défense à Rochefort.
Fonds privés
Les fonds privés constituent souvent un complément important des fonds publics, en particulier pour ce qui regarde l’histoire des individus. À l’échelon central, les fonds privés sont classés dans la sous-série GG2, et les archives orales dans la sous-série GG9. Dans les échelons locaux, les « fonds entrés par voie extraordinaire » sont classés dans la série S.
Marins et ouvriers inscrits maritimes
Sources principales
Dès le XVIIe siècle, l’État impose aux marins de servir périodiquement sur les bâtiments de guerre. Ce service, appelé système des classes sous l’Ancien Régime puis inscription maritime et dont les modalités ont varié avec le temps, a également concerné jusqu’en 1864 les ouvriers dits « des professions maritimes » (notamment charpentiers, voiliers, perceurs, calfats), astreints à servir à terre ou à la mer. Il aboutit à un suivi très pointilleux des carrières des inscrits, tant durant leurs temps de service à l’Etat que durant leur activité civile.
Pour retracer la carrière des inscrits, on recourra principalement aux registres matricules et aux rôles d’équipages provenant des fonds de l’administration chargée de l’inscription maritime. Les fonds des quartiers et des syndicats, qui constituaient les circonscriptions administratives de base, sont conservés tant par les antennes portuaires (Cherbourg, Brest, Lorient, Rochefort et Toulon, série P) que par certains services d’archives départementales, ou même, pour les matricules et rôles les plus récents, par l’établissement national des invalides de la marine à Paimpol.
Pour retrouver les traces d’un inscrit maritime, il faut connaître le quartier dont relevait son domicile. A défaut du domicile, on peut tenter la recherche à partir du lieu de naissance, de mariage ou de décès. On signalera également l’existence d’un très pratique Annuaire des officiers mariniers
La répartition des fonds des quartiers d’inscription maritime entre les différents échelons du service historique de la défense et les Archives départementales s’établit comme suit :
Quartiers relevant du département suivant et lieu de conservation :
- Alpes-Maritimes : Toulon. Mais la quasi-totalité est consultable sur microfilm aux AD des Alpes-Maritimes
- Aude : Toulon
- Bouches-du-Rhône : Toulon
- Calvados : AD Calvados
- Charente-Maritime : Rochefort
- Corse : AD de la Haute-Corse
- Côtes d’Armor : Brest
- Finistère : Brest mais SHD Marine Lorient pour le quartier de Concarneau
- Gironde : AD Gironde et Rochefort
- Hérault : Toulon
- Ille-et-Vilaine : AD Ille-et-Vilaine mais Brest pour les quartiers de Saint-Malo et de Dinan avant 1789 et Lorient pour le quartier de Redon
- Landes : Rochefort
- Loire-Atlantique : AD Loire-Atlantique
- Manche : Cherbourg
- Morbihan : Lorient (archives antérieures à 1940) AD Morbihan (archives postérieures à 1940)
- Nord : Cherbourg
- Pas-de-Calais : Cherbourg
- Pyrénées-Atlantiques : Rochefort
- Pyrénées-orientales : Toulon
- Seine-Maritime : Cherbourg pour les quartiers de Dieppe et Fécamp mais AD Seine-Maritime pour les quartiers du Havre et de Rouen
- Somme : Cherbourg
- Var : Toulon
- Vendée : Rochefort
La matricule est constituée de différentes catégories de registres : on y trouve les marins mais aussi les ouvriers ayant des compétences en matière de construction navale ou de mécanique. Au sein de chacune de ces catégories on distingue les inscrits provisoires (mousses, novices ou apprentis) qui, du fait de leur âge ne sont pas encore astreints au service, puis à partir de 18 ans, les inscrits définitifs (officiers mariniers et matelots, ouvriers). Un marin peut continuer sa carrière jusqu’à être breveté pilote, maître au cabotage ou capitaine au long cours. A défaut, il la terminera dans les hors de service qui, ayant atteint l’âge limite ou du fait de leurs infirmités, sont exemptés de service. Pour suivre un individu, il faut donc consulter plusieurs registres, d’autant que les matricules sont périodiquement renouvelées et les individus réinscrits à chaque fois. Il y a généralement un système de renvois d’un registre à l’autre. Les renseignements donnés par la matricule sont les suivants : nom, prénoms, âge ou date de naissance, filiation, signalement, embarquements (nom du bâtiment et nature de la campagne), blessures et décorations. Enfin les rôles d’équipages précisent, pour chaque campagne, le nom de chaque marin embarqué et sa fonction à bord : on peut ainsi en savoir plus sur l’environnement social de l’individu auquel on s’intéresse.
À signaler également
Matricules du fonds de l’administration centrale
Plusieurs séries de matricules des gens de mer sont conservées dans le fonds de l’administration centrale (Centre historique des archives (Vincennes), articles CC 4 1629 à 1760). Couvrant une période allant de 1785 à 1900, cette collection offre l’avantage de couvrir l’ensemble du littoral français. Elle est cependant très lacunaire et les informations qui y sont portées semblent parfois très incomplètes.
États, listes et dossiers relatifs aux officiers et sous-officiers de la Marine marchande
Les officiers et sous-officiers de la Marine marchande, dont les appellations ont varié au fil du temps (maîtres au cabotage, capitaines au long cours, pilotes, etc.) faisaient l’objet d’une gestion particulière : on retrouve dans les fonds de l’administration centrale de la Marine de nombreuses listes nominatives (Centre historique des archives (Vincennes), sous-série CC4) ainsi que des dossiers individuels (sous-série CC4 et quelques dossiers en CC7). Ces derniers ne sont cependant pas des dossiers de carrière (à l’exception de ceux qui concernent des marins civils intégrés à un titre ou à un autre dans la Marine militaire) et leur consultation peut s’avérer fort décevante.
Documents relatifs aux décès et disparitions en mer
Les décès et les disparitions en mer sont portés sur les papiers du bord et font l’objet, à partir du XIXe siècle, de procès-verbaux annexés aux rôles d’équipages mais que l’on peut également retrouver, complétés parfois d’autres pièces notamment dans le cas où l’événement donne lieu à enquête, dans les fonds de l’administration centrale du ministère de la Marine pour une période allant de 1820 à 1910 (Centre historique des archives (Vincennes), articles CC4 1363 à 1451).
Galériens et bagnards
Le Service historique de la Défense à Toulon conserve la matricule des galères de Marseille (1670-1674 et 1682-1748, série O). Les matricules des galères du Ponant, basées à Rochefort et Dunkerque, ont aujourd’hui disparu.
De la suppression des galères en 1748 et jusqu’ au milieu du XIXe, des bagnes placés sous l’autorité de la Marine ont fonctionné à Cherbourg, Brest, Lorient, Rochefort, Toulon et même, durant la période napoléonienne, à Anvers. Chaque port conserve les matricules du bagne dont il était le siège, à l’exception de Lorient qui a vu disparaître ce fonds pendant la Seconde Guerre mondiale, de Cherbourg et d’Anvers dont les archives sont conservées à Brest (Brest, Rochefort, Toulon, série O). Une série de matricules existe également dans le fonds de l’administration centrale de la Marine (Centre historique des archives (Vincennes), sous-série DD5). Outre des renseignements relatifs à l’identité de chaque galérien ou bagnard, ces documents précisent le motif de la condamnation, le nom de la juridiction devant laquelle l’affaire a été jugée, la durée de la peine et le sort final du prisonnier (transfert vers un autre bagne, mort en détention, évasion, libération). Enfin, Toulon a hérité des archives des bagnes de Nice et Villefranche pendant la période sarde, 1814-1854 (série R), avec des matricules très incomplètes mais d’autres documents nominatifs.
Pour les bagnes d’outre-mer (Guyane, Nouvelle-Calédonie), s’adresser au Centre des archives d’Outre-mer.
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Dernière modification le 19/11/2019