Jules Roy

1907 - 2000

Extraits du dossier conservé au Service historique de la Défense / CHA, Vincennes sous la cote AI 1 P 38893 / 1

 

« Dans les écouteurs les respirations haletaient toujours. C’était peut-être son souffle à lui, et celui du pilote. Le pilote ne demandait rien, et Chevrier le regarda. Il se cramponnait au manche et ses mains sautaient sous les vibrations du volant. Il s’arc-boutait à l’extrême pointe de cet instant d’arrêt dans le ciel, après quoi viendraient la chute et la mort. Le cœur de Chevrier cogna dans sa poitrine. La machine allait les tuer, mais ils tomberaient accrochés à elle, comme des ennemis qui luttent au bord d’un gouffre et s’y précipitent sans se lâcher. »

La Vallée heureuse.

 

Jules Roy, auteur d’une cinquantaine d’ouvrages, reçoit le Grand Prix de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre littéraire en 1956. Né en Algérie le 22 octobre 1907, il fut d’abord officier dans l’infanterie puis chez les tirailleurs. Il rejoint l’aviation en 1935 comme pilote.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, il se rend en Grande-Bretagne pour combattre au sein du Bomber Command de la Royal Air Force. De 1943 à 1945, Roy est chef de bord, bombardier et co-pilote dans un des groupes lourds des FAFL le « Lorraine ».

À partir de ses missions de bombardements de nuit sur l’Allemagne, il écrit La Vallée heureuse qui obtient le prix littéraire Renaudot en 1946 et qui devient un « classique » de la littérature contemporaine. Plus tard en 1951, il fait paraître Retour de l’Enfer, son journal de guerre écrit du 9 septembre 1944 au 15 mars 1945.

Colonel et chef du Service de l’information de l’Air, il démissionne en 1953 en raison de désaccord avec la politique menée en Indochine.

 

Dernière modification le 14/06/2023