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Notice d’archives

Rapports et correspondance relatifs au premier semestre de 1935. Le général von Reichenau se plaint de nouvelles ou photographies fausses, truquées, publiées dans la presse française ; on y emploie encore le mot « Boche » en particulier dans la « France Militaire » (8 janvier 1935) ; Reichswehr, S.A. et S.S. : la Reichswehr conservera désormais dans le Reich le premier rang qu'elle a refusé de partager avec les troupes hitlériennes ; par suite de la conversion des S.S. en une sorte de garde mobile, il faudra faire entrer en ligne de compte, parmi les forces militaires allemandes, une certaine fraction de la police, et aussi tout ou partie des S.S. (15, 29 janvier 1935) ; l'Allemagne se sent fière de l'avance technique qu'elle s'est acquise dans la construction automobile ; en 1935, elle fera de gros efforts pour la conserver, elle continuera l'instruction de ses conducteurs en terrain varié et poussera la construction de ses véhicules tous terrains (21 janvier 1935) ; pour justifier le réarmement de l'Allemagne, on a fait retentir aux oreilles allemandes, jusqu'à l'obsession, le mot d'honneur qui lui aurait été enlevé par les vainqueurs de 1918 ; maintenant on recourt à l'argument de la sécurité, on intensifie la propagande qui a gravé dans les cerveaux allemands le tableau d'une Allemagne désarmée et humiliée au centre d'un cercle de nations regorgeant de troupes et de matériel. L'Allemagne accepterait volontiers une convention qui gênerait peut-être ses voisins, mais qui lui laisserait un plafond au-dessus duquel elle n'a pas les moyens de travailler d'ici quelques années. Son programme futur n'en sera pas moins basé sur le service obligatoire (31 janvier 1935) ; à l'ambassadeur de Belgique, préoccupé par la contradiction entre l'acceptation de cette convention et la volonté maintes fois affirmée d'une liberté sans restriction en matière de réarmement, le général von Reichenau a répondu : « Nous sommes prêts à signer une convention militaire, mais sur des bases qui ne sont plus celles que nous envisagions au printemps de 1934 » en raison des efforts militaires faits par les grandes puissances et notamment par les Soviets. Quant au problème de la zone démilitarisée, la question se reposera certainement plus tard (5 février 1935) ; résultats du concours hippique de Berlin : les cavaliers français et allemands sont d'une classe comparable, mais il faudra que nous mettions en ligne des chevaux d'une classe supérieure à ceux que nous avons actuellement (6 février 1935) ; « l'U.R.S.S. et la révolution mondiale » : d'après l'attaché militaire de l'U.R.S.S. à Berlin, les perspectives de guerre en Europe semblent invraisemblables : aucun gouvernement n'oserait prendre la responsabilité de déclarer un conflit qui se terminerait sans doute par une révolution à laquelle ni vainqueurs ni vaincus ne sauraient alors échapper : « D'ailleurs, soyez sûrs que nous y veillerons ! » (19 février 1935) ; les candidats officiers subissent un examen auprès du service psycho-technique (19 février 1935) ; en moins de 10 jours, quatre personnes, dont deux femmes, ont été condamnées à mort et exécutées, pour trahison de secrets militaires : cette rigueur semble avoir profondément impressionné la population allemande (19 février 1935) ; historique des S.A., qui se transforment progressivement : jusqu'au 30 juin 1934, développement prodigieux puis le coup fatal du 30 juin décapite l'organisation ; les S.A. d'aujourd'hui ont abandonné leurs ambitions militaires, ils ont remis leurs armes à la Reichswehr et c'est avec leur seule « idée philosophique » qu'ils mènent désormais le combat (20 février 1935) ; la création de l'aviation militaire allemande, dont nous connaissons l'existence depuis longtemps, est annoncée par le général Goering, dans une interview accordée à un journaliste britannique (13, 14, 17 mars 1935) ; Hitler a convoqué notre ambassadeur le 16 mars, pour lui remettre le texte de la nouvelle loi militaire ainsi que celui de la proclamation du gouvernement annonçant au peuple allemand le rétablissement du service militaire obligatoire : l'Allemagne signifie ainsi qua la période d'après-guerre est révolue, du moins au point de vue militaire. Ne sera-t-elle pas tentée de se servir de son armée pour appuyer du poids de ses armes des revendications qu'elle prétendra indispensable à l'honneur allemand, suivant la conception imprécise et souvent inattendue qu'elle a de ce mot ? C'est là tout le sujet de notre inquiétude et du malaise de la politique européenne (17, 20 mars 1935) ; bien que la grippe ait sévi cet hiver en Allemagne, il n'y a pas eu d'épidémie dans l'armée, par suite de la rigueur de la sélection physique qui est de règle dans le recrutement (19 mars 1935) ; la nouvelle loi militaire, du 16 mars, comporte un programme de 36 divisions ; l'effectif de la future armée allemande dépasserait 500 000 hommes (25 mars 1935) ; l'indépendance de l'Allemagne pour son ravitaillement du temps de paix en combustibles liquides ne sera assurée au plus tôt qu'en 1937 (26 mars 1935) ; les efforts se poursuivent pour la mise au point et le développement de la traction automobile par moteurs fonctionnant au gaz de bois (9 avril 1936) ; le 70e anniversaire du général Ludendorff a été célébré en Allemagne avec un éclat marqué ; cependant il ne peut être question de lui redonner un emploi militaire, car son équilibre mental est compromis (10 avril 1935) ; conversation avec une personnalité militaire sur la réorganisation de l'armée allemande ; à noter que de très nombreux, sous-officiers ont été promus officiers, sans examen et sans stage préalable dans les Écoles : le corps des officiers cesse désormais d'être un corps fermé, une caste (10 avril 1935) ; réorganisation des S.A. et des S.S. (11 avril 1935) ; l'Allemagne intéressée par la bauxite yougoslave nécessaire à son industrie de l'aluminium, cherche à resserrer ses liens avec la Yougoslavie (17 avril 1935) ; évolution des S.A. qui ne seront pas, comme Rôhm l'aurait voulu, une sorte de milice armée, mais une phalange politique avec des habitudes et un genre de vie militaires ; à l'avenir, la vie de tout Allemand sera la suivante : avant le service du travail et le service militaire, il fera partie de la Jeunesse hitlérienne, à sa libération il sera S.A. ou membre d'une association générale d'anciens militaires (17 avril 1935) ; les épreuves automobiles en terrains variés se succèdent sur tout le territoire du Reich, elles amènent des perfectionnements intéressants des matériels ; on a imposé aux constructeurs une hauteur minimum du chassis et des organes des autos au-dessus du sol (23 avril 1935) ; examen médical des jeunes gens astreints au service militaire, listes des aptitudes requises suivant les armes et services (23 avril 1935) ; il semble que le développement total du réseau des autostrades sera d'environ 7 000 kilomètres (24 avril, 21 mai 1935) ; thème tactique sur l'emploi d'un bataillon de fusiliers-motocyclistes ; les unités motocyclistes allemandes ne sont pas liées au réseau routier et le commandant allemand envisage leurs mouvements à travers champs comme une éventualité tout à fait normale (30 avril 1935) ; évolution de l'infanterie allemande (13, 20 mai 1935) ; évolution des divisions de cavalerie et divisions motorisées (22 mai 1935) ; commentaire de la loi militaire du 21 mai 1935 (22 mai 1935) ; le nouveau corps des officiers de réserve (23 mai 1935) ; réorganisation de l'armée allemande : les grandes unités (28 mai 1935) ; le général von Blomberg se voit attribuer les fonctions de commandant en chef des forces militaires du Reich : il l'emporte donc sur le général Goering, il ne sera plus seulement un ministre, mais il lui incombera de prendre toutes les décisions militaires importantes ; ainsi se réalise l'unité de commandement des forces militaires. Nouvelles dénominations de la force armée : l'expression de Reichswehr, liée à l'Allemagne de Weimar, est remplacée par celle de Wehrmacht (28 mai, 4 juin 1935) ; instruction relative au recrutement et à l'incorporation en 1935 (4 juin 1935) ; développement du sport automobile en terrains variés : les épreuves automobiles de 3 jours en moyenne montagne ont avant tout et presque uniquement un but militaire : donner un entraînement suffisant aux futurs conducteurs dans l'armée mobilisée, permettre aux véhicules automobiles, par des perfectionnements techniques, de passer partout (11,24 juin 1935) ; organisation du ministère de la Guerre du Reich et de la Direction de l'armée (18 juin 1935) ; accord militaire et buts politiques : ne convient-il pas de voir, dans le désir obstinément répété d'un accord militaire franco-allemand, le besoin de tranquillité à l'Ouest, en s'assurant notre complaisance ou notre inertie, pour poursuivre la réalisation d'un rêve d'expansion à l'Est et au Sud ? (25 juin 1935).

Dates

1934-1935

Dernière modification le 24/12/2021

Format Physique Vincennes