Nouvel inventaire disponible ! Fonds des prévôtés des Troupes du Levant (1918-1949) GD 1 R

Il y a un siècle, des gendarmes français débarquaient au Liban à la suite de la Grande guerre. Bien loin de chez eux, ils devaient assurer le service particulier de la Gendarmerie en campagne dans le cadre du mandat de protectorat français au Proche-Orient. Au-delà d’une simple prévôté, cette force publique - qui suit la petite Armée du Levant dès son débarquement en 1918, armée par la Gendarmerie française - deviendra une administration prévôtale bien implantée au Levant qui vivra pleinement les vicissitudes de la politique internationale française et du monde arabe. Elle sera particulièrement marquée par la seconde guerre mondiale, la constitution des Forces françaises libres et la campagne de Syrie, déplorant ainsi quelques morts pour la France dans ses rangs.

Principaux intermédiaires entre les autorités françaises et régionales, les prévôts ont en charge de toute la chaine judiciaire dès qu’un lien est établit avec les occidentaux. Du contrôle quotidien de la troupe jusqu’à l’administration des prisons en passant par le renseignement sur les trafics, la présidence des tribunaux militaires ou encore l’organisation des transferts de prisonniers, tel est leur quotidien. Par ces rôles majeurs, ils entrent en contact direct avec les populations autochtones, d’autant qu’elle organise et contrôle également les gendarmeries locales.

Organisé en trois parties, ce répertoire numérique détaillé présente un ensemble de 464 articles et 30 mètres linéaires d’archives jusqu’alors peu connus.

La première de ces parties décrit les archives du prévôt général, commandant l’ensemble des prévôtés au Levant et conseiller du général commandant les troupes, ainsi que celles des forces de police militaire encadrant directement les troupes françaises. Elles sont classées chronologiquement, à savoir les prévôtés de l’Armée du Levant, puis ceux des bases mises en place en 1939 alors que commence la seconde guerre mondiale, et enfin les prévôts auprès des Forces françaises libre au Levant.

La seconde partie est classée géographiquement, pour les entités non impactées par ce découpage militaire, en commençant par le Liban, la zone Nord-Syrie et enfin celle du sud.

La dernière partie regroupe les archives des organes liquidateurs de ces prévôtés, qui vont au-delà de la présence des gendarmes sur le territoire.

La typologie du fonds est riche et variée : journaux des marches et opérations, correspondances, procès-verbaux, registres de comptes, cahiers médicaux, dossiers de jugements, registres des détenus, mandats de dépôt et d’amener, …

Aussi, au-delà de l’étude de la prévôté en soi, la consultation de ce fonds offre une autre vision de l’exécution du mandat français dans ces territoires. Notamment à travers l’évolution des missions et la vie quotidienne des gendarmes, notamment sous le lointain gouvernement de Vichy et lors du repli de l’armée française en 1946. A ce titre, les nombreux dossiers individuels et registres de contrôle sont une source riche pour bien des approches politiques et sociologiques du Levant.