Un témoignage de la Shoah : le fichier du service de la correspondance et de la recherche des familles de l’UGIF

Image des ordinateurs de la salle de lecture de Vincennes où accéder au fichier
Nouvel instrument de recherche
Vincennes
Château de Vincennes, Pavillon du roi, 1er étage

La division des Archives des victimes des conflits contemporains du Service historique de la Défense à Caen a identifié un ensemble de fiches produites par le service de la correspondance de l’Union générale des Israélites de France. Ce fichier reconstitué a été numérisé et est désormais consultable sur les postes informatiques de la salle des références du SHD à Vincennes et dans la salle de lecture du Mémorial de la Shoah. La numérisation a été réalisée par le Mémorial de la Shoah dans le cadre d’un partenariat noué depuis plusieurs années avec le SHD.

Ce fichier émane du service de la correspondance et de la recherche des familles (ou Service 36) de l’Union générale des Israélites de France (UGIF), qui était situé au 4, rue Pigalle à Paris 9e. Ce service était, de 1941 à 1944, placé sous le contrôle du commissariat aux questions juives.

En effet, à la demande des autorités d’occupation, toutes les associations juives sont dissoutes et remplacées le 29 novembre 1941 par l’Union générale des Israélites de France, chargée de la représentation des juifs auprès des pouvoirs publics. Tous les juifs sont tenus d’y adhérer. Les administrateurs sont nommés par le Commissariat général aux questions juives chargé de la mise en œuvre de la politique antisémite de Vichy. L’UGIF gère le service du courrier des déportés, seul moyen pour ces derniers d’avoir un contact avec l’extérieur. Les correspondances sont censurées et se résument aux phrases obligatoires (en Allemand) telles que : « je vais bien », « je travaille ».

L’arrivée d’un courrier est signalée au destinataire par une correspondance type indiquant les consignes à appliquer : 2 courriers par mois toujours en Allemand, des nouvelles exclusivement d’ordre familial à remettre sans enveloppe ou sous enveloppe non cachetée au service 36 avant le 5 ou le 20 de chaque mois.

 

Le fonds comprend 2910 fiches mais aussi 259 courriers non distribués. Le fichier original est conservé et librement communicable au SHD Caen par la division des archives des conflits contemporains sous les cotes AC 22 P 3065 à AC 22 P 3078.

Ces fiches comportent, pour les plus complètes, les noms prénoms, date et lieu de naissance du déporté, ses dates d’arrestations et de déportation, son adresse dans le camp, les dates des courriers arrivées et départs ainsi que les noms et adresses des destinataires. Les lettres non parvenues aux destinataires sont conservées dans le fonds. Peu après la libération, ces documents ont été récupérés par le ministère des Prisonniers, déportés et réfugiés (MPDR) au moment de la liquidation des services de l’UGIF, afin d’apporter des éclaircissements sur le destin des familles juives.

 

 

Dernière modification le 28/04/2021

Découvrir aussi