Rechercher une personne

Le Service historique de la Défense conserve d’innombrables ressources biographiques et généalogiques, directes ou indirectes, se rapportant aux militaires et autres personnels affectés aux forces armées depuis l’Ancien Régime. On y trouve également des informations sur des personnes victimes des conflits du XXe siècle. Au total, des millions de dossiers et de matricules !
 

Les archives militaires sont susceptibles de détenir des informations sur les catégories de personnels suivantes (pour connaître les principales séries concernées, se reporter aux différents cadres de classement) :

  • officiers généraux et officiers de l’armée de Terre, de la Marine, de l’armée de l’Air, et de la Gendarmerie nationale ;
  • sous-officiers de l’armée de Terre, de la Marine, de l’armée de l’Air, et de la Gendarmerie nationale ;
  • soldats, matelots, aviateurs et gendarmes ;
  • personnel non combattant (officiers, sous-officiers et militaires du rang) des corps techniques et des services spécialisés des armées (ingénieurs, contrôleurs, médecins, pompiers militaires, etc.) ;
  • étrangers au service de la France (régiments suisses, régiments étrangers du premier Empire, Légion étrangère avant le XXe siècle, etc.) ;
  • membres des différentes organisations de la Résistance, prisonniers de guerre, déportés, internés, requis du STO, travailleurs volontaires en Allemagne, incorporés de force dans l’armée nazie, etc. ;
  • personnel civil de la défense ;
  • pensionnés ou récompensés à titre militaire ;
  • jugés (jusqu’au début des années 1920) et détenus par l’institution militaire, chiourmes et leurs gardiens ;
  • enterrés sous sépulture militaire ;
  • marins de la pêche, du commerce ou de l’État (voir aussi « L’inscription maritime »).


Méthode de recherche

Entreprendre une recherche généalogique dans les archives militaires demande de connaître au minimum les nom et prénoms, l’armée ou le service d’appartenance, la période de service. Le dernier grade ou statut, l’unité (régiment, navire), voire les états de service constituent des éléments complémentaires qui faciliteront beaucoup les recherches.

Ces éléments permettront de déterminer la série d’archives à explorer et leur lieu de consultation. Dans la majorité des cas, les instruments de recherche existants ainsi que les différentes bases de données nominatives, accessibles en ligne ou dans les salles de lecture, procureront rapidement les cotes des documents à commander. Afin de faciliter les recherches, le SHD a publié en 2012 un guide de généalogie intitulé Vos ancêtres à travers les archives militaires, qui donne tous les éléments utiles à des recherches généalogiques fructueuses dans les archives militaires.

À noter

Il n’existe aucun répertoire général décrivant simplement la grande variété des fonds ouvrant aux recherches sur les personnes, mais le chercheur dispose d’instruments de recherche et de plusieurs bases de données nominatives (certaines déjà accessibles en ligne) donnant accès à une grande partie des archives de personnels, civils et militaires, depuis près de trois siècles. Pour autant, on ne trouvera pas en un clic son ancêtre militaire ! Cela nécessite une démarche  personnelle d’investigation dans les archives !
 

Le matricule des gens de mer dans l’inscription maritime

Le recrutement des équipages est l’une des grandes difficultés auxquelles se heurte l’État lorsqu’il met en place une marine permanente au XVIIe siècle. Jusqu’alors, les capitaines passaient contrat avec les hommes nécessaires à la conduite de leur bâtiment, ou les embarquaient de force, en fermant les ports et en interdisant aux navires d’appareiller tant que cette méthode de la « presse » n’avait pas permis de compléter leurs effectifs. La nécessité de disposer pour les vaisseaux du roi de marins qualifiés et en nombre suffisant conduit à mettre à contribution l’ensemble des gens de mer. Colbert crée le système des classes en 1668 : il est procédé au recensement et à la distribution des populations maritimes en classes, appelées à servir sur les vaisseaux du roi pendant une année tous les trois ou quatre ans. Lorsqu’ils ne  sont pas « levés », ils peuvent s’engager au commerce ou à la pêche. Les déserteurs risquent la peine de mort ou les galères. En contrepartie, ils bénéficient d’un véritable statut, assorti de privilèges.

Souvent en limite de rupture, l’ordre des classes évolue vers la règle plus souple du tour de rôle, officialisée en 1784. Sous la Révolution, il prend en 1795 le nom d’inscription maritime. Elle recense tous ceux qui se livrent à la navigation, à la pêche, tant en mer que sur les côtes, et le long des rivières : capitaines au long cours, maîtres au cabotage, pilotes, officiers mariniers et matelots (inscrits définitifs à partir de 1865), novices et mousses (inscrits provisoires à partir de 1865), ouvriers. Chaque marin se voit attribuer un numéro, couché dans un registre matricule sur une case qui est remplie au fur et à mesure de l’évolution de sa carrière et de ses affectations. Cela permet à l’administration de le suivre à la trace jusqu’à ses 50 ans, âge auquel il passe « hors de service » et peut bénéficier d’une pension, d’abord réservée aux invalides, puis systématique à partir de 1784. Ce système de retraites précurseur est géré aujourd’hui par l’établissement national des invalides de la Marine (ENIM). Le quadrillage géographique (la paroisse puis la commune à partir de 1790, regroupées en « quartiers ») et chronologique (les matricules sont renouvelées périodiquement jusqu’à leur remplacement en 1950 par des fiches mécanographiques « Acker » puis en 1972 par des bases de données informatisées) font de ces registres – complétés par les rôles d’équipages – un outil étatique incomparable de contrôle des professionnels de la mer. Au cours du XXe siècle, cette responsabilité passe à la Marine marchande. 

L’inscription maritime perd sa dimension militaire en 1965 et devient « Affaires maritimes » en 1967. Conservés dans les séries P des divisions portuaires du Service historique de la Défense ou dans les séries S des archives départementales, ces documents se révèlent d’un intérêt économique, social et familial de première importance pour l’historien comme pour le généalogiste. 

Découvrir nos autres guides d'aide à la recherche

Dernière modification le 06/09/2019