Votre ancêtre... était officier

Votre ancêtre était... officier dans l’armée de Terre, la gendarmerie ou l’aéronautique militaire

Pour retracer la carrière de votre ancêtre officier dans l’armée de Terre, la gendarmerie ou l’aéronautique militaire (future armée de l’Air), les registres des contrôles, les inspections et surtout les dossiers individuels conservés au Service historique de la Défense (SHD) à
Vincennes dans les archives dites « administratives » (séries GR X et GR Y) constituent les sources essentielles.
Les recherches peuvent être élargies aux séries GR A et GR M où il est possible de retrouver les traces des officiers à travers la correspondance et les mémoires ou encore dans la série GR K qui regroupe les archives privées.
C’est seulement à partir du début du XIXe siècle que des dossiers de carrière normalisés, conservés aujourd’hui par le SHD, sont constitués pour les officiers. Examinons d’abord les sources collectives, qui remontent plus loin.

Les sources collectives

Les officiers sont repérables par un annuaire imprimé, intitulé successivement État général des troupes de France puis des troupes françaises (1748-[…]), État militaire de France puis de la République française puis de l’Empire français (1758-1805), Annuaire de l’état militaire de France pour l’année… (1819-1847), Annuaire militaire de la République  française pour l’année... (1848-1870), Annuaire de l’Armée française pour l’année… (1873-1905), Annuaire officiel de l’Armée française, troupes métropolitaines et troupes coloniales pour…(1906-1914 ; 1920-1921), Annuaire officiel des officiers de l’armée active (1924-937),
Liste générale d’ancienneté … (1947-1962), Annuaire des officiers. Armée de Terre (1963-2004)
.

Les informations données sont plus ou moins détaillées selon les périodes. À ces annuaires s’appliquent les règles de communication des archives publiques (voir l’annexe sur la communicabilité des archives).

Dans les archives, la sous-série GR Yd Travail du roi conserve les papiers relatifs à la nomination des officiers au XVIIIe siècle, les mémoires de proposition pour l’avancement, les décorations ou encore les grâces demandées. Cette sous-série est cependant difficile d’accès car classée chronologiquement, ce qui nécessite de connaître la date précise de nomination de votre ancêtre officier. Certains documents, qui ne se rapportaient qu’à un seul individu, ont été extraits de ce fonds pour constituer des dossiers d’officiers ou d’officiers généraux. Les appréciations sur la manière de servir des officiers ont quant à elles été classées dans la sous-série GR Ya Archives administratives du département de la Guerre (XVIIe-XVIIIIe siècles).


Les contrôles des officiers

De 1715 à 1762, les officiers figurent dans des registres collectifs, inventoriés par arme et par grade, et conservés dans la sous-série GR Yb. Les officiers y sont classés par régiment et en fonction de la date de leur nomination. À partir de 1759, il existe des registres pour les  officiers de l’artillerie, classés par grade (GR Yb 663-672). Avant cette date, l’artillerie figure dans les registres de l’infanterie.
Un fichier alphabétique de reconstitution de carrière, dit fichier « Folliet », reproduit l’essentiel des informations contenues dans ces registres, ainsi que leurs cotes originales. Ce fichier est consultable au SHDVincennes en salle des inventaires.
De 1763 à 1791, les états de service des officiers sont tenus par régiment et renouvelés pour les années 1775, 1776 et 1788 (sous-série GR Yb). De fait, il existe plusieurs contrôles pour chaque régiment qui donnent les renseignements suivants : le patronyme, les prénoms, la date et le lieu de naissance ainsi que la manière de servir.
Par la suite, les contrôles des officiers sont tenus par corps et conservés dans les sous-séries
GR 2Yb de la Révolution à 1880 (il est à noter que pour l’infanterie, les registres de demi-brigades qui existent à partir de 1793 sont moins complets, voire quasi inexistants pour la formation de 1796) et GR 3Yb pour la période allant de 1880 à 1920.
Les registres de contrôle des écoles et de la réserve territoriale sont classés respectivement dans les sous-séries GR 4Yb et GR 5Yb.


Les dossiers d’inspection

Le généalogiste pourra trouver des renseignements sur ses ancêtres officiers dans les rapports d’inspection qui précisent les états de service et quelquefois les campagnes auxquelles ont participé les officiers, ainsi que leurs blessures. Mais il faut pour cela connaître le régiment d’appartenance (sous-série GR Xb Infanterie, GR Xc Cavalerie, etc.).

 

Les dossiers d’officiers


On trouve dans la série GR Y des dossiers individuels, dossiers de carrière (sous-série GR Ye) ou dossiers de pension (sous-série GR Yf). Certains dossiers de personnages célèbres (XVIIIe-XXe siècles), dont les ministres de la Guerre, ont été classés dans la sous-série GR Yh, et sont communicables uniquement sous forme de microfilms (GR 9M 584 à 610).

Pour certaines périodes, il faudra chercher les corps « techniques » en GR Yg Personnel civil et l’administration : voir également Votre ancêtre était... non combattant.

Pour savoir si votre ancêtre fait partie de la minorité d’officiers d’Ancien Régime pour lesquels un dossier a été créé, il faut se reporter aux instruments de recherche qui recensent à la fois les dossiers individuels à partir de 1740 (GR 1Ye) et les dossiers de pensions sur le Trésor royal pour la période 1777-1790 (GR 1Yf).

Pour les officiers de la Révolution et de l’Empire, il faut également consulter aux Archives nationales les fonds du pouvoir exécutif, sous-séries AF II (Convention), AF III (Directoire) et AF IV (Consulat et Empire).


Les dossiers de carrière

De manière générale, le dossier de carrière contient des documents militaires relatifs à l’entrée dans l’armée, les relevés de notation, un état des services, et toutes les pièces de correspondance entre l’individu et l’administration.


Les dossiers de carrière sont essentiellement regroupés dans les sous-séries suivantes :
:

  • GR 2Ye (1791-1847)
  • GR 5Ye (1848-1925)
  • GR 6Ye (1926-1940)
  • GR 8Ye (1941-1970)

Ces dates correspondent à la clôture du dossier, soit généralement à la cessation d’activité. À titre d’exemple, il faudra rechercher un officier rayé des cadres en 1935 dans la sous-série GR 6Ye. Pour la période postérieure, les dossiers sont conservés par le SHD à Pau, au Centre des archives du personnel militaire (CAPM).
Si votre ancêtre a été pensionné, son dossier de carrière a pu être regroupé avec son dossier de pension à rechercher dans la sous-série GR Yf.


Les dossiers de pension

Les dossiers de pension conservés dans la sous-série GR Yf ne concernent pas uniquement les officiers mais permettent éventuellement de retrouver la trace de vos ancêtres hommes de troupe ou sous-officiers.
Ces dossiers peuvent aussi concerner les veuves et les orphelins qui bénéficient de la réversion de la pension. 
Dans l’ensemble, ils récapitulent les services du militaire, permettant ainsi de calculer la pension, mais leur composition est inégale.
Comme pour les dossiers de carrière, les dossiers de pension sont regroupés dans différentes sous-séries chronologiques :

  • GR 1Yf (1777-1790)
  • GR 2Yf (1801-1817)
  • GR 3Yf (1817-1856)
  • GR 4Yf (1857-1875)
  • GR 5Yf (1876-1897)
  • GR 6Yf (1898-1911)
  • GR 8Yf (1911-1914) 

ou dans des classements particuliers :
  

  • GR 10Yf Soldes temporaires de réforme (1818-1923)
  • GR 11Yf Instances de pensions (1915-1926)
  • GR 12Yf Pensions métropole diverses (1850-1950) encore (en 2013) en instance de classement

Les dossiers plus récents sont encore (en 2013) conservés au Service des pensions des armées (SPA) à La Rochelle.

Les dossiers de carrière et de pension des troupes de marine et coloniales constituent eux aussi, pour certaines tranches chronologiques, des sous-séries particulières :

  • GR 3Ye (1791-1900)
  • GR 4Ye (1900-1926)
  • GR 7Ye (1926-1940)
  • GR 7Yf (1898-1911)
  • GR 9Yf (1911-1914)
  • GR 13Yf Troupes coloniales et ressortissants de l’Afrique du Nord, militaires du rang et sous-officiers (1850-1950) encore (en 2013) en cours de classement.

À noter

Les officiers de l’armée de l’Air sont repérables par plusieurs annuaires imprimés, État militaire des officiers de l’Aéronautique (1924-1939), État des officiers de l’armée de l’Air et des agents des services de l’Air (1941-1948), Annuaire des officiers d’active de l’Armée de l’Air (1951-1963), Annuaire des officiers d’active. Armée de l’Air (1964-2008). Les dossiers individuels des officiers en fonction dans l’armée de l’Air en 1934 et postérieurement sont conservés dans la sous-série AI 1P. Seuls, les dossiers des officiers nés il y a moins de cent ans sont conservés par le bureau des archives et des réserves de l’armée de l’Air (BARAA) à Dijon. (voir également « Votre ancêtre était… dans l’armée de l’Air »).

Votre ancêtre était… officier de la marine

Les sources ci-dessous concernent aussi bien les officiers de marine, chefs militaires, que les officiers de la marine appartenant aux corps techniques (ingénieurs, commissaires, médecins, pharmaciens, etc.) Pour ces derniers, voir aussi quelques exceptions à « officier d’un corps technique ».

Comme les officiers de l’armée de Terre, les officiers de la marine sont repérables par :

Un annuaire imprimé

Intitulé successivement État de la marine (1763-1790), annuaire de la marine de France (an IX), État général de la marine (an XIII-1820), État général de la marine et des colonies (1821-1851), Annuaire de la marine et des colonies (1852-889), Annuaire de la marine (1890-1962), Annuaire des officiers. Marine (1963-2008). Les informations données sont plus ou moins détaillées selon les périodes : l’Annuaire de la marine et des colonies indiquera pour chaque officier nom, prénoms, date de naissance, grade, ancienneté, décorations, port d’immatriculation, et l’organigramme des principaux services et unités.

Des dossiers individuels

Ils sont conservés :

  • Aux Archives nationales, dans la sous-série Marine C7, pour les officiers ayant servi sous l’Ancien Régime (s’ils ont continué leurs services après 1789, ou s’ils ont émigré, ils peuvent aussi avoir un dossier au SHD).
  • Au SHD-Vincennes, dans la sous-série MV CC7, pour les officiers ayant servi après 1790. On verra plus loin que le contenu de ces sous-séries ne se limite pas aux officiers de marine.

 

Des registres matriculaires, ou matricules

Ils sont conservés :

  • Aux Archives nationales, dans la sous-série Marine C1, pour l’Ancien Régime.
  • Au SHD dans le port d’immatriculation (attention : jusqu’en 1889, les officiers pouvaient changer de port d’immatriculation au cours de leur carrière), dans la série M  Personnel, pour une période variable selon les ports, commençant vers 1860-1870 et s’achevant vers 1930.

À noter

Il existe divers autres documents : correspondance, listes établies à l’occasion de

revues et contrôles périodiques... aux Archives nationales dans la sous-série Marine

C1, au SHD-Vincennes dans la sous-série MV CC1, et dans les ports pour les séries E Services administratifs, L Contrôle et M Personnel.

Votre ancêtre était... officier général

Le Service historique de la Défense conserve à Vincennes dans une sous-série à part
(GR Yd) les dossiers des officiers généraux de l’armée de Terre des années 1730 à nos jours. Cette sous-série comprend également les dossiers des généraux de la gendarmerie et de l’aéronautique militaire avant la création de l’armée de l’Air en 1934.

Avant de dépouiller la sous-série GR Yd, il est utile de consulter les dictionnaires existants. Les officiers généraux nommés avant 1760 sont repérables par la Chronologie historique militaire de Pinard qui donne des états de service détaillés, consultable en ligne sur http://gallica.bnf.fr tout comme le Dictionnaire historique et biographique des généraux français depuis le XIe siècle jusqu’en 1820 par Jean-Baptiste Chevalier de Courcelles. On consultera également le Dictionnaire des officiers généraux de l’armée royale (1763-1792), tomes 1 et 2, lettres A-K, par Gilbert Bodinier ainsi que le « Six », c’est-à-dire le Dictionnaire biographique des généraux et amiraux français de la Révolution et de l’Empire (1792-1814) de Georges Six. Pour le XXe siècle, les officiers généraux sont recensés dans des états spéciaux et annuaires.
Pour l’Ancien Régime, des dossiers ont été constitués après coup à partir des archives des pensions qui figuraient dans le Trésor Royal (GR 1Yf) et de documents retirés du Travail du roi (GR Yd). Les dossiers ont été répartis en quatre sous-séries : maréchaux de France (GR 2Yd), lieutenants généraux (GR 3Yd), maréchaux de camp (GR 4Yd) et brigadiers (GR 5Yd).
C’est après la Révolution française qu’apparurent les grades de généraux de brigade et de division. Il est à noter que la série GR A qui regroupe la correspondance du secrétaire d’État de la guerre antérieure à 1792 a été enrichie par des papiers provenant d’officiers généraux.

À partir de la fin du XVIIIe siècle, les dossiers de carrière des généraux sont répartis
en de nombreuses sous-séries :

  • GR 7Yd, GR 8Yd Généraux (1792-1880)
  • GR 9Yd, GR 10Yd, GR 13Yd Généraux (1881-1964)
  • GR 11Yd, GR 12Yd Généraux, coloniale (1880-1932)
  • GR 14Yd Généraux (depuis 1965)
  • GR 15Yd Généraux assimilés (de 1792 à nos jours)
  • GR 16Yd Généraux étrangers au service de la France
  • GR 17Yd Officiers généraux prétendus
  • GR 18Yd, GR 19Yd Généraux de la garde nationale
  • GR 20Yd Généraux provisoires (1792-1814)
  • GR 21Yd, GR 22Yd Colonels retraités dans le grade de général de brigade ou de maréchal de camp (Premier Empire et Restauration)
  • GR 23Yd Colonels retraités dans le grade de général de brigade (troupes coloniales)
  • GR 24Yd Généraux nommés à titre provisoire (1870-1871) et non confirmés
  • GR 25Yd Généraux nommés au titre de l’armée auxiliaire (1870-1871)
  • GR 26Yd Officiers généraux de la marine et des colonies
  • GR 27Yd Officiers généraux des armées royales à l’intérieur : Vendée 
  • GR 28Yd Officiers généraux nommés en émigration (1792-1801)
  • GR 29Yd Princes de la maison de Francea

À noter

Actuellement,  les dossiers des officiers généraux sont versés au SHD Vincennes quelques mois après leur décès. Le délai de libre communicabilité de 50 ans après la clôture du dossier, prévu par le code du patrimoine est donc, dans le cas précis des officiers généraux, compté à partir de la date du décès.

Il existe un répertoire alphabétique synthétique qui regroupe l’ensemble de ces sous-séries et qui permet facilement de retrouver les cotes des dossiers des Officiers généraux de l’armée de Terre et des services (Ancien Régime-2010), disponible en ligne sur le site Internet du SHD.

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Dernière modification le 30/04/2019