Conditions d’accès
Sans réserve.
Description physique
Autres instruments de recherche
Non.
Notice d’archives
Chrétien Louis de Montmorency-Luxembourg.
Dates
1708-1734Présentation du contenu
Ce fonds de trois cartons, acquis en 1981, 1983, 1984, ne représente qu'une petite partie des Montmorency. On peut cependant y suivre la carrière du maréchal depuis 1708. Ces papiers contiennent d'abondants renseignements sur le Nord du royaume pendant la guerre de Succession d'Espagne et les gouvernements de Flandre et de Hainaut pendant et après la Régence. On y trouve presque uniquement des correspondances : lettres reçues par Tingry, copies, minutes, notamment un volume relié (février-juin 1712), mémoires échangées avec les ministres de la guerre : Chamillard (1708-1709), Voysin (1709-1715, 86 lettres reçues), Le Blanc, d'abord intendant de Flandre maritime (1716-1727, 125 lettres reçues dont 84 pour 1727), les maréchaux de Villars, futur président du Conseil de la Guerre (mars-octobre 1709, avril-décembre 1711, avril 1712, 280 pièces et 1715-1718), de Montesquiou (1712, trente-six lettres échangées),de Berwick (1709-1710, dix-huit lettres), avec le maréchal, la maréchale et le duc de Boufflers (1709-1715, quarante-six pièces dont un rapport du maréchal sur Malplaquet, 13 septembre 1709), Desmarets, contrôleur général des finances (1712, 1714), Torcy, ministre des Affaires étrangères (1712, 1715), Pontchartrain, ministre de la Marine (1712), Le Pelletier, directeur général des fortifications (1710-1712) et Le Pelletier des Forts (1711, 1712, 1716), de nombreuses autres personnalités, ducs ou hommes d'État, surtout de 1716 à 1723 : Antin, Angervilliers (1729-1731), Argenson, Armenonville, Beringhem, Bourbon, Brancas, Breteuil, Dodun, Guiche, La Houssaye, La Live de Bellegarde, La Vrillière, Nouilles, Ormesson (1737), Puységur, le cardinal de Fleury (17 février 1729), les intendants Bernage, Maignart de Bernières, Méliand, Saint-Contest, des officiers français ou étrangers, voire ennemis : comte de Saint-Maurice (1709), comte d'Albemarle (1710-1712), prince de Holstein (1709-1714), Brouchoven, comte de Bergeyck, représentant de Philippe V en Flandre (1709-1710), Murray (1717), le comte de Saillant d'Estampes (1709), Vérac (1711), Hautefort, marquis de Surville, que le roi préfère à Tingry pour défendre Tournai (1709-1711), Colonna de Fels, Dohna, Hompesch, Tilly (1710-1712), Fénelon, diplomate (1727), Desmarets, comte de Maillebois (1743), Despic, d'Alquier.
Officier général, chef d'une place forte, commandant effectif, en l'absence du gouverneur, d'une province qu'il connaît bien, le prince de Tingry est au centre de cette correspondance, en relations étroites avec des personnes aussi diverses que les missions qui lui incombent. Ces relations peuvent être difficiles, comme avec Villars, à qui les officiers reprochent ses ordres " ambigus ". Ces lettres font pénétrer dans un conflit où " l'Espagne coûte cher à la France " dit Hautefort-Surville : inondations du plat pays, incendies des fourrages, sièges, combats, escarmouches, mises des villes en état de défense, convois harcelés sur les chemins de terre et les cours d'eau, alors que l'ennemi est parfois au cur de l'Artois.
On y trouve l'écho des négociations de La Haye (juin 1709), Mardyck (mars 1710). Les horreurs de la guerre s'y étalent : détresse des populations qui vivent au jour la journée, des officiers, et ce qui est particulièrement inquiétant, des soldats à qui, parfois, douze prêts sont dus. " Tout dépend d'argent comptant " écrit Berwick. Mais les officiers collaborent avec les autorités civiles pour venir en aide aux misérables et Villars, si cher à la troupe, sait " se raidir surcontre les malheurs " et refuser une paix qui serait l'opprobre de la nation. En paix comme en guerre, le prince de Tingry, si près de la frontière ou des armées ennemies, est sollicité de fournir des renseignements sur les mouvements et l'importance des troupes étrangères, les desseins supposés et les dissentiments des princes (les Hollandais se plaignent d'Eugène) ; ses informateurs sont nombreux : prisonniers et déserteurs, bateliers de confiance, espions, groupe de partisans qui courent la campagne.
Les fonctions du gouverneur sont essentiellement, mais pas uniquement militaires ; il préside parfois l'ouverture des États de Flandre et de Hainaut, surveille les élections des magistrats des villes et les élections abbatiales (intrigues du cardinal de Bouillon) ; on a évoqué ses activités diplomatiques ; il connaît aussi, indirectement, d'affaires policières ou criminelles, réprime les mouvements séditieux, surveille les nouveaux convertis, traités avec plus de mesure par Louis XV que par Louis XIV.
Quelques pièces de ce fonds concernent les fonctions de Tingry en Normandie. Enfin, un manuscrit de quatre-vingt quatre pages, en plusieurs cahiers, porte sur la campagne d'Allemagne en 1734.
de Montmorency-Luxembourg Chrétien Louis
Dernière modification le 26/07/2022
Format Physique Avenue de Paris, Vincennes